Direct terminé le 21 juin à 20h30
Direct démarré le 21 juin 2023 à 7h00

DIRECT - Ukraine : Volodomyr Zelensky admet que les progrès de la contre-offensive sont "plus lents que désiré".

Réunis à Londres, les alliés de l'Ukraine déclarent vouloir faire payer la Russie pour la reconstruction de l'Ukraine. Washington annonce 1,3 milliard de dollars supplémentaires. Londres promet de débloquer pour 3 milliards de dollars de crédits sur trois ans. Volodomyr Zelensky dans une interview à la BBC a admis que les progrès de sa contre-offensive étaient "plus lents que désiré"

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Volodomyr Zelensky intervenant par vidéo à la réunion des alliés de l'Ukraine à Londres ce 21 juin 2023.

Volodomyr Zelensky intervenant par vidéo à la réunion des alliés de l'Ukraine à Londres ce 21 juin 2023.

© Leah Millis/Pool Photo via AP
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16H15
Un plan Marshall pour déminer l'Ukraine

L'UNDP estime que l'économie ukrainienne mettra des années à se rétablir à cause de la présence de mines sur son territoire

Le programme de développement de l'ONU s'est réuni aujourd'hui. Son directeur Paul Helsop a évoqué le problème du déminage du territoire ukrainien. Il estime que se débarasser de ces mines et de leurs débris impactera durablement l'économie ukrainienne. 

L'Ukraine est devenu l'un des plus grands champs de mines au monde. L'autorité nationale ukrainienne pour le déminage estime que plus de 180.000 kilomètres carrés - soit un quart du pays - sont exposés à la contamination et au conflit, ce qui met 14 millions de personnes à risque.

Paul Heslop estime que si on s'en donne les moyens "et avec l'engagement de la communauté internationale et probablement quelque chose de similaire à un plan Marshall, nous pensons pouvoir aider l'Ukraine à enlever au moins 75% de  l'impact économique du conflit, d'ici 2028."

Paul Heslop se veut optimiste : "si on s'engage tous pour les cinq prochaines années nous verrons l'Ukraine retrouver sa place de puissance agricole ce qui a un impact pour le monde entier. Cela fera baisser les prix des denrées alimentaires pour tous."

15H45
Contre-offensive ukrainienne

Volodomyr Zelensky admet que la contre-offensive est plus lente que prévue

Dans une interview pour la BBC, le président ukrainien a admis que la contre-offensive progressait plus lentement que prévu. "Certains croient que nous sommes dans un film d'Hollywood et attendent des résultats immédiats. Et bien ce n'est pas le cas" a-t-il déclaré au journaliste de la BBC.

Volodomyr Zelensky s'exprimant en duplex à la conférence d'aide pour l'Ukraine à Londres ce 21 juin 2023. 

Volodomyr Zelensky s'exprimant en duplex à la conférence d'aide pour l'Ukraine à Londres ce 21 juin 2023. 

© Henry Nicholls/Pool Photo via AP

 

Il a évoqué la difficulté de progression causée par la présence de mines. "Nous aimerions faire des pas plus grands, mais ceux-ci sont plus petit que prévus" a-t-il confié tout en répétant qu'il croit au succès de son action. "Aucune contre-offensive ne peut être facile. Ce n'est pas facile, surtout pour ceux qui sont sur le front. L'automne dernier nous avons également entrepris des actions offensives, et il a semblé que leur progression était trop lente, mais ensuite le moment est arrivé où tout le monde a pu voir comment nous avançions vite. Il se passera la même chose aussi aujourd'hui."

Répondant à la question sur l'aide américaine, Volodomyr Zelensky a reparlé des F-16 disant qu'il regrette des blocages "bureaucratiques que je ne comprend pas car nous sommes en guerre et que nous devrions faire les choses vite. Le temps à un prix. Et le temps ça veut dire des vies." Il pense qu'ils vont pouvoir commencer l'entraînement des pilotes cet été, "je veux croire que ce sera en août, et après cette période d'entraînement, je veux croire que nous aurons nos premiers avions dans six ou sept mois."

