Coupe du monde 2022 : Didier Deschamps assure que les Bleus sont "libres de s'exprimer" sur le Qatar

Le sélectionneur de l'équipe de France de football Didier Deschamps assure que ses joueurs sont "libres de s'exprimer" sur le sort des travailleurs immigrés au Qatar, où se tiendra le prochain Mondial de football. Il était interrogé sur l'interpellation des Bleus par une ONG sur cette question. 
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Le sélectionneur de l'équipe de France lors d'une conference de presse avant un match amical entre la France et la Russie le 26 mars 2018.
Dmitri Lovetsky/AP
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"Je n'ai pas envie de rentrer dans un débat médiatique mais il n'empêche que chaque individu a et aura sa liberté d'expression", assure Didier Deschamps. Le technicien des Bleus était interrogé sur l'interpellation des Bleus par l'ONG Amnesty International France qui leur demande de l'aider "à défendre et soutenir les personnes migrantes travaillant dans des conditions indignes au Qatar". L'ONG demande aux joueurs de s'engager "comme l’ont fait (leurs) collègues danois" qu'ils affronteront le 3 juin ou de prendre la parole comme les Allemands qui "ont déjà pris position".

La Fédération a fait les démarches nécessaires, comme toutes les nations, pour faire en sorte d'être vigilants, attentifs à cette situation là-bas.Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France de football

Un sujet sensible

Le sélectionneur de l'équipe de France ajoute ne pas être là "pour bâillonner les bouches" sur ce sujet. "C'est un sujet sensible, très sensible, reconnaît-il. Ce n'est pas mon rôle, ni celui des joueurs, de mettre la pression sur la Fédération (française), elle n'en a pas besoin." Il ajoute que "la Fédération a fait les démarches nécessaires, comme toutes les nations, pour faire en sorte d'être vigilants, attentifs à cette situation là-bas."
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Les joueurs peuvent accepter ou refuser des demandes d'entretien sur le sujet, "je ne suis pas là pour bâillonner les bouches, ils sont libres de s'exprimer" en fonction de "leur propre ressenti", poursuit-il. 

Amnesty International, soutenu par plusieurs organisations de défense des droits humains, a demandé jeudi à la Fifa de verser une compensation d'au moins 440 millions de dollars aux travailleurs immigrés "maltraités" au Qatar, citant notamment les salaires impayés et les dommages causés par les accidents du travail.

Des règles pas toujours respectées

Amnesty a salué les réformes sociales décidées par le Qatar depuis 2018 et l'amélioration des conditions sur les chantiers de la Coupe du monde mais, selon l'ONG, ces règles ne sont pas toujours respectées. 

Critiqué depuis qu'il s'est vu attribuer le premier Mondial de football dans un pays arabe, le Qatar a aboli le système de parrainage faisant des salariés des quasi propriétés de leur employeur et instauré un salaire minimum horaire. Le Comité suprême d'organisation du Mondial assure en outre "que des progrès significatifs ont été faits" dans plusieurs domaines (logement, santé, sécurité...).