Trafic de drogues: rassemblement en banlieue de Grenoble pour réclamer un commissariat

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Des CRS effectuent un contrôle sur une voiture après plusieurs jours de fusillades liées au trafic de drogue à Échirolles, près de Grenoble, le 21 août 2024

Des CRS effectuent un contrôle sur une voiture après plusieurs jours de fusillades liées au trafic de drogue à Échirolles, près de Grenoble, le 21 août 2024

AFP/Archives
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Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi à Échirolles (Isère) pour réclamer un commissariat de plein exercice dans leur ville où le trafic de drogue est très implanté et engendre des coups de feu "même en journée".

"Nous n'en pouvons plus du deal et de ses conséquences, qui pourrissent la vie des habitants", a martelé au micro la maire PCF Amandine Demore, à l'initiative de cette manifestation, devant environ 300 personnes, dont le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.

La ville d'Échirolles (près de 37.000 habitants), dispose actuellement d'un petit poste de police permettant seulement le recueil de plaintes, sur les jours ouvrés et en journée, et les forces de l'ordre présentes sur le terrain sont envoyées depuis Grenoble.

La municipalité demande de longue date l'installation d'un commissariat. Ces derniers mois, cette demande se fait de plus en plus insistante au regard des nombreuses fusillades liées au trafic de drogue survenues dans l'agglomération grenobloise.

"Les habitants ont peur et n'osent plus sortir", raconte Pascale, 60 ans. "On entend des coups de feu même en journée", ajoute cette formatrice et habitante du quartier du Gâtinais où un homme a été retrouvé mort mi-novembre à proximité d'un point de deal.

"Il faut plus de moyens de police", estime de son côté Jean-Paul, retraité, qui n'a pas non plus souhaité donner son nom de famille.

À Échirolles, l'immeuble "Le Carrare" qui servait de point de deal a été fermé fin septembre sur arrêté municipal. Ses habitants ont dû être évacués et plusieurs opérations "Place nette", avec un déploiement d'importants effectifs policiers pendant quelques jours, y ont été menées.

"Les opérations +coup de poing+ déstabilisent, mais elles ne règlent pas les choses en profondeur", a commenté Amandine Demore. "L'installation d'un commissariat à Échirolles, ce n'est pas qu'un enjeu local, c'est un enjeu d'agglomération, qui traverse les quartiers, les villes, cela transcende les étiquettes politiques", a-t-elle ajouté.

"C'est à l'État de mener ce combat, mais il ne met pas les moyens nécessaires", a dénoncé Fabien Roussel devant la presse, précisant avoir "demandé un rendez-vous au ministre de l'Intérieur", Bruno Retailleau, début janvier.

En marge du rassemblement, Amandine Demore a dévoilé une "première pierre" symbolique du commissariat tant attendu à Échirolles.

"Ça donne de l'espoir", témoigne Arthur Thaon, 36 ans, habitant depuis quatre ans à Échirolles et qui dit "avoir eu peur pour sa propre sécurité" ces derniers temps.