Zelensky accueilli par Starmer avant un sommet européen, au lendemain de sa rencontre avec Donald Trump

Le président ukrainien est arrivé à Londres où il doit être reçu par le Premier ministre britannique Keir Starmer, à la veille d'un sommet européen organisé à Londres pour réaffirmer le soutien à Kiev après la spectaculaire altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.

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Zelensky washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy marque une pause lors d'une interview avec Bret Baier pendant l'enregistrement d'une émission spéciale de la chaîne FOX News à Washington, le 28 février 2025.

AP Foto/José Luis Magana
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Peu avant son arrivée, Volodymyr Zelensky affirme sur X que le soutien du président américain restait "crucial" pour son pays, assurant également que Kiev était prêt "à signer l'accord sur les minéraux qui constituera le premier pas vers des garanties de sécurité".

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Il doit rencontrer Keir Starmer à 17H15 GMT, puis le 2 mars le roi Charles III et les autres dirigeants européens, indique aux journalistes son porte-parole, Serguiï Nykyforov. Dès le 28 février au soir, Keir Starmer avait fait part de son "soutien indéfectible" au dirigeant ukrainien, après que celui-ci eut été chassé de la Maison Blanche par un Donald Trump furieux qui a menacé de le "laisser tomber" s'il ne faisait pas la paix avec la Russie.

Une séquence qui divise

À l'inverse, Moscou a applaudi l'épisode. La visite de Volodymyr Zelensky à Washington a été un "échec politique et diplomatique complet", raille la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, accusant le dirigeant ukrainien de "refuser la paix".

Nous devons rester ensemble, les Etats-Unis, l'Ukraine et l'Europe pour apporter à l'Ukraine une paix durable.

Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte affirme avoir demandé à Volodymyr Zelensky de "réparer" sa relation avec Donald Trump. "Nous devons rester ensemble, les Etats-Unis, l'Ukraine et l'Europe pour apporter à l'Ukraine une paix durable", insiste-t-il. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a demandé de son côté à l'UE d'amorcer des négociations avec la Russie, menaçant le prochain sommet de blocage, dans une lettre envoyée le 1er mars au président du Conseil européen Antonio Costa.

Soutien de la part des dirigeants européens

Abasourdis par la spectaculaire altercation vendredi dans le Bureau ovale, qui a entraîné le départ prématuré de Volodymyr Zelensky de la Maison Blanche sans signer l'accord sur les minerais pour lequel il était venu, la plupart des dirigeants européens se sont empressés de défendre le président ukrainien. "Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", a exhorté la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas.

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"Une nouvelle ère d'infamie a commencé (...) dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l'ordre international fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort", déclare la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Dans cette perspective, le sommet dimanche à Londres doit réunir une quinzaine de dirigeants européens autour de questions liées à la sécurité européenne et à l'Ukraine. Y seront représentés, outre l'Otan et l'UE, l'Ukraine, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne, la Finlande, la Suède, le Danemark, la République tchèque, la Pologne, la Roumanie et la Turquie.

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, qui participera au sommet, s'est entretenu le 1er mars avec son homologue russe Sergueï Lavrov, selon ses services. La Turquie, qui a abrité des négociations russo-ukrainiennes au début de la guerre il y a trois ans, est prête à jouer à nouveau ce rôle, rappelant son attachement à "l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance" de l'Ukraine, selon une source diplomatique à Ankara.

Quel rôle pour l'Europe en matière de défense ?

D'après Downing Street, la réunion de Londres doit s'inscrire "dans la continuité" de celle de Paris mi-février, et se concentrera sur "le renforcement de la position de l'Ukraine aujourd'hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie". Les participants discuteront également de "la nécessité pour l'Europe de jouer son rôle en matière de défense", face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain.

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Le président français Emmanuel Macron s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan lâchée par Washington.

Un rapprochement qui inquiète

Ukraine et Europe suivent avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine. Moscou et Washington ont lancé, sans inviter l'Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.

Des craintes qui ne sont pas près de s'apaiser après l'altercation hallucinante de vendredi dans le Bureau ovale, devant les caméras du monde entier. Pendant de longues minutes, Donald Trump a reproché à Volodymyr Zelensky de "s'être mis en très mauvaise posture" et lui a lancé qu'il "n'avait pas les cartes en main". Il l'a menacé : "Concluez un accord ou nous vous laissons tomber".

Il a ensuite demandé à Volodymyr Zelensky de partir, annulant la conférence de presse conjointe et le déjeuner de travail initialement prévus. "Il pourra revenir quand il sera prêt à la paix", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.