Coupe du monde : les gardiens africains entre doutes et certitudes

Alors que la Coupe du monde 2022 démarrera dans un peu plus d'un mois au Qatar, les sélectionneurs des cinq équipes africaines préparent leurs listes. Dans l'ordre des préoccupations, le poste de gardien de but arrive souvent en premier. Le point, pays par pays.
Image
Coupe du monde : les gardiens africains entre doutes et certitudes (1)
AI / Reuters / Panoramic
Partager4 minutes de lecture
Sénégal : Mendy, la panne de temps de jeu

Héros de la campagne de Ligue des Champions de Chelsea en 2021, champion d'Afrique l'année suivante, Édouard Mendy (30 ans) traverse une passe difficile à un peu plus d’un mois du Mondial. Privé des deux amicaux des Lions face à la Bolivie et à l’Iran par une blessure le mois dernier, l’ancien Rémois et Rennais a cédé sa place à l'Espagnol Kepa Arrizabalaga depuis le remplacement de Thomas Tuchel par Graham Potter le 8 septembre. Cela ne suffit évidemment pas à le rétrograder dans la hiérarchie nationale aux yeux d'Aliou Cissé. En son absence, le sélectionneur des Lions de la Teranga a testé face à la Bolivie et à l'Iran ses suppléants : le chevronné Alfred Gomis, lui aussi en disgrâce dans son club (Rennes), et le natif de Zurich Seny Dieng (Queens Park Rangers). Auteur d'un bon début de saison avec Clermont, le Franco-Sénégalais Mory Diaw représente une autre solution de rechange envisageable.

Maroc : Bounou, mauvaise passe à Séville

Celui que les Espagnols appellent "Bono" est tout aussi incontestable dans le but du Maroc. International depuis 2013, Yassine Bounou (31 ans) est devenu le titulaire du poste chez les Lions de l'Atlas au printemps 2019. Longtemps barré par Munir Mohammedi, le natif de Montréal n'avait eu que des amicaux pour se mettre en valeur. C'était vite devenu trop peu pour lui. Son talent a convaincu Hervé Renard puis son successeur Vahid Halilhodzic d'en faire un titulaire indiscutable. Un statut qu'il a depuis justifié en devenant un des gardiens les plus cotés du continent. Jusqu'à remporter le trophée Zamora du meilleur portier de Liga la saison dernière. Comme Edouard Mendy, l'ancien du Wydad Casablanca connaît un début de saison difficile, dernier rempart d'une équipe en difficulté, qui a elle aussi déjà changé d'entraîneur. Mais Walid Regragui compte sur lui sans réserve pour garder la cage des Lions au Qatar.

Tunisie : Ben Saïd, l'outsider devenu favori

Comme lors de la dernière CAN, le but de la Tunisie devrait être gardé pendant le Mondial par Bechir Ben Saïd (27 ans). Bombardé titulaire après la Coupe arabe, le portier de l'US Monastirienne a pour lui son envergure (1m94) et un certain sang froid dans ses interventions. Jamais passé par l'une des grosses cylindrées du championnat tunisien (Espérance Tunis, Etoile du Sahel ou Club Africain), Ben Saïd a fait les arrêts qu'il fallait face au Mali en barrages d'accession à la Coupe du monde, gardant sa cage inviolée lors des deux manches. Testé en amical face au Brésil fin septembre, son concurrent Aymen Dahmen (CS Sfaxien) a lui affiché certaines limites dans le placement. Le sélectionneur Jalel Kadri devrait donc s'en remettre à Ben Saïd, histoire de trancher avec les coups de théâtre de l'édition 2018, qui avait vu les trois gardiens (Moez Hassen, Farouk Ben Mustapha et Aymen Mathlouthi) débuter chacun un match.

Cameroun : Onana, l'héritier ambitieux

Au Cameroun, la stabilité prévaut de nouveau. Après avoir purgé en 2021 une suspension pour dopage, André Onana a retrouvé une place de titulaire qu'il occupe sans discontinuer depuis le printemps 2018. Certains supporters des Lions Indomptables ont beau lui reprocher son jeu, jugé à risques, et ses quelques sautes de concentration, celui qui a quitté l'Ajax Amsterdam pour s'installer comme titulaire à l'Inter Milan apparaît avec le temps comme le digne héritier d'une longue lignée de grands gardiens, de Thomas N'Kono à Carlos Kameni, en passant par Joseph Antoine Bell et autre Jacques Songo'o. Son sélectionneur, Rigobert Song, compte sur lui pour incarner l'un des maillons forts d'une équipe sans certitudes affirmées. Derrière lui, l'expérimenté Devis Epassy et le jeune Simon Ngapandouetnbu (Marseille) paraissent les mieux placés pour jouer les suppléants.

Ghana : Wollacott, l'opportunité saisie

C'est un joueur évoluant à Charlton en League One, la troisième division anglaise, qui pourrait être titulaire dans les buts du Ghana au Mondial. L'intéressé, Joe Wollacott, n'a qu'une année d'ancienneté chez les Black Stars. C'est à l'occasion de la double confrontation contre le Nigeria, au mois de mars lors des barrages de qualification, que cet Anglo-Ghanéen vierge de toute expérience internationale jusqu'alors s'est imposé comme un numéro un crédible. Alors blessé, son prédécesseur Richard Ofori (Orlando Pirates) a depuis retrouvé les terrains. Les deux hommes se sont partagés le temps de jeu lors des amicaux du mois d'octobre. Au sélectionneur Otto Addo de trancher quant à l'identité du futur titulaire au Qatar.