Variole du singe : premiers décès de patients contaminés hors d'Afrique

Les autorités indiennes ont annoncé lundi la mort d'un homme contaminé par la variole du singe, récemment rentré des Emirats Arabes Unis, ce qui pourrait constituer le premier cas mortel de la maladie en Asie. Les premiers décès, hors Afrique, de personnes contaminées ont été annoncés les 29 et 30 juillet, par l'Espagne et le Brésil. On ne sait pas encore si le virus est bien à l'origine de tous ces morts.
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vaccin monkeypox
Un professionnel de la santé prépare une dose d'un vaccin contre le monkeypox au centre de vaccination municipal d'Edison à Paris mercredi 27 juillet 2022.
(Alain Jocard, Pool via AP, Fichier)
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Le ministère de la Santé de l'Etat du Kerala, dans le sud de l'Inde, a précisé que des tests sur un homme de 22 ans décédé le 30 juillet après avoir été testé positif "montrent que l'homme avait la variole du singe".

Ce décès est le quatrième lié à cette maladie hors d'Afrique.

Il porte à 9 le nombre de décès enregistrés dans le monde depuis mai, les 5 premiers ayant été signalés en Afrique. La maladie est endémique sur le continent africain où elle a été détectée pour la première fois chez l'homme en 1970.

Décès d'un jeune indien sans symptômes de variole du singe

La victime indienne est décédée une semaine après avoir été hospitalisée à son retour des Emirats Arabes Unis. Il n'était pas encore établi clairement si la cause du décès était la variole du singe.

"Le jeune homme n'avait pas de symptômes de variole du singe. Il a été admis à l'hôpital avec des symptômes d'encéphalite et de fatigue", a indiqué dimanche la ministre de la Santé du Kerala, Veena George, citée par le quotidien Indian Express.

Vingt personnes identifiées comme étant à haut risque ont été placées en observation, a-t-elle précisé, y compris des parents, amis et du personnel médical, susceptibles d'avoir été en contact avec la victime.

L'Inde a enregistré au moins quatre cas de la maladie, dont le premier le 15 juillet chez un autre homme de retour au Kerala après un voyage aux Emirats Arabes Unis.

Au Brésil, une victime qui avait des comorbidités graves

Au Brésil, un homme de 41 ans, porteur de la variole du singe, est décédé jeudi 28 juillet à Belo Horizonte (sud-est). C'est ce qu'a annoncé le lendemain, le secrétariat d'Etat à la Santé de l'Etat du Minas Gerais. Le patient était "suivi à l'hôpital pour d'autres affections cliniques graves", selon le communiqué.

"Il est important de souligner qu'il avait des comorbidités graves, pour ne pas susciter de panique dans la population. La mortalité (liée à cette maladie) demeure très basse", a déclaré le secrétaire à la Santé du Minas Gerais, Fábio Baccheretti, qui a expliqué que le patient suivait un traitement contre le cancer.

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En Espagne, deux personnes contaminées décèdent

En Espagne, le ministère de la Santé a annoncé vendredi le premier décès d'un patient contaminé par cette maladie, une première en Europe, sans préciser ni la cause, ni la date du décès.

Une deuxième personne atteinte de la variole du singe est morte en Espagne, a indiqué samedi 30 juillet le ministère de la Santé, au lendemain de l'annonce du premier décès dans le pays d'une personne infectée par ce virus.

"Parmi les 3.750 patients (...) 120 cas ont été hospitalisés et deux sont décédés", a indiqué le Centre de coordination des alertes et des urgences sanitaires du ministère dans son dernier rapport publié samedi, sans préciser la date de ce deuxième décès.

Avec 4.299 cas recensés, l'Espagne est l'un des pays comptant le plus de cas dans le monde.

70% des cas en Europe

Le 24 juillet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclenché le plus haut niveau d'alerte, l'Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne.

Selon l'OMS, plus de 18.000 cas ont été détectés dans le monde depuis le début mai en dehors des zones endémiques en Afrique.

La maladie a été signalée dans 78 pays et 70% des cas sont concentrés en Europe et 25% dans les Amériques, a précisé mercredi le directeur de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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Environ 10% des cas nécessitent une admission à l'hôpital pour tenter d'atténuer la douleur que connaissent les patients.

Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville.

Les premiers symptômes sont une forte fièvre, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle.

Mercredi 27 juillet, l'OMS a clairement conseillé au groupe le plus touché par la maladie - les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes - de réduire le nombre de partenaires sexuels.

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Le meilleur moyen de se protéger "est de réduire le risque de se retrouver exposé" à la maladie, a expliqué le directeur général de l'OMS, lors d'un point presse à Genève.

Pas considérée comme une maladie sexuellement transmissible

La variole du singe n'est pas en l'état actuel des connaissances considérée comme une maladie sexuellement transmissible et tout le monde peut la contracter. Le contact peau à peau direct mais aussi les draps ou vêtements infectés sont des vecteurs de transmission de la maladie.

L'OMS insiste aussi beaucoup sur la nécessité d'éviter toute stigmatisation d'une communauté précise, qui pourrait amener ses membres à cacher la maladie, ne pas se faire soigner et continuer à la répandre.

Pour l'instant, l'OMS souligne qu'il n'y a pas de vaccins pour tout le monde et recommande donc de donner la priorité à ceux qui sont le plus à risque, ceux qui sont malades et ceux qui les soignent ou font de la recherche.

"Il est important de souligner que la vaccination ne protège pas instantanément contre l'infection ou la maladie et cela peut prendre plusieurs semaines ", a mis en garde le Dr. Tedros. Une fois vacciné il faut donc continuer à prendre des précautions.

La vaccination s'effectue avec deux doses, espacées d'au moins 28 jours. Pour les personnes vaccinées contre la variole dans leur enfance, une dose suffit. Pour les immunodéprimés une troisième dose est conseillée.