15H17
Guerres internes

Prigojine accuse le ministre de la Défense russe de cacher la réalité

Dans une violente diatribe dont il a le secret, le chef de la milice Wagner affirme que le ministre de la Défense russe cache ce qui se passe réellement sur le front.  Il affirme que plusieurs positions ont été gagnées par l'Ukraine.

Evguéni Prigojine

Evguéni Prigojine

"Aujourd'hui Pyathikhati est passé à l'ennemi, la partie nord de de Rabotine est passé à l'ennemi, Urozhayne est passé à l'ennemi. Ca laisse penser que de grosses pièces d'artillerie ont été données à l'ennemi. Au dessus de Tokmak, le village de Sadove a été pris par l'ennemi, et il s'agirait d'un seul groupe d'environ 50 à 100 personnes. Mais ils ne sont pas sous contrôle. Et nos troupes n'ont ni armes ni munitions. Les soldats écrivent demandant toute la journée des mines, des armes anti-chars, des grenades et des munitions anti-blindage."

Evguéni Prigojine a souligné que si l'armée ukrainienne a repris Molochny Lyman, la Russie perdrait quasiment tous ses territoires qu'il avait pris lors de ce qu'elle appelle l'opération spéciale. Il affirme que l'armée ukrainienne a commencé à passer le Dniepr :"Les premiers groupes de reconnaissance et unités de sabotage ont été vus à Hola Pristan et depuis aujourd'hui, il y a aussi des troupes régulières. Tout ça est caché aux yeux de tous."

Et il termine son message audio par une flèche acérée "un jour la Russie se réveillera en découvrant que la Crimée est repassée aux mains des Ukrainiens." Le chef du groupe Wagner réclame toujours plus d'hommes : "les troupes doivent être renforcées. Un soldat ne peut pas se battre quand il manque 50 à 60% d'hommes dans son unité. Tous ces chiffres sont cachés soigneusement. "

15H08
Adhésion à l'Europe

Adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne : progrès réels mais encore insuffisants

La commission européenne estime, dans une évaluation intermédiaire, que l'Ukraine avait réalisé des progrès pour pouvoir engager les négociations d'adhésion avec l'Union Européenn mais souligné que plusieurs critères n'étaient pas encore remplis.

Selon le rapport oral présenté à Bruxelles aux ambassadeurs des 27 pays membres par le commissaire à l'élargissement, le Hongrois Oliver Varhelyi, l'Ukraine a rempli deux des sept conditions imposées par l'UE pour lancer les négociations d'adhésion."Deux sont remplies et cinq sont à un certain niveau de progrès", a résumé un diplomate.

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L'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion dans un geste hautement symbolique en juin dernier, à la suite de l'invasion de la Russie.
La Commission a défini sept critères de référence pour Kiev, considérés comme des conditions à remplir pour entamer les négociations d'adhésion, notamment le renforcement de la lutte contre la corruption généralisée et les réformes judiciaires.

"Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives", a souligné un diplomate. "Ce n'est pas conclusif à ce stade. Le vrai rapport sera rendu au mois d'octobre", a-t-il insisté.

Les deux conditions remplies sont la réduction de l'influence politique dans les médias et les réformes du système judiciaire, ont précisé les diplomates européens.

Mais la lutte contre la corruption reste un problème, ont reconnu les diplomates après la présentation de la Commission. "Zelensky a averti qu'il ne peut pas en même temps lutter contre la Russie et les oligarques", a souligné l'un deux.
Kiev fait pression pour que les pourparlers d'adhésion commencent dès cette année, mais l'ouverture des négociations requiert l'approbation des 27 États membres de l'UE.

Si la Pologne et les États baltes soutiennent la demande d'adhésion de Kiev, certains, comme l'Allemagne et les Pays-Bas ne souhaitent pas précipiter le processus. "On peut se demander s'il est possible d'obtenir des résultats durables dans quatre mois, si ce n'est pas déjà le cas aujourd'hui", a commenté un diplomate dubitatif.

