Fil d'Ariane
La coalition, qui soutient depuis 2015 le gouvernement yéménite dans sa guerre contre les rebelles proches de l'Iran, a affirmé avoir détruit des entrepôts d'armes dans la capitale tenue par les Houthis, a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
Depuis le déclenchement du conflit il y a sept ans, les Houthis ont progressivement pris le contrôle d'une vaste partie du nord du Yémen en dépit de l'intervention de la coalition militaire, qui a ces derniers jours intensifié ses frappes aériennes.
"L'opération à Sanaa était une réponse immédiate à une tentative de transférer des armes du camp al-Tashrifat à Sanaa", a dit la coalition dans un communiqué.
Elle a par ailleurs affirmé qu'elle montrerait des preuves que le mouvement libanais pro-Iran Hezbollah est impliqué dans le conflit au Yémen lors d'une conférence de presse qui doit avoir lieu dimanche.
La coalition va présenter "des preuves montrant que le Hezbollah utilise l'aéroport (de Sanaa) pour viser le royaume", selon SPA.
L'Arabie saoudite accuse depuis longtemps l'Iran de fournir des armes aux Houthis et le Hezbollah de former les insurgés. Si Téhéran reconnaît son soutien politique aux rebelles, il dément leur fournir des armes.
Sur Twitter, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, a comparé samedi les Houthis au Hezbollah, affirmant qu'ils utilisent des armes iraniennes pour attaquer son pays.
Jeudi, la marine américaine a annoncé avoir saisi 1.400 fusils d'assaut AK-47 et des munitions sur un bateau de pêche parti selon elle d'Iran et à destination des rebelles yéménites.
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Le conflit s'est intensifié au Yémen ces derniers jours, l'Arabie saoudite ayant déclenché samedi une opération militaire "à grande échelle" dans le pays après que deux personnes ont été tuées et sept blessées sur son propre territoire, dans une attaque revendiquée par les Houthis.
Si les rebelles yéménites lancent régulièrement des missiles et des drones en Arabie saoudite voisine, ciblant ses aéroports et des infrastructures pétrolières, il s'agissait de la première attaque mortelle touchant le royaume depuis 2018.
En représailles, trois personnes ont péri et six autres ont été blessées, selon des médecins yéménites, lors de frappes aériennes menées par la coalition au nord-ouest de Sanaa.
Des raids de la coalition avaient déjà entraîné cette semaine la fermeture de l'aéroport de la capitale, y compris aux vols humanitaires, les seuls autorisés jusqu'alors.
Les récentes attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite ont été condamnées par plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France.
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Ces attaques "perpétuent le conflit, prolongent la souffrance de la population yéménite et mettent en danger les Saoudiens, ainsi que les 70.000 ressortissants américains qui résident en Arabie", a indiqué l'ambassade des Etats-Unis à Ryad dans un communiqué samedi.
Dans un tweet, l'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, a de son côté présenté ses condoléances aux familles saoudiennes touchées par les attaques des rebelles qu'il a qualifiées de "barbares".
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Selon les Nations unies, la guerre au Yémen a causé la mort de 377.000 personnes, dont plus de la moitié due aux conséquences indirectes du conflit, notamment le manque d'eau potable, la faim et les maladies.
Mercredi, le Programme alimentaire mondial de l'ONU s'est dit "contraint" de réduire l'aide au Yémen, faute de fonds suffisants, en dépit de la hausse de la faim et des risques de famine dans ce qui reste l'une des pires crises humanitaires au monde.