CAN 2023 : une hiérarchie bouleversée, des stars en difficulté

Les quarts de finale de la CAN 2023 se joueront les vendredi 2 et samedi 03 février 2024. Ni le Sénégal, tenant du titre, ni les autres demi-finalistes d'il y a deux ans ne figure parmi les huit équipes encore en lice. Aucun des mondialistes présents au Qatar fin 2022 non plus. Et si cette trente-quatrième édition était celle du grand chambardement ?
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On a coutume de répéter qu'il n'y a plus de petites équipes, mais y en a-t-il encore de grandes ? L'heure est en tout cas au nivellement des valeurs. Le tableau des quarts de finale est éloquent à cet égard. Aucun des cinq pays africains les mieux classés chaque mois par la FIFA ne sera présent à ce stade de la compétition. Le Maroc (13e mondial), le Sénégal (20e) et l'Égypte (33e) sont passés à la trappe en huitièmes de finale. À peine un peu mieux que la Tunisie (28e) et l'Algérie (32e), qui n'ont même pas réussi à franchir la phase de poules. Plus que jamais, la vérité du Mondial ne saurait être celle de la CAN : outre les Lions de l'Atlas, demi-finalistes en décembre 2022 au Qatar, ceux de la Teranga, huitièmes de finalistes, et les Aigles de Carthage, tombeurs des futurs vice-champions du monde français, ni le Cameroun ni encore moins le Ghana n'ont sauvé l'honneur. Sale temps pour ces ténors du continent, vainqueurs de 21 des 33 trophées depuis la création de l'épreuve, décidément !

L'échec cuisant des équipes du Maghreb


Si les autres sous-régions du continent ont connu des fortunes diverses, le bilan est en revanche totalement négatif pour l'Afrique du Nord. Aucun des quatre représentants de cette région riche en équipes performantes et bien classées n'a su se montrer à la hauteur de son rang supposé. Bien que sorti vainqueur de son groupe, le Maroc s'est heurté à ses limites, notamment physiques, du moment face à une bonne équipe sud-africaine. Avec des titulaires en manque de temps de jeu (Amrabat, Ounahi) ou partis cet été en Arabie Saoudite (Bounou, Saïss), les hommes de Walid Regragui étaient loin de leur forme du Mondial 2022. Dans un contexte différent, avec une étiquette encombrante de favori dans le dos, ils n'ont pas été à la hauteur des ambitions proclamées. Sortis dès le premier tour sans gagner un match, Tunisiens et Algériens ont fait encore pire. Les deux pays vont confier la relance de leur équipe nationale à un nouveau sélectionneur.

Des stars aux pieds fragiles


Cette trente-quatrième édition voit les favoris vaciller, mais quid des stars ? Tirent-elles leur épingle du jeu à titre individuel ? Pas vraiment ! Si le joueur africain de l'année Victor Osimhen se comporte en leader des Super Eagles du Nigeria, le trio dominant de la décennie écoulée commence à faire son âge : Mohamed Salah a quitté l'Egypte sur blessure et c'est sans leur capitaine que les Pharaons ont subi la loi de la RD Congo (1-1, 8-7 aux tirs au but), Riyad Mahrez a traversé les trois matchs de son équipe comme un ectoplasme et Sadio Mané, certes auteur d'un but et de trois passes décisives au premier tour, n'a pas trouvé l'inspiration qui aurait pu sortir son équipe du piège qui se refermait sur elle, en huitièmes de finale contre le pays organisateur ivoirien. Chancelantes dans le jeu, les locomotives supposées de leurs équipes respectives ont également flanché dans l'exercice du penalty : Percy Tau (Afrique du Sud), Cédric Bakambu (RD Congo), Emilio Nsue (Guinée équatoriale) et Achraf Hakimi (Maroc) ont tous échoué dans leurs tentatives de transformation.

Un vainqueur inédit le 11 février ?


Jusqu'où ira ce bousculement des valeurs ? Parmi les "grands" du continent, seuls restent en lice la Côte d'Ivoire et le Nigeria. Et au train où vont les choses, il n'est pas du tout impossible que cette trente-quatrième édition de la CAN livre à l'Afrique un vainqueur inédit, le 11 février prochain au stade Alassane-Ouattara. Sur les huit équipes encore en lice, quatre n'ont encore jamais inscrit leur nom au palmarès de l'épreuve. Ni l'Angola, opposé au Nigeria vendredi à Abidjan (Félicia), ni la Guinée, qui défie la RD Congo le même jour à Ebimpé, ni le Mali, qui affronte la Côte d'Ivoire samedi à Bouaké, ni enfin le Cap-Vert, qui se frottera à l'Afrique du Sud ce même jour à Yamoussoukro, n'ont encore ramené dans leur pays le trophée tant convoité. Si les planètes s'alignent pour ces quatre "sans-grades" (et sans titres), tous pourraient se croiser en demi-finales. La CAN 2023 serait alors définitivement celle du grand chamboule-tout.