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"Ce qui caractérise cette guerre du Yémen, c'est sa complexité", explique tout d'abord Laurent Bonnefoy. Il est tentant de la résumer à un conflit à distance entre l'Arabie saoudite sunnite et ses alliés d'un côté, et l'Iran chiite de l'autre, mais cette simplification (qui sert pourtant de grille de lecture à Paris, Bruxelles ou Washington) ne permet pas d'appréhender la situation dans son ensemble.
Il y a néanmoins, d'un côté, un président reconnu par la "communauté internationale", Abdrabbo Mansour Hadi (aujourd'hui exilé hors de son pays, vraisemblablement aux Emirats arabes unis) et de l'autre la rébellion houtiste appartenant à une branche spécifiquement yéménite du chiisme, le Zaydisme. Cette rébellion est alliée à l'ancien président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, poussé vers la sortie en 2012 lors du "printemps yéménite".
Le conflit, explique Laurent Bonnefoy, a pris une dimension régionale avec l'intervention notamment de l'Arabie saoudite et de ses alliés comme les Emirats arabes unis qui ont assimilé les Houthis à l'Iran, à l'image du soutien de Téhéran au Hezbollah libanais. Toutefois, estime le chercheur, "peu d'éléments viennent accréditer cette alliance".
► A voir : l'entretien avec Laurent Bonnefoy dans le 64' du lundi 20 novembre 2017.
► A lire : Le Yémen (Ed. Fayard), par Laurent Bonnefoy