La France accueille, mercredi 27 juin, une conférence internationale humanitaire sur le Yémen, alors que le pays est ravagé par la guerre que se livrent les forces gouvermentales soutenues par l'Arabie Saoudite, et les rebelles chiites soutenus par l'Iran.
Nouvelles frappes de la coalition menée par l'Arabie saoudite, et nouvelles victimes civiles, des femmes et des enfants principalement, à Amran, au nord de Sanaa, capitale du Yémen.
Des combats qui se poursuivent par ailleurs pour le contrôle d'Hodeida, le grand port de la côte ouest sur la Mer Rouge : 90% de la nourriture, 70% des importations du pays y transitent.
Hodeida est la ligne de survie des combattants Houthis. Voilà deux semaines que les forces pro-gouvernementales tentent de les déloger de cette zone. Les premières victimes^sont les civils qui cherchent refuge dans la capitale.
"Avec les bombardements, on ne pouvait ni dormir, ni trouver à manger. Alors, on a fui avec nos enfants. C'est la première fois que je viens à Sanaa, à cause du conflit à Hodeida", explique Dorrah Ismaïl, déplacée interne.
"Ils (les Houthis) ont bombardé nos maisons, raconte Oum Ahmed, déplacée interne. Ils ont coupé les rues et l'eau. On n'avait plus rien à manger ni à boire. Nos enfants avaient faim et pleuraient toutes les nuits à cause du siège."
Plus de 30 000 personnes ont fui la province d'Hodeida depuis le 1er janvier, selon l'ONU (OCHA).
"Nous avons reçu 5000 familles, 6 personnes par famille, raconte Ibrahim Sharaf al-Din, humanitaire. Nous espérons l'aide des organisations internationales. Mais à part l'UNICEF, l'aide est minime."
Cette guerre - qui a déjà fait quelques 10 000 victimes - est la plus grave crise humanitaire au monde actuellement. Une quinzaine d'organisations humanitaires et de défense des droits de l'Homme appellent la France à faire pression sur ses alliés saoudiens et émiratis pour épargner la population. C'est indispensable, insistent-elles, à la veille d'une nouvelle conférence internationale humanitaire à Paris sur le Yémen.