Fil d'Ariane
Réduire les visas de travail pour les travailleurs algériens pourrait faire partie des "réponses graduées" décidées par le gouvernement français, après la fin de non-recevoir opposée par l'Algérie à la liste d'Algériens expulsables fournie par Paris ces derniers jours, a indiqué la ministre du Travail ce mardi.
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le lundi 23 décembre 2024.
Après le rejet de cette liste, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a promis ce lundi soir une "réponse graduée", en disant "regretter que l'Algérie refuse d'appliquer le droit international".
Interrogée ce mardi matin sur la radio RTL pour savoir si cela pouvait passer par une restriction des visas de travail pour les travailleurs algériens, la ministre française du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a répondu: "Je pense que ça fait partie des ripostes graduées, effectivement".
Le traité de 1968 dont on a parlé montre que l'Algérie bénéficie aujourd'hui d'exonérations exceptionnelles qui pouvaient se justifier quelques années après les accords d'Evian mais qui ne se justifient plus aujourd'hui.
Astrid Panosyan-Bouvet, ministre française du Travail
"La première piste, c'est de regarder le traité de 2007 sur les visas pour ceux qui détiennent des passeports diplomatiques et qui viennent régulièrement en France", a-t-elle précisé.
Par ailleurs, "le traité de 1968 dont on a parlé montre que l'Algérie bénéficie aujourd'hui d'exonérations exceptionnelles qui pouvaient se justifier quelques années après les accords d'Evian mais qui ne se justifient plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
Fin février, le Premier ministre François Bayrou avait menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l'ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, si, dans un délai de six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.
Toutefois, début mars, le président français Emmanuel Macron avait paru vouloir jouer la carte de l'apaisement en se disant "favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier" cet accord.