Images de la marche pour l'égalité à Marseille le 15 octobre 1983, partie de Marseille.
AFPTV
Plus d’un demi-siècle après son divorce avec la France, la plaie est toujours vive : l’Algérie reste un sujet de débat vif et quasi quotidien. Si elle n’est plus occupée, elle occupe par contre une place importante en France avec sept à huit millions de citoyens français cultivant un lien fort, personnel ou familial, avec elle.
Rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid à Borgo Egnazia en Italie pour le sommet du G7, le 14 juin 2024. AP Photo/Andrew Medichini
En 1973, Alger suspend l’accord d’immigration de main d'oeuvre salariée entre les deux pays et interdit désormais à tout candidat algérien de s’installer en France. Paris réplique par une interdiction similaire un an plus tard. Arrêt officiel, réciproque ou pas, l’insertion des expatriés algériens et d’abord de leurs enfants se poursuit.
"L’Algérie c’est la France !" De la IIè République de 1848 jusqu’à la Vè, c’était le mot d’ordre officiel à propos d’un pays qui n’était pas une possession coloniale mais un pan, une extension outre-Méditerranée du même territoire français, un et indivisible. Si à l’époque, l’État français incluait le pays sans en intégrer les habitants, désormais il lui incombait, après avoir renoncé au territoire à en intégrer les expatriés consacrant ainsi l’inexorable inclusion d’une portion d’Algérie en France même.
Cet état de fait totalement imprévu, pas plus pour l’État français que pour le FLN algérien, des accords d’Evian, impose l’Algérie en tant qu’enjeu permanent de politique intérieure, de pomme de discorde entre la gauche et la droite, d’épouvantail de l’extrême-droite. Plus d’un demi-siècle après la "Libération" de l’Algérie et le "départ" de la France, le constat est là, imposant, incontournable : l’Hexagone abrite désormais plus d’Algériens que l’Algérie n’en comptait au moment de la prise d’Alger, l’été 1830. Mieux, il y a plus d’Algériens dans la seule ville de Marseille que dans les 22 pays arabes "frères".
Enfin, le nombre d’Algériens mariés à des conjoints français est bien supérieur, et de loin, à celui de tous ceux ayant contracté des mariages mixtes d’un bout à l’autre de la planète.
Conclusion, c’est avec les Français que les Algériens ont le plus versé leur sang –durant la colonisation - et c’est également avec les Français – depuis l’indépendance- qu’ils ont aussi mêlé leur sang, plus qu’avec aucun autre peuple.