Fil d'Ariane
Heureux de partir en voyage scolaire, les écoliers yéménites s'agitent dans le bus.
Ils l'ignorent encore mais cette journée du 9 août qui s'annonçait si joyeuse vire à la tragédie et au massacre.
Alors qu'il passe sur un marché très fréquenté, à Dahyan, leur bus est ciblé par un raid aérien de la coalition militaire sous commandement saoudien.
La frappe fait 51 victimes, dont 40 enfants, selon la Croix-Rouge, et suscite un tollé international.
Ce samedi 1er septembre, la commission d'enquête menée par la coalition internationale a reconnu "des erreurs", notamment un ordre arrivé trop tard de ne pas frapper le bus au milieu des civils.
"La cible ne constituait pas un danger immédiat et cibler le bus dans une zone résidentielle n'était pas justifié à ce moment-là", ajoute le porte-parole de cette commission chargée des enquêtes, Mansour al-Mansour.
La coalition continue d'affirmer cependant que le bus, parti de la province de Saada, fief des rebelles, transportait des leaders Houthis, dont certains auraient péri dans l'attaque.
Mais la frappe a aussi "causé des dommages collatéraux", ajoute le porte-parole de la coalition militaire sous commandement saoudien, en allusion à la mort des enfants, et les responsables doivent être "punis".
Depuis cette frappe, des responsables de l'ONU ont accusé la coalition d'avoir mené deux autres raids qui ont tué 26 enfants et 4 femmes le 23 août dans l'ouest du Yémen.
La coalition a reconnu plusieurs bavures au Yémen, mais accuse régulièrement les Houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains.
La guerre dans ce pays pauvre entre le pouvoir appuyé par l'Arabie Saoudite (sunnite) et les rebelles houthis proches de l'Iran (chiite), a fait 10 000 morts depuis mars 2015.