Non-lieu pour les gendarmes impliqués dans la mort d'Adama Traoré

Les magistrates chargées de l'information judiciaire sur la mort en juillet 2016 d'Adama Traoré ont prononcé un non-lieu pour les gendarmes qui l'ont interpellé. Sa mort a été érigée en symbole des violences et du racisme dont sont accusées les forces de l'ordre.

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Assa Traore

Assa Traoré, soeur d'Adama Traoré, lève le poing sur la Place de la République à Paris, lors d'une manifestation contre les violences policières, le 8 juillet 2023.

AP Photo/Thomas Padilla
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La justice prononce le non-lieu pour les gendarmes impliqués dans l'affaire de la mort d'Adama Traoré. Cette décision met un terme provisoire à une enquête houleuse centrée sur des expertises médicales contradictoires.

Me Yassine Bouzrou, qui défend la famille du jeune homme noir mort à 24 ans et qui dénonce de longue date la conduite de l'enquête, indique sur Instagram qu'il fait appel de cette décision. "Cette ordonnance de non-lieu qui contient des contradictions, des incohérences et de graves violations du droit déshonore l'institution judiciaire", d'après lui.

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L'objectif en faisant appel de cette ordonnance est, selon l'avocat, que la cour d'appel de Paris "puisse appliquer le droit dans cette affaire en renvoyant les gendarmes devant une juridiction de jugement où un débat contradictoire pourra dire si les violences ayant causé la mort d'Adama Traoré étaient ou non proportionnées et nécessaires".

Dans un communiqué, Mes Rodolphe Bosselut, Sandra Chirac-Kollarik et Pascal Rouiller, qui défendent les trois gendarmes impliqués dans l'arrestation, ont au contraire salué une décision "logique et conforme à la réalité" quant au "caractère légitime et proportionné de l'interpellation d'Adama Traoré". "Empreints de dignité et de décence, nos clients, qui n'ont jamais perdu la foi dans leur engagement, saluent cette réhabilitation tant attendue et méritée", ajoutent-ils.

Un verdict attendu

Ce non-lieu était attendu. Les trois gendarmes n'ont jamais été mis en examen, mais seulement placés sous le statut de témoin assisté. Adama Traoré est mort le 19 juillet 2016 dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C.

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Il avait été interpellé lors d'une opération qui visait son frère Bagui, suspecté d'extorsion de fonds. Comme pour Nahel M., tué à Nanterre le 27 juin par un tir policier, l'annonce de sa mort avait suscité plusieurs nuits de violences dans la petite ville de Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, d'une intensité toutefois nettement moindre.

Depuis, emmenés par sa grande sœur Assa Traoré, les proches du jeune homme accusent les militaires d'avoir causé sa mort et ont fait de son décès un symbole des violences policières et du racisme.