En outre, la Hongrie et la Grèce ne cachent pas leur agacement contre la liste noire établie par les autorités ukrainiennes pour sanctionner les entreprises et les personnes accusées d'aider l'effort de guerre russe. Budapest a dénoncé "l'attitude de plus en plus hostile de l'Ukraine vis-à-vis de la Hongrie" après l'inscription jugée "injustifiable" de la banque hongroise OTP sur cette liste et Athènes a retardé l'adoption du 11e paquet de santions européennes contre la Russie pour protester contre l'inscription d'armateurs grecs, a confié mercredi le représentant d'un État membre.

La Moldavie, qui a obtenu le statut de candidat en même temps que l'Ukraine, n'a rempli que trois des neuf conditions fixées pour l'ouverture des négociations d'adhésion.

Et la Géorgie a rempli trois des douze critères établis pour obtenir le statut de candidat, ont indiqué des diplomates.
 

14H18
Sanctions

Accord de l'Union européenne pour un nouveau paquet de sanctions contre la Russie

Les États membres de l'Union Européenne se sont entendus aujourd'hui sur un onzième paquet de mesures restrictives contre la Russie, destiné en particulier à éviter le contournement des sanctions déjà en place.

Ces mesures, adoptées par les ambassadeurs des 27 à Bruxelles, comprennent à la fois des sanctions individuelles et "des mesures visant à lutter contre le contournement", a indiqué la Suède qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE.

L'objectif est d'éviter que des biens interdits d'exportation vers la Russie ne trouvent un chemin pour approvisionner le complexe militaire russe.
La proposition initiale de la Commission avait en particulier identifié huit firmes chinoises accusées de réexporter des biens sensibles vers la Russie. Après discussions avec Pékin, cinq d'entre elles ont été retirées de la liste mais trois firmes basées à Hong Kong restent ciblées, car elles sont russes, a-t-on expliqué de source diplomatique.

Une société iranienne, deux compagnies des Émirats Arabes Unis, deux firmes basées en Ouzbekistan, une en Arménie et une en Syrie sont également concernées.

L'Union Européenne cherche à dissuader les firmes étrangères et les pays tiers d'aider Moscou en réexportant vers la Russie des biens utilisables par le complexe militaro-industriel russe, notamment les semi-conducteurs et les circuits intégrés.

Ce 11e paquet cible ainsi les réfrigérateurs, les imprimantes, les calculatrices électroniques et d'autres produits qui "contribuent au renforcement militaire et technologique de la Russie ou au développement de son secteur de la défense et de la sécurité". La liste compte 155 pages.

Les Européens ont par ailleurs interdit l'accès aux ports et aux écluses du territoire de l'UE aux navires soupçonnés d'avoir enfreint l'interdiction d'importer du pétrole brut et des produits pétroliers russes par voie maritime.

Ils ont également prolongé la suspension des licences de radiodiffusion dans l'Union de cinq médias russes sous le contrôle permanent des dirigeants russes, ainsi que l'interdiction de diffuser leur contenu.

Ils ont enfin ajouté sur leur liste noire 71 personnes et 33 entités impliquées dans la déportation d'enfants ukrainiens vers la Russie.

L'accord trouvé par les ambassadeurs des pays de l'Union doit encore être formellement endossé. Les identités des personnes et des entités sanctionnées seront alors publiés au Journal officiel de l'UE et les mesures entreront en application.

14H14
Barrage de Kakhovka

Barrage détruit: Kiev estime les dégâts environnementaux à 1,5 milliard de dollars

Le gouvernement ukrainien estime aujourd'hui à 1,5 milliard de dollars les dégâts pour l'environnement de la destruction début juin du barrage de Kakhovka sur le Dniepr, qui a provoqué d'importantes inondations.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal à Londres, le 21 juin 2023

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal à Londres, le 21 juin 2023

© AP Photo/Kirsty Wigglesworth

Cette "estimation préliminaire (...) ne comprend pas les pertes concernant l'agriculture, les infrastructures, les logements ni le coût de la reconstruction de la centrale elle-même", a précisé le Premier ministre Denys Chmygal, lors d'une conférence de presse à Londres.
 

