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Zika: comprendre la propagation du virus

Depuis plusieurs mois, l'Amérique du Sud et les Caraïbes se battent contre un ennemi redoutable: le moustique tigre. Vecteur de la dengue et du chikungunya, il menace aujourd'hui le monde entier avec le virus Zika. Comment expliquer cette propagation ? Réponse dans le Grand Angle avec Anna-Bella Faillous, chercheure à l'Institut Pasteur à paris et Frédéric Simard, entomologiste à l'Institut de Recherche pour le Développement.

Etat des lieux et mesures


Brésil et Colombie, en tête de front : on estime qu'au Brésil, le virus aurait déjà infecté entre 400 000 et 1 300 000 personnes.

Plus de 22.600 cas de Zika ont été confirmés en Colombie, qui fait aussi état d'une forte hausse des cas du syndrome neurologique de Guillain-Barré. On recense déjà 3 morts. La Colombie, deuxième pays le plus touché par le Zika après le Brésil, a décrété la semaine dernière le premier niveau d'alerte, verte, afin que les hôpitaux se préparent à répondre à une expansion de la maladie. Les autorités colombiennes prévoient désormais plus de 600.000 personnes infectées par le virus cette année.
 

Etats-Unis : le président Barack Obama a affiché lundi sa volonté de passer à la vitesse supérieure face au virus Zika, à l'origine d'une vaste épidémie en Amérique latine, tout en appelant à éviter la panique.

La Maison Blanche va demander au Congrès de débloquer 1,8 milliard de dollars de financement d'urgence pour la prévention et la recherche, sur les tests mais aussi de possibles vaccins.

Europe : l'agence européenne du médicament EMA a annoncé la mise en place d'un groupe d'experts sur le zika destiné à accélérer la mise en place de traitements ou de vaccins contre le virus à l'origine d'une vaste épidémie en Amérique latine.

"Il n'existe actuellement aucun vaccin ou traitement capables de se protéger ou de traiter l'infection par le virus du zika qui ait été approuvé (par les autorités sanitaires) ou qui fasse l'objet d'essais cliniques"
Agence européenne du médicament

Elle a donc annoncé ce lundi 8 février 2016, qu'elle avait décidé de créer un groupe d'experts à la suite de la déclaration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a qualifié le 1er février l'épidémie d'"urgence de santé publique de portée mondiale".

Le groupe d'experts aura pour rôle de favoriser la recherche et le développement de traitements et de vaccins contre le zika en formulant des avis sur les questions scientifiques et réglementaires.

L'EMA devra également se mettre en contact avec les sociétés qui ont déjà commencé à travailler sur les traitements ou les vaccins et passer en revue toutes les données nouvelles sur le virus pour permettre une réaction rapide face à cette crise de santé publique.

France : les voyageurs français revenant d'une zone touchée par le virus Zika devront attendre 28 jours après leur retour en France métropolitaine pour donner leur sang, a annoncé dimanche la ministre de la santé, emboitant le pas au Canada et à la Grande-Bretagne.

"Nous faisons en sorte de vérifier que les dons de sang ne sont pas contaminés par le virus Zika. Ce qui veut dire que quelqu'un qui revient d'une zone où il y a zika ne peut pas donner son sang avant 28 jours et que sur place, dans les départements français d'Amérique, tous les dons du sang sont testés", a déclaré Marisol Touraine au "Grand rendez-vous" Europe1-Le Monde-iTELE.

Canada : mercredi les autorités canadiennes avaient annoncé une suspension des dons du sang pendant 21 jours pour les voyageurs revenant des zones les plus à risques. La Grande-Bretagne a elle aussi pris une décision en ce sens pour une période de 28 jours.

Nations Unies: l'ONU a pour sa part appelé vendredi les pays touchés par le Zika, où l'interruption volontaire de grossesse et la pilule du lendemain restent interdits, à améliorer l'accès des femmes à la contraception et à l'avortement en raison des risques de malformations congénitales.

"Comment peuvent-ils demander à ces femmes de ne pas tomber enceintes mais ne pas leur offrir la possibilité d'empêcher la grossesse? ", a critiqué vendredi la porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, Cécile Pouilly.

 OMS : l'Organisation mondiale de la santé juge "appropriée" de reporter les dons de sang des voyageurs revenant de pays à risque où sévit le virus Zika.

"Avec le risque de nouvelles infections du virus Zika dans de nombreux pays, et le lien possible entre (...) le virus et la microcéphalie et d'autres conséquences cliniques, reporter les dons de sang de ceux revenant de régions où sévit l'épidémie de Zika est jugé comme une mesure de précaution appropriée", avait indiqué l'OMS à l'AFP.