Fil d'Ariane
présente la nouvelle trêve comme une "reprise de la cessation globale des hostilités" qui avait été mise en place le 10 avril 2016, mais avait ensuite volé en éclats.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'ONU avaient appelé dimanche 16 octobre 2016 à Londres, les belligérants à décréter un cessez-le-feu au plus vite.
La guerre oppose les forces du président Hadi, soutenu par la coalition militaire arabo-sunnite sous commandement saoudien, à des rebelles chiites Houthis, alliés à des forces fidèles à l'ex-chef d'Etat Ali Abdallah Saleh.
Le conflit a fait plus de 6.900 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites depuis l'entrée en action, en mars 2015, de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour épauler les forces du président Hadi.
Les frappes aériennes quotidiennes, des tirs d'obus et des combats au sol ont provoqué la destruction des infrastructures civiles comme les hôpitaux, les écoles, les routes et les ponts, ainsi que l'effondrement des services publics (santé, eau et assainissement). Plus de 21 millions de personnes (80% de la population totale, qui est de 26 millions) dont 9,9 millions d'enfants ont besoin d'une assistance humanitaire.
Trois millions de personnes ont désormais besoin d'une assistance alimentaire immédiate et 1,5 million d'enfants yémenites souffrent de malnutrition, selon l'Unicef.
Le rapport de l’UNICEF « Children on the brink » publié en mars 2016 mettait déjà en avant une situation humanitaire alarmante. L'organisation onusienne recensait plus de 1560 cas de graves violations contre les enfants au cours de l'année écoulée. En moyenne, au moins 6 enfants ont été tués ou blessés chaque jour.
Avec le durcissement du conflit, le recrutement et l’utilisation des enfants dans les combats continuent d’augmenter. Les enfants prennent part de façon plus active au conflit, notamment en tenant les check-points et en portant des armes. De mars 2015 à mars 2016, l’UNICEF a vérifié 848 cas de recrutement d’enfants. Certains n'ont pas plus de 10 ans, ils sont envoyés sur le front.
Au-delà de l’impact direct de la guerre, l’UNICEF estime que près de 10 000 décès supplémentaires d’enfants de moins de 5 ans, dus à des maladies évitables, se sont produits en un an, en raison de la dégradation des services de santé essentiels comme la vaccination et le traitement des maladies diarrhéiques et de la pneumonie.
Près de 10 millions d’enfants, soit 80% de toute la population infantile du pays, ont maintenant besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Plus de 2 millions d’enfants risquent de souffrir de maladies diarrhéiques et 320 000 sont menacés de malnutrition aiguë sévère.
« Le Yémen était déjà un Etat fragile en raison de décennies de sous-développement et de conflits intermittents. Et malheureusement, ce sont toujours les enfants qui en sont les premières victimes. Si cette guerre ne s’arrête pas, le pays risque désormais de devenir un Etat en déliquescence, et cela aura des répercussions profondes et des conséquences à long-terme pour les enfants et leurs familles », déclare le Dr Peter Salama, Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Voici ce que dénonçait UNICEF, seulement 3 mois après le conflit, dans une vidéo publiée sur Youtube.