Barrages Coupe du monde : des sélectionneurs sous pression
Branle-bas de combat sur les bancs africains. A moins de trois semaines des barrages du Mondial 2022, dernière étape avant la phase finale au Qatar en fin d’année, la pression s’intensifie sur les différents sélectionneurs. Que les équipes aient décidé d’en changer après la CAN au Cameroun ou de faire confiance à l’occupant des lieux, les techniciens jouent tous très gros à l’occasion de ces doubles confrontations.
Le Sénégal, vainqueur de la CAN le mois dernier, et l’Egypte, finaliste malheureuse, ont opté pour la continuité. Cela n’empêche pas leurs coachs de cristalliser les attentes. Surnommé « El Tactico » par nul autre que le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, Aliou Cissé n’a pas le temps de se reposer sur ces lauriers. Ce match à enjeu, contre des Pharaons avides de revanche, le met d’emblée face au défi de la remobilisation d’un groupe ayant décroché le Graal africain, cette Coupe d’Afrique tant convoitée, depuis si longtemps. Se remobiliser, trouver de nouveaux ressorts de motivation pour ces Lions de la Teranga, éviter en somme que les fauves se sentent rassasiés, voilà tout le défi qui est aujourd’hui celui d’Aliou Cissé. Face à lui, le Portugais Carlos Queiroz fera jouer la corde de la frustration : après avoir perdu une deuxième finale de CAN de rang (ils s’étaient inclinés en 2017 face au Cameroun), Mohamed Salah et ses coéquipiers ont l’occasion de laver l’affront, en entretenant une autre série : celle des qualifications pour la Coupe du monde. Être présent en 2022 après l’avoir été en 2018 permettrait de tourner la page.
Un objectif similaire pour le Maroc, qui avait montré en Russie un visage séduisant malgré une élimination au premier tour. Eliminés par… l’Egypte en quarts de finale de la CAN, les Lions de l’Atlas restent conduits par Vahid Halilhodzic. Confronté à la défiance d’une partie grandissante de la presse marocaine, le technicien franco-bosnien épuiserait tout son crédit s’il n’écartait pas la RD Congo. Seule équipe des dix en lice à ne pas avoir joué la CAN, les Léopards font figure de grosse cote de ces barrages. Une position d’outsider qui n’est pas pour déplaire à leur expérimenté sélectionneur argentin Hector Cuper. L’esprit « commando » insufflé au groupe lors des dernières journées des qualifications a-t-il perduré et suffirait-il à mettre le Maroc en difficulté ? La question se pose, comme se pose celle du niveau actuel de l’Algérie. Champions d’Afrique en quête d’un record d’invincibilité mondiale, les Fennecs sont tombés de haut dès le premier tour de la CAN. Lors d’une conférence de presse en forme de psychothérapie publique, le sélectionneur Djamel Belmadi est longuement revenu sur les raisons de cet échec XXL. Absente de la Coupe du monde 2018 après avoir disputé les deux précédentes éditions, l’Algérie entend bien refermer cette parenthèse.
Le grand défi de Rigobert Song
Riyad Mahrez et ses coéquipiers devront pour cela se défaire du Cameroun, également absent en 2018. Après avoir échoué à gagner la CAN 2021 chez lui, le pays des Lions Indomptables a confié sa sélection à Rigobert Song. L'ancien défenseur et capitaine de l'équipe nationale a été en choisi en haut lieu, par Samuel Eto'o et le chef de l'Etat, pour succéder au Portugais Toni Conceiçao, en poste depuis l'automne 2019. Soutenu par le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, conforté par ce dernier le 13 février, le technicien portugais était très critiqué depuis l’élimination du Cameroun en demi-finales de la CAN 2021 par l’Egypte. Et la médaille de bronze n’aura pas calmé les ardeurs. Le 17 février, la Fécafoot avait repris la main dans le dossier et s’était donné 72 heures pour trancher sur l’avenir de Conceiçao. L’ultimatum avait expiré sans qu’aucune décision ne soit prise mais le nom de Rigobert Song avait commencé à filtrer. La victoire est totale pour le nouveau président de la Fécafoot. Samuel Eto’o a obtenu la tête de Conceiçao, et vu le ministre des Sports annoncer lui-même la nomination de Song, une décision à laquelle il était défavorable. Entouré d'un nouveau staff étoffé, « Grand Magnan » va plonger immédiatement dans le grand bain, avec l'enjeu d'une qualification pour le Mondial. Motivant mais risqué.
Les autres équipes en lice ont plutôt choisi le changement dans la continuité le Ghana, qui a remplacé le Serbe Milovan Rajevac par Otto Addo, déjà présent dans le staff en tant qu'adjoint, affrontera le Nigeria, qui fait durer la solution provisoire incarnée par Augustine Eguavoen. Mais aussi pour le Mali, qui a placé le vétéran Mohamed Magassouba sous la surveillance d'un collège de joueurs des années 2000-2010, et la Tunisie à la tête de laquelle le local Mondher Kebaier a cédé le banc à son ex-adjoint Jalel Kadri.
Le programme complet des barrages
Matchs aller :
25 mars 2022, 16h00 : RD Congo – Maroc, Stade des Martyrs, Kinshasa. 25 mars 2022, 18h00 : Mali – Tunisie, Stade du 26-Mars, Bamako. 25 mars 2022, 18h00 : Cameroun – Algérie, Stade de Japoma, Douala. 25 mars 2022, 20h30 : Egypte – Sénégal, Cairo International Stadium, Le Caire. 25 mars 2022, 20h30 : Ghana – Nigeria, Cape Coast Stadium, Cape Coast.
Matchs retour :
29 mars 2022, 19h00 : Sénégal – Egypte, Stade Olympique de Diamniadio, Dakar. 29 mars 2022, 19h00 : Nigeria – Ghana, MKO National Stadium, Abuja. 29 mars 2022, 21h30 : Algérie – Cameroun, Stade Mustapha Tchaker, Blida. 29 mars 2022, 21h30 : Tunisie – Mali, Stade Olympique Hammadi Agrebi, Tunis. 29 mars 2022, 21h30 : Maroc – RD Congo, Complexe Mohammed V, Casablanca.