Le rachat de Twitter par Elon Musk, une mauvaise nouvelle pour la liberté de la presse selon la Fédération internationale des journalistes

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne le projet de rachat de Twitter par Elon Musk. Celle qui est une des plus grandes organisations mondiales de la profession y voit une menace pour la liberté de la presse.
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Elon Musk
Elon Musk pose pour les photographes lors de l'Axel Springer media award, à Berlin, le 1er décembre 2020.
© Hannibal Hanschke/Pool via AP
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L'opération envisagée, qui a déjà obtenu le feu vert du conseil d'administration du réseau social, "menace le pluralisme et la liberté de la presse et crée un terrain favorable pour la désinformation", affirme la FIJ, qui représente 600.000 journalistes à travers 187 syndicats et associations de 146 pays.

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Elon Musk, également PDG du constructeur de voitures électriques Tesla et du groupe aérospatial Space X, "est connu pour avoir depuis longtemps critiqué les politiques de modération de contenus de Twitter et il a régulièrement appelé à ce que le réseau social soit moins réglementé", écrit la Fédération dans un communiqué.
 


"Le rachat par Musk de Twitter, qui rassemble plus de 400 millions d'utilisateurs à travers le monde, signifie qu'il sera désormais détenu par une seule personne au lieu de plusieurs actionnaires", souligne encore la FIJ qui s'inquiète de cette concentration de pouvoir.

Le rachat par Elon Musk de Twitter, qui rassemble plus de 400 millions d'utilisateurs à travers le monde, signifie qu'il sera désormais détenu par une seule personne au lieu de plusieurs actionnaires.La Fédération internationale des journalistes.

Elle critique notamment la volonté d'Elon Musk d'"authentifier" tous les utilisateurs du réseau social, estimant que l'absence d'anonymat "remettrait sérieusement en cause la protection (...) de nombreux journalistes et sources à travers le monde" qui prennent des risques en affrontant des intérêts puissants.
 


La FIJ redoute également une moindre modération des contenus qui pourrait "augmenter la désinformation et menacer le journalisme de qualité".

Une préoccupation exprimée également par Emmanuelle Patry fondatrice du Social Media Lab. Ce rachat constitue un"risque pour la démocratie" selon Emmanuelle Patry.
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"Twitter est une extension du bureau des journalistes. C'est là qu'ils font la promotion de leur travail, expriment des idées ou trouvent des sources d'information. Cet espace doit être dûment modéré, tout en respectant la liberté d'expression. C'est un équilibre délicat auquel tout propriétaire de Twitter doit faire attention", déclare le secrétaire général de la FIJ Anthony Bellanger, cité dans le communiqué.

"Nous sommes préoccupés par le fait que les plans d'Elon Musk pour Twitter vont dans la mauvaise direction en exacerbant les possibilités d'attaquer les journalistes et en menaçant l'anonymat des utilisateurs", ajoute-il.

Le secrétaire général de l'organisation, Ricard Guitterrez rajoute que "le milliardaire n'a jamais hésité à utiliser Twitter par le passé pour manipuler l'information, influencer le cours des marchés et contrôler la couverture médias de ses affaires. Nous avons toutes les raisons de penser qu'il resserrera son influence sur le réseau social à son profit, sans égard pour l'intérêt public. Il est temps de réguler la possession des médias et des réseaux sociaux en sorte d'équilibrer la concentration de pouvoirs qui est dangeureuse pour le pluralisme, le débat public et la démocratie."