13H30
WWF "indésirable"

La Russie interdit les activités de l'ONG environnementale WWF

La Russie déclare le Fonds mondial pour la nature (WWF) "indésirable", une mesure qui interdit de facto les activités de cette ONG dans le pays.

Dans un communiqué, le Parquet général a affirmé que les activités en Russie de l'ONG environnementale représentaient "des menaces pour la sécurité dans la sphère économique". Cette annonce intervient un mois après une décision similaire ayant visé l'ONG de protection de l'environnement Greenpeace.

En mars, l'organisation WWF avait déjà été classée en Russie "agent de l'étranger", une étiquette infamante qui compliquait déjà fortement ses activités.

En Russie, selon l'ONG spécialisée OVD-Info, les organisations officiellement qualifiées d'"indésirables" ont l'interdiction d'ouvrir des structures, d'y mener des projets et d'y diffuser des informations. Cette mesure expose aussi leurs employés et bénévoles à des poursuites judiciaires.

Dans son communiqué, le Parquet russe reproche notamment à WWF d'"empêcher la mise en oeuvre de la politique du pays sur le développement industriel de l'Arctique, les ressources naturelles dans les territoires arctiques".
Le Parquet général russe y accuse aussi l'ONG de "développer et de légitimer des restrictions pouvant servir de base pour transférer la route maritime du Nord vers la zone économique exclusive des États-Unis".

Selon le Parquet, WWF a également "collecté des informations sur la situation environnementale dans les régions de Russie" et "préparé des évaluations tendancieuses" ayant pour but, selon lui, d'"entraver le développement économique" du pays.

12H20
Défense

Pour la première fois, des bombardiers américains en Suède pour des exercices militaires

Le 19 juin, deux bombardiers stratégiques B-1B Lancers se sont posés à l'aéroport de Luleå-Kallax, dans le nord du pays.

Des B-1B Lancers accompagnés de F-35B Lightning IIs en mission dans le ciel du Japon en septembre 2017. 

Des B-1B Lancers accompagnés de F-35B Lightning IIs en mission dans le ciel du Japon en septembre 2017. 

© Mike Karnes/U.S. Air Force via AP


"Nous sommes en train d'effectuer un exercice conjoint" mobilisant des forces aériennes et terrestres, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée de l'air, Louise Levin, sans en préciser la durée.

"En ces temps incertains et dans la perspective d'une adhésion à l'Otan, des partenaires solides sont essentiels", a relevé le ministère de la Défense dans un communiqué, saluant un "événement historique".

Si elle a depuis juin 2022 le statut d'"invité", la Suède doit encore voir son adhésion ratifiée par deux des 31 membres de l'Alliance atlantique, la Turquie et la Hongrie.
Seuls les membres à part entière bénéficient de la protection du célèbre article 5 de l'Otan, qui signifie qu'une attaque contre un membre serait considérée comme une attaque contre tous. Le camp occidental, notamment les États-Unis, presse Ankara de donner son feu vert.

Début juin, la Suède s'est dite prête à accueillir des bases temporaires de l'alliance sur son sol avant même son entrée effective dans l'Otan.
"Le gouvernement a décidé que les forces armées suédoises pourraient mener des préparatifs avec l'Otan et des pays de l'Otan pour permettre de futures opérations communes", avait écrit le Premier ministre Ulf Kristersson dans une tribune commune avec son ministre de la Défense Pål Jonson.
Le Premier ministre suédois souligne que la présence de troupes de l'Otan serait dissuasive pour la Russie. Le 19 juin, une commission suédoise composée de responsables politiques de tout bord et d'experts a jugé qu'à la lumière de l'invasion russe en Ukraine, une attaque militaire contre la Suède ne pouvait être exclue.

11H55
S'informer

Dans l'est de l'Ukraine, une défiance envers les médias

Lire un journal ? Quelle idée. Nina, 24 ans, est surprise quand on lui pose la question. Comme beaucoup dans l'est de l'Ukraine, elle suit la guerre sur Telegram et via des groupes en ligne informels.

