CAN 2021 : malgré un début raté, l'Algérie a des raisons d'y croire

Après trente-cinq matchs sans défaite, l’Algérie s’incline face à la Guinée équatoriale (0-1) en phase poule à la Coupe d’Afrique des nations. Les Fennecs, tenants du titre et grands favoris de la compétition, doivent absolument battre la Côte d’Ivoire jeudi prochain, au risque d’être éliminés.
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CAN 2021 : Riyad Mahrez
L'attaquant algérien, Riyad Mahrez, lors du match contre la Sierra Leone de la Coupe d'Afrique des Nations 2021, au stade Japoma de Doula, au Cameroun, mardi 11 janvier 2022.
AP Photo/Sunday Alamba
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Coup de tonnerre hier soir pour les Fennecs, sur les pelouses du stade Japoma au Cameroun. Après un match nul contre le Sierra Leone (0-0), l’Algérie vient de perdre contre la Guinée équatoriale (1-0) et rejoint la dernière place de sa poule en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), avec un seul point au compteur.
 
Malgré la présence de ses stars, Riyad Mahrez, Islam Slimani et Baghdad Bounedjah, l'attaque de l'Algérie est à sec et le tenant du titre au bord de l'élimination dès le premier tour : le choc contre la Côte d'Ivoire jeudi vaudra cher.
 
Comme pour beaucoup, la surprise est de taille pour Jalal Bouzrara, journaliste et producteur des émissions l’Match et l’Club. "Autant, contre le Sierra Leone, l’Algérie avait réussi un super match, malgré un score nul. Si vous tombez sur un gardien de but, comme Mohamed Kamara, qui ce soir-là était en état de grâce, vous ne pouvez pas grand-chose." Autant, contre la Guinée équatoriale, c’est une autre affaire. "On attendait la réaction lors du deuxième match, et là c’est un véritable le coup de tonnerre", réagit Jalal Bouzrara.
Mohamed Kamara - Sierra Leone
Le gardien de but de la Sierra Leone, Mohamed Kamara, au centre, passe le ballon de la tête devant Sofiane Bendebka, pendant le match de football la CAN 2021, au Cameroun, le mardi 11 janvier 2022. 
Sunday Alamba / AP

C’est un petit peu cette nonchalance, combinée à un excès de confiance et un manque de rigueur qui sont en cause.

Jalal Bouzrara, journaliste et producteur des émissions l’Match et l’Club

Beaucoup d’occasions, peu de tirs cadrés

Et pourtant, les occasions n’ont pas manqué côté Algérie. Malgré une possession de balle largement favorable aux Fennecs (68%) et treize tirs, dont trois cadrés, les hommes du sélectionneur Djamel Belmadi n’ont pas su trouver le chemin des filets. Youcef Belaïli a manqué sa double occasion devant Owono (22e) et Islam Slimani s’est pris les pieds dans le tapis au moment de conclure (83e). 
Selon Jalal Bouzrara, les Fennecs ont manqué d’attention. "Il fallait juste faire un effort de concentration : les tirs de Baghdad Bounedjah et Youcef Belaïli étaient des hors-jeu évitables (…). Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes, les occasions, ils se les sont créées."

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Djamel Belmadi a assumé sa part de responsabilité, à l’occasion d’une conférence de presse. "On peut palabrer, expliquer des heures, mais le ballon ne voulait pas entrer au fond. On s'est créé de nombreuses situations, mais on n'a pas concrétisé, que ce soit sur coup franc ou sur corner."
CAN 2021 : Djamel Belmadi
L'entraîneur algérien Djamel Belmadi, lors du match contre la Sierra Leone, au stade Japoma de Doula, au Cameroun, mardi 11 janvier 2022. 
AP Photo/Sunday Alamba
Il faut dire que face aux Fennecs, les Équato-guinéens n’ont pas démérité, selon Jalal Bouzrara. "Eux aussi, se sont créer des occasions de but (…). La vraie seule différence entre les deux équipes tient au plan physique : les Équato-guinéens se sont effondrés sur la fin."

Excès de confiance du tenant du titre

Pourtant, les Fennecs était bien les favoris de la compétition. Cela faisait trente-cinq matchs qu’ils n’avaient pas connu l’odeur de la défaite. Ils étaient à deux doigts de dépasser le record de trente-sept matchs victorieux d’affilée, tenu par les Italiens.

Les Algériens sont peut-être victimes du poids qui reposait sur leurs épaules. Pour Jalal Bouzrara, "c’est un petit peu cette nonchalance, combinée à un excès de confiance et un manque de rigueur qui sont en cause."

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Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas de figure se présente. De la même façon, durant la dernière CAN, le Maroc, grand favori à l'époque, avait été éliminé par le Bénin. "C’était le même schéma : une dizaine d’occasions, un penalty raté à la dernière seconde", rappelle Jalal Bouzrara. "Ce n’est pas toujours facile pour les tenants du titre de valider leurs acquis." Seuls l’Égypte (2006, 2008 et 2010), le Ghana (1963 et 1965) et le Cameroun (2000 et 2002) ont gagné plusieurs CAN successives.

Les Algériens sont encore maîtres de leur destin. Ils ont encore les moyens de battre n’importe quelle sélection.Jalal Bouzrara, journaliste et producteur des émissions l’Match et l’Club

Encore un espoir face à la Côte d’Ivoire

Les Fennecs sont maintenant dans une position délicate. Ce n’est pas son sélectionneur, Jamal Belmadi, qui dira le contraire. "On est dans le dur, on est dans la difficulté, on a de grosses difficultés. (…), rappelle-t-il. Malgré tout, il reste confiant. « Moi j'y crois, tant que je ne suis pas mort, il y a de l'espoir."

L’espoir, c’est celui de battre la Côte d’Ivoire jeudi prochain pour se qualifier en 8e de finale. La mission reste à la portée des Algériens même si les Éléphants sont eux aussi favoris. C’est ce que confirme Jalal Bouzrara. "Les Algériens sont encore maîtres de leur destin. Ils ont encore les moyens de battre n’importe quelle sélection." S’ils gagnent le match, ils sont qualifiés.

La Côte d’Ivoire est une équipe qui joue un football instinctif, porté vers l’attaque. Cela peut aussi faciliter la tâche des Algériens.Jalal Bouzrara, journaliste et producteur des émissions l’Match et l’Club

D’autant plus que le jeu des Ivoiriens pourrait tourner à l’avantage des Fennecs, selon Jalal Bouzrara. "La Côte d’Ivoire est une équipe qui joue un football instinctif, porté vers l’attaque. Cela peut aussi faciliter la tâche des Algériens (…). De plus, ils vont en face de joueurs de classe mondiale, c’est une tout autre configuration qu’avec le Sierra Leone ou la Guinée équatoriale" explique Jalal Bouzrara.
 
Ceci étant dit, l’Algérie n’est pas la seule favorite de la compétition. Si elle venait à être éliminée, les pronostics de la CAN n’en serait pas totalement contrariés, selon Jalal Bouzrara. Le Cameroun, le Nigeria, le Maroc siègent eux aussi comme favoris et ont quant à eux confirmé un bon début de championnat.

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