"Nous avons de la chance qu'un accident nucléaire n'ait pas encore eu lieu", a déclaré Rafael Grossi, rappelant que la centrale occupée par l'armée russe avait sept fois été coupée du réseau électrique, devant alors compter sur des générateurs d'urgence, "dernière ligne de défense contre un accident nucléaire", pour refroidir le réacteur.
Le chef de l'instance onusienne mène depuis des mois des négociations pour assurer la protection de ce site du sud-est de l'Ukraine, où la situation est jugée très précaire du fait des bombardements liés aux combats.
Dans cette optique, il a présenté mardi devant le Conseil ses "principes de bases nécessaires pour empêcher un accident nucléaire".
Premier d'entre eux, "il ne doit y avoir aucune attaque d'aucune sorte depuis ou contre la centrale, en particulier ciblant les réacteurs, le combustible usé ou d'autres infrastructures, ou le personnel".
Ces principes incluent également que le site ne soit pas utilisé pour stocker des armes lourdes ou du personnel militaire et que la centrale ne puisse être déconnectée du réseau électrique.
"Les cinq principes de l'AIEA pour éviter un accident nucléaire sont ainsi établis. L'AIEA compte commencer à surveiller l'application de ces principes par l'intermédiaire de sa mission sur le site", a-t-il ajouté. "J'appelle respectueusement et solennellement les deux parties à respecter ces principes", a-t-il insisté. "Je demande aux membres distingués du Conseil de sécurité de les soutenir sans ambiguïté", a-t-il ajouté.
Cette centrale, la plus grande d'Europe, est située sur les bords du fleuve Dniepr qui, dans cette zone, sépare les deux camps. Elle a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l'armée russe, le 4 mars 2022.
Rafael Grossi, qui dispose d'une équipe d'experts sur place, a visité le site fin mars et intensifié depuis ses efforts, mettant en garde contre "le danger très réel d'un accident nucléaire".