Dans la région, en proie aux combats depuis 2014, un fort sentiment de méfiance s'est développé envers la communication des deux camps, russes et ukrainiens, et les médias qui y sont associés.
Nina tient un petit café devant un centre commercial de Kramatorsk, une grande ville située à 30 kilomètres du front et régulièrement touchée par des frappes russes.
"Les infos sont sur des comptes Instagram liés à Kramatorsk et des chaînes Telegram", assure-t-elle, mentionnant également le populaire réseau social TikTok. "Je ne vais pas m'assoir pour regarder la télé ou aller spécialement sur un site pour lire ce qu'il y a dessus", raconte Nina, en préparant un café à un soldat ukrainien. Elle dit lire principalement deux chaînes Telegram en langue russe sur l'actualité locale, et suivre aussi des tchats privés où des habitants s'échangent des infos et des conseils. Les deux chaînes Telegram qu'elle mentionne, "Kramatorsk Typique" et "J'aime Kramatorsk", ont respectivement 107.000 et 57.000 abonnés.

Petro, 56 ans, est d'une autre génération mais il s'est aussi détourné des usages traditionnels : "Je regarde surtout Youtube. Je pense que la télévision n'est plus pertinente", ajoute cet habitant de Kramatorsk, qui conduit un camion de la mairie rempli de tuiles brisées lors d'une récente frappe.

Dmytro, un serveur de 16 ans, s'informe lui aussi sur des chaînes Telegram couvrant l'actualité locale. "Je ne vois la vérité sur Kramatorsk qu'ici, je leur fais confiance."

L'application Telegram est faiblement modérée. De nombreuses chaînes y publient des informations non vérifiées et non sourcées. La chaîne "J'aime Kramatorsk" diffuse des informations sur les tirs sur la ville ou des animaux perdus, mais aussi des messages avec des partis pris politiques. Le 19 juin, elle a affirmé que la branche de l'Église orthodoxe ukrainienne qui s'est séparée du Patriarcat de Moscou était "un fake".

L'administrateur de la chaîne "J'aime Kramatorsk", qui se présente sous le prénom Nikita, a envoyé un long message à l'AFP pour expliquer sa position.
"Des habitants de la ville m'aident, ils m'envoient du contenu, je ne fais que le publier", affirme-t-il, disant défendre "la liberté de parole et de démocratie" qui, selon lui, "n'existe pas en Ukraine".

Il affirme aussi vouloir protéger les droits des "Russes ethniques" à Kramatorsk, dans une région très russophone où la promotion de la langue ukrainienne menée par Kiev est mal perçue par certains habitants. "Rien n'est noir ou blanc. Rien n'est si simple. Et c'est pourquoi les gens me lisent", dit-il. "Je ne suis pas pour la division du pays et je ne soutiens pas ce que la Russie fait en Ukraine !", ajoute Nikita, qui se présente lui-même comme ce qu'il appelle un "Russe ethnique", un concept sans fondement scientifique qui fait partie du narratif du Kremlin sur l'Ukraine.

Bogdan Novak, journaliste à Kramatorsk pour le site Pro100, dit subir la défiance des habitants. "J'essaye de leur apporter des infos fiables, mais ils ne me croient pas", regrette cet homme de 33 ans qui est contraint d'avoir un deuxième travail pour survivre financièrement.

Selon lui, les habitants se tournent aussi vers des formats courts et plus aisés à consulter sur Telegram ou les réseaux sociaux car leurs besoins ont changé. "Ils ont un besoin d'informations d'urgence", note-t-il. Après les bombardements, les gens veulent savoir où "il n'y a plus d'eau, plus d'électricité et à quel endroit l'aide humanitaire va être distribuée", explique Bogdan. "Et c'est tout. Ils n'ont pas besoin de plus d'infos."

