Fil d'Ariane
La guerre au Yémen est en état de guerre depuis 2014. Si les combats ont cessé depuis deux ans, le conflit entre les Houthis et les forces pro-gouvernementales n'est pas terminé. Retour sur ces dix dernières années.
Soldats yéménites le 4 février 2018.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est en état de guerre depuis 2014. Les combats ont toutefois cessé ces deux dernières années.
Il est divisé entre les zones contrôlées par les Houthis, rebelles proches de l'Iran, et celles aux mains des forces pro-gouvernementales, appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde, selon l'ONU.
En juillet 2014, les Houthis, s'estimant marginalisés, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord). Ils sont issus du zaïdisme, branche du chiisme majoritaire dans le Nord et qui représente plus de 30% de la population du Yémen, à majorité sunnite.
S'alliant à des unités fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ils prennent le 21 septembre le contrôle du siège du gouvernement de la capitale Sanaa, puis du port de Hodeida (ouest) sur la mer Rouge.
En janvier 2015, ils s'emparent du palais présidentiel. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi fuit vers Aden (sud).
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Le 26 mars 2015, une coalition menée par l'Arabie saoudite, à laquelle participent notamment les Émirats arabes unis, lance une opération aérienne pour bloquer l'avancée des rebelles. Washington fournit un soutien logistique et de renseignement.
Abd Raboo Mansour Hadi se réfugie en Arabie saoudite tandis que les rebelles se rapprochent d'Aden.
En juillet, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, son premier succès. La ville éponyme devient la capitale "provisoire" du pouvoir.
Le 14 septembre 2019, les rebelles revendiquent des attaques contre deux sites du géant pétrolier Aramco en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.
Les Houthis multiplient les attaques avec drones et missiles. En mars 2021, notamment, les installations pétrolières saoudiennes sont la cible de deux attaques majeures.
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Le 17 janvier 2022, les Houthis attaquent des installations à Abou Dhabi et font trois morts. Le 25, ils mènent de nouvelles attaques en Arabie saoudite, provoquant un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah.
Une trêve négociée par l'ONU entre en vigueur en avril 2022. L'accord expire six mois plus tard sans être officiellement renouvelée, mais la trêve reste de facto appliquée.
Le 10 mars 2023, l'Arabie saoudite et l'Iran surprennent le monde en annonçant rétablir leurs relations diplomatiques, un rapprochement favorable à la paix au Yémen après huit ans de guerre.
Le gouvernement et les rebelles, réunis en Suisse, s'entendent le 20 mars sur l'échange de quelque 900 prisonniers.
Ryad, qui cherche à s'extirper du conflit, entame des négociations avec les Houthis. En décembre, les Nations unies annoncent un accord entre les belligérants sur "la reprise d'un processus politique inclusif".
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Un peu plus d'un mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de l'"axe de la résistance" à Israël formé par Téhéran - lancent leur premières attaques de missiles et de drones contre Israël en novembre 2023. En mer Rouge, ils commencent à s'en prendre aux navires qu'ils estiment liés à Israël.
Le 18 décembre, Washington met en place une coalition navale chargée de contrer ces attaques et commence, à partir de janvier 2024, à frapper les sites des rebelles, parfois avec l'aide du Royaume-uni.
Le 19 juillet, un drone lancé par les Houthis atteint Tel-Aviv, faisant un mort. Israël riposte en frappant le port de Hodeidah, tuant neuf personnes et déclenchant un gigantesque incendie.
Le 15 septembre, un missile tiré par les Houthis atterri dans le centre d'Israël sans faire de victimes.