Changement de programme pour la CAN 2025. Après avoir dessaisi la Guinée, la Confédération africaine de football va devoir nommer un autre pays organisateur. Alors, à qui le tour ? Premiers indices sur les candidatures potentielles.
La CAN 2025 n’aura pas lieu en Guinée. Attendue depuis des semaines, la nouvelle a été officialisée ce vendredi. A l’issue d’une visite express à Conakry, le président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, a fait savoir aux autorités sportives et politiques du pays que ce dernier n’abriterait pas comme prévu l’édition 2025 de la Coupe d’Afrique des Nations, « parce qu’en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ni prêts pour que la CAF puisse accueillir (la CAN) en Guinée. » Le lendemain, à Alger, le comité exécutif de l’instance panafricaine a « officiellement annoncé la réouverture du processus de candidature pour la Coupe d'Afrique des Nations TotalEnergies 2025. »
Immédiatement, une question s’est mise à courir sur toutes les lèvres des observateurs du football africain : quel pays suppléera la Guinée ? « Je peux vous assurer qu’il n’y a aucun pays en Afrique qui va être favorisé ou qui pourra faire pression à propos d’un autre pays », a assuré face à la presse Patrice Motsepe, désireux de « bâtir un processus consistant à être justes, équitables et à traiter tout le monde sur un pied d’égalité ». « Nous voulons donner leur chance à tous les pays. Ce qui est important à mes yeux c’est ce que pensent de nous les gens en Afrique, leur perception. Est-ce qu’ils pensent que nous agissons de manière juste », a insisté le dirigeant sud-africain, avant de rappeler le degré d’exigence de la CAF : « Ce que je peux vous assurer c’est que nous n’allons pas choisir un pays qui ne soit pas à un niveau adéquat pour remplir nos standards de qualité. »
Un duel Algérie-Maroc en perspective ?
A la lumière de ce rappel, la liste des potentiels heureux élus se réduit singulièrement, quand bien même la Confédération affirme avoir déjà reçu une dizaine de dossiers de candidature. Enjeu politique autant que sportif, l’organisation de cette 35ème édition voit déjà les chancelleries de différents pays se mobiliser. En « on » ou en « off ». Organisatrice du prochain CHAN, début 2023, l’Algérie a remis à niveau son parc d’infrastructures sportives. Cela donne du poids à une candidature à l’organisation d’une phase finale de CAN. « Il est temps que l’Algérie organise des événements d’envergure, on va présenter un bon dossier pour organiser la CAN 2025, a déclaré le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports Abderezak Sebgag. Nous allons prouver que l’Algérie est capable de le faire. »
Voisin et rival, le Maroc est aussi tenté de se porter candidat et pourrait rapidement postuler, à en croire certaines fuites. « La candidature du Maroc s’inscrit dans l’ordre des choses. Le Royaume dispose des infrastructures sine qua non pour l’organisation des grandes manifestations sportives internationales », indiquait ce week-end une source fédérale, citée par le site Le 360. Organisateur du CHAN 2018 et de la CAN féminine l’été dernier, le Maroc satisferait à toutes les exigences de la Confédération. Son désistement à quelques mois de l’édition 2015, que le pays devait accueillir, avait alors mis l’instance dans l’embarras, avec l’activation en urgence d’un plan B équato-guinéen. Mais de l’eau a depuis coulé sous les ponts.
Le Nigeria, une simple promesse ?
Parmi les autres pays aux épaules assez solides pour accueillir d’ici quelques années une CAN à 24 équipes, on citera l’Egypte et l’Afrique du Sud, qui ont déjà pallié par le passé les retards ou défections d’autres pays organisateurs. Ces deux poids lourds du continent n’ont pas avancé leurs pions depuis le dessaisissement de la Guinée. Sur la lancée de son plan de mise à niveau des infrastructures sportives du pays, symbolisé par le stade flambant neuf de Diamniadio, le Sénégal se lancera-t-il ? L'hypothèse est sur la table. Enfin, on ne terminera pas ce passage en revue des candidats potentiels sans évoquer le Nigeria. Amaju Pinnick, alors président de la Fédération nigériane de football, avait évoqué en juillet dernier une candidature commune entre son pays et le Bénin voisin. Mais ne s’agissait-il pas là d’une promesse de campagne, faite par celui qui a depuis cédé son fauteuil à Ibrahim Musa Gusau ? On ne devrait pas tarder à le savoir.
Une fois le successeur de la Guinée désigné, la Confédération africaine de football fera face à un autre problème, d’ordre programmatique : à quelle date placer cette CAN et ses éliminatoires dans le calendrier international ? Juin-juillet 2025 ou janvier-février 2026 ? Et dans ce dernier cas, reviendrait-on à des éliminatoires groupées CAN-Coupe du monde ? On le voit, la CAF n’a pas fini de se poser des questions.