Un autre Bogdan, 24 ans, qui est coordinateur d'une association de bénévoles distribuant de l'aide humanitaire, dit pour sa part connaître mieux la situation que les médias dans sa région et éviter de consulter Telegram. "Je sais exactement où sont la ligne de front et le danger", dit-il, en précisant ne se fier qu'à "ses propres yeux".

12h00
Économie

3,5 milliards d'euros alloués à Kiev par l'UE pour financer les fournitures d'armes

Les pays de l'UE décident de contribuer à une nouvelle dotation de 3,5 milliards d'euros pour la Facilité européenne pour la paix (FEP) utilisée pour financer leurs fournitures d'armes à l'Ukraine et les missions militaires à l'étranger. Un accord a été trouvé par les ambassadeurs des 27 à Bruxelles, a annoncé la Suède, qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE. Il devra être formellement entériné par les ministres des Affaires étrangères lors de leur réunion le 25 juin à Luxembourg.

"Cette décision réaffirme l'engagement de l'UE à soutenir ses partenaires dans le domaine de la sécurité et de la défense", souligne la présidence suédoise. La dotation initiale de 5,7 milliards allouée pour 7 ans à ce fonds créé par les Etats membres hors du budget européen a été épuisée en une année par le conflit en Ukraine. Les Etats membres l'ont utilisée pour financer les armes et les munitions prélevées dans leurs arsenaux et envoyées à Kiev.

10h23
Reconstruction

La Russie va-t-elle payer pour la reconstruction de l'Ukraine ?

Les alliés occidentaux de Kiev avertissent la Russie qu'elle devrait payer pour la reconstruction de l'Ukraine, lors d'une conférence internationale où le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé des "projets concrets" pour son pays ravagé par la guerre. La conférence pour la reconstruction de l'Ukraine, organisée pendant deux jours à Londres, réunit plus de 60 pays cherchant à soutenir une économie ukrainienne en ruines après plus d'un an d'invasion russe, en mobilisant les institutions internationales mais aussi le privé.

"Nous devons passer d'une vision à des accords et d'accords à des projets concrets", plaide à distance par vidéo le président ukrainien à l'ouverture de cet événement.  "Chaque jour d'agression russe apporte de nouvelles ruines, des milliers et des milliers de maisons détruites, des industries dévastées, des vies brûlées", dit-il. 

10h13
Prisonniers de guerre

Budapest accusée par Kiev de jouer le jeu de la Russie

L'Ukraine dit avoir récupéré trois prisonniers de guerre transférés récemment en Hongrie depuis la Russie. Mais Kiev accuse Budapest d'avoir violé le droit humanitaire international durant cette procédure et de faire le jeu de Moscou. 

"Je confirme que trois anciens prisonniers de guerre sont de retour en Ukraine" sur un total de 11 transférés en Hongrie le 8 juin, déclare à la télévision le chargé parlementaire ukrainien pour les droits de l'homme, Dmytro Loubinets.  "Dès le début de cette histoire, la Hongrie a joué le jeu de la partie russe et de la propagande russe", accuse-t-il cependant. "C'était planifié comme une opération spéciale contre l'Ukraine (menée) par les services spéciaux russes avec l'implication de la partie hongroise". 

09H58
Économie

1,3 milliard de dollars d'aide américaine pour l'économie de l'Ukraine

Les États-Unis vont fournir 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros) d'aide supplémentaire à l'économie ukrainienne, en particulier ses infrastructures essentielles, annonce le secrétaire d'Etat Antony Blinken lors de la conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine à Londres.

Tant que la Russie continuera de détruire, nous serons là pour aider l'Ukraine à reconstruire : reconstruire les vies, reconstruire son pays, reconstruire son avenir,

Antony Blinken, secrétaire d'État

Un peu moins de la moitié de ce nouveau soutien américain (520 millions de dollars) sera notamment destiné à rebâtir les infrastructures énergétiques du pays, tandis que 657 millions de dollars seront mobilisés pour "moderniser" le chemin de fer, les ports, les frontières et "toutes les infrastructures essentielles qui connectent le pays avec l'Europe", détaille le secrétaire d'État.

