Yémen : un an d'intervention arabe

Le 26 mars 2015, une coalition arabe emmenée par l'Arabie Saoudite lançait une intervention contre les rebelles houthis qui s'était rendus maître d'une large partie du pays. Un an après, le bilan est dramatique. Les rebelles contrôlent toujours une large part du Yémen, et les combats et bombardements ont fait des milliers de morts, plus de 6300 dont la moitié de civils selon les Nations unies. Le pays est exsangue et la situation humanitaire catastrophique.
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manif sanaa
A Sanaa, la capitale du Yémen, les partisans de l'ancien président Ali Abdullah Saleh (sur les posters) se sont rassemblés pour protester contre le premier anniversaire de l'intervention arabe, conduite par l'Arabie Saoudite, dans le pays.
L'ex-Président est un allié des rebelles chiites houthis qui ont organisé leur propre manifestation dans le nord de la capitale. Les rebelles contrôlent une large part du pays.
(AP Photo/Hani Mohammed)
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Un an de conflit au Yémen, récit de Karine Henry
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Une situation humanitaire dramatique. Inteview d'Hanalia Ferhan, chef de mission d'ACTED au Yémen(journaliste Marie Brette, journal TV5Monde du 26/03/16 12 h TU)
Trois attentats suicide à la voiture piégée revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont fait au moins 22 morts vendredi à Aden, ville du sud du Yémen où règne l'insécurité.

Depuis un an, le groupe Etat Islamique a profité du chaos dans le pays pour renforcer sa présence dans le sud du pays. Et il a manifesté à nouveau ses capacités opérationnelles par ces trois attentats contre trois barrages tenus par les forces loyalistes dans la grande ville portuaire, à la veille de la date-anniversaire.
Ils ont été suivis par une tentative d'attaque contre une base de la coalition arabo-sunnite sous commandement saoudien.
Dans un communiqué mis en ligne, l'agence Amaq, liée à l'EI, a indiqué vendredi que "des combattants de l'EI avaient lancé trois opérations martyres et une attaque contre une base de la coalition à Aden", disant avoir tué au moins 27 personnes.
Les forces loyalistes ont chassé les rebelles chiites d'Aden l'été dernier, avec l'appui de la coalition arabo-sunnite menée par Ryad. La deuxième ville du pays a depuis été déclarée "capitale provisoire" du pays par les autorités reconnues par la communauté internationale mais le niveau d'insécurité y est tel que ces dernières ne peuvent pas revenir s'y installer complètement, notamment le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Depuis quelques mois, cette ville vit en effet au rythme de la violence des groupes jihadistes qui défient le gouvernement et la coalition arabe venue l'aider.
Ce mois-ci, la coalition sous commandement saoudien a effectué à Aden ses premières frappes aériennes contre des cibles jihadistes. Elle dirigeait jusqu'alors ses bombardements sur les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, des militaires restés fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh.
Et cette semaine, une frappe aérienne américaine a tué 71 combattants d'Al-Qaïda dans le sud-est du pays, selon un bilan de source gouvernementale yéménite.
L'ONU a annoncé cette semaine qu'un cessez-le-feu prendrait effet le 10 avril au Yémen, en préalable à une reprise des négociations de paix huit jours plus tard au Koweït. Les rebelles chiites, qui ont pris la capitale yéménite Sanaa (nord) en septembre 2014, contrôlent toujours de larges pans du pays, notamment dans le nord et l'ouest. Le conflit au Yémen a tué plus de 6.300 personnes depuis un an, pour la moitié des civils, selon les Nations unies.