Ce jeudi 26 mars, le grand port d'Aden, au Sud du pays, était sur le point de tomber aux mains des insurgés Houthis, soutenus par Téhéran. L'Arabie saoudite est alors passée à l'offensive, en lançant l'opération "Tempête décisive" contre des "bases militaires et des avions de combats tombés aux mains des Houthis".
Ce vendredi 27 mars, le Royaume saoudien multiplie ses raids aériens sur la capitale Sanaa, à la tête d'une coalition d'une dizaine de pays - le Qatar, Bahreïn, le Soudan, l'Egypte la Jordanie, le Maroc... - rejoints par les Emirats arabes unis, tandis que les Etats-Unis founissent une aide logistique et de renseignement. Ces frappes, qui auraient déjà coûté la vie à 39 civils, ont visé, entre autres, le palais présidentiel à Sanaa et un entrepôt de stockage de missiles. Elle révèle la tension qui monte entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, alors que les Saoudiens sunnites accusent le rival iranien d'agressions sur le Yémen.
Dans le même temps, les combats se poursuivent à Aden, où le président Abd Rabbo Mansour Hadi s'est réfugié, entre rebelles chiites houthis et milices sunnites fidèles au président : une lutte d'influence entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, par Yéménites interposés.
Réunifié en 1990, le Yémen est-il à nouveau menacé dans son intégrité ? Risque-t-il de devenir le nouvel objectif du groupe Etat islamique et un foyer du terrorisme, comme le suggère la revendication de l'attentat du 20 mars dans une mosquée de Sanaa ?
Ce samedi 29 mars, le président Hadi sera au centre de toute l'attention au sommet arabe de Charm el-Cheikh, en Egypte. Il est arrivé jeudi à Ryad, en Arabie saoudite - en transit ou réfugié ? La question reste en suspens. Toujours est-il que ce vendredi, les autorités égyptiennes ont confirmé son arrivée en Egypte. De son côté, l'ex-président Saleh appelle à un cessez-le-feu.