Le reste des fonds ira au soutien des entreprises ukrainiennes et au financement des moyens de numériser l'administration ukrainienne, notamment pour "supprimer la corruption", ajoute-t-il, un message clair aux dirigeants ukrainiens, qu'il a appelés à poursuivre les réformes en ce sens.

Depuis le début de l'invasion russe, les États-Unis ont déjà débloqué plus de 20 milliards de dollars pour soutenir l'économie et le développement de l'Ukraine, et plus de 40 milliards pour le seul soutien militaire. Mais, comme les autres dirigeants qui l'ont précédé à la tribune de la conférence, le Premier ministre britannique Rishi Sunak ou la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il a appelé le secteur privé à s'engager.

8h42
Drones

Six drones abattus en Ukraine

L'armée de l'air ukrainienne indique ce matin avoir intercepté six drones explosifs de fabrication iranienne Shahed 136/131 lancés par la Russie pendant une nouvelle attaque nocturne contre son voisin. 

Selon l'armée de l'air ukrainienne, tous les appareils ont été lancés depuis le nord et abattus au-dessus de la région de Khmelnytsky, dans l'ouest du pays où la Russie dit régulièrement viser des cibles militaires ukrainiennes situées plusieurs centaines de kilomètres derrière la ligne de front. 

6h03
Inondations

41 morts dans les inondations dans les zones contrôlées par Moscou

La Russie relève à 41 morts le bilan des victimes des inondations dans les zones qu'elle contrôle dans le sud de l'Ukraine, à la suite de la destruction d'un barrage sur le fleuve Dniepr début juin. "Malheureusement, le nombre de morts a augmenté à 41", déclare le responsable de l'occupation russe dans la région de Kherson, Andreï Alekseïenko. 

Un précédent bilan communiqué le 17 juin par les autorités installées par la Russie faisait état de 29 morts. Le barrage hydro-électrique de Kakhovka, situé dans une zone sous contrôle russe dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine), a été détruit le 6 juin. Des centaines de kilomètres carrés en aval ont été inondés, forçant à l'évacuation de milliers d'habitants et faisant craindre une catastrophe tant humanitaire qu'environnementale. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de cette destruction.

Qui anime ce direct ?

avec agences
Les faits

Les alliés de Kiev ont renforcé leur aide financière pour répondre aux besoins immenses estimant "que la Russie devra payer pour les destructions qu'elle a infligées" déclare le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Une position prise aussi par le secrétaire d'État américain Antony Blinken qui a déclaré à Londres "Soyons clairs : la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine".

Volodomyr Zelensky est intervenu par video durant cette conférence. Il a accordé une interview à la BBC dans laquelle il admet que les progrès de la contre-offensive étaient "plus lents que désiré". "Certaines personnes pensent que c'est un film hollywoodien et attendent des résultats maintenant. Ce n'est pas le cas" a-t-il déclaré.

Washington annonce 1,3 milliard de dollars supplémentaires dirigés essentiellement vers ses infrastructures essentielles.

Londres promet des garanties de crédits de la Banque mondiale atteignant trois milliards de dollars sur trois ans pour financer les services publics ukrainiens et 240 millions de livres (280 millions d'euros) d'aide bilatérale, destinés notamment au déminage et des projets humanitaires.

Berlin a débloqué une aide humanitaire supplémentaire de 381 millions d'euros en 2023.

Paris a déjà envoyé 40 millions d'euros pour la reconstruction d'urgence et des équipements médicaux notamment.

Petit à petit, l'eau recule dans les zones inondées de la région de Kherson. Dans la partie occupée par les Russes, 41 morts ont été retrouvés.

La Russie annonce avoir neutralisé 3 drones dans la région de Moscoun dont 2 près d'une base militaire accusant Kiev d'être derrière cette attaque alors que l'Ukraine a de son côté indiqué avoir abattu six drones explosifs russes.

Dans un message audio, Evguéni Prigojine accuse le ministère de la Défense russe de mentir sur les pertes russes dans les territoires occupés.