Cyclisme : tout savoir sur la seconde édition du Tour de France femmes

Depuis ce dimanche 23 juillet, 22 équipes s'affrontent sur 960,4 kilomètres répartis en huit étapes. Parmi les têtes d'affiche, les Néerlandaises Annemiek van Vleuten - vainqueure en 2022 - et Demi Vollering, l'Italienne Elise Longo Borghini et la Française Juliette Labous. Cette édition se veut la confirmation de l'intérêt croissant pour le cyclisme féminin.

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La Néerlandaise Annemiek Van Vleuten, portant le maillot jaune de leader du classement général, franchit la ligne d'arrivée en remportant la 8e étape du Tour de France cycliste féminin. Lure à La Super Planche des Belles Filles, dans l'est de la France -  le dimanche 31 juillet 2022. (AP Photo/Jean-Francois Badias)
 

AP/Jean-Francois Badias
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Bâti sur le formidable succès de la première édition organisée l'an passé par ASO, le Tour de France femmes revient. Cette édition 2023 s'offre le Massif central et les Pyrénées comme décor.

Dès le 23 juillet, au départ de Clermont-Ferrand et pour huit jours de course, les reines du vélo sont en pleine lumière. Alors que les coureurs ont achevé l'édition masculine, les dames prennent la suite de Jonas Vingegaard et Cie sur près d'un millier de kilomètres.

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Vers un duel néerlandais ? 

Au départ de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, le parcours de 960 kilomètres traverse trois régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine et Occitanie). Au total, 22 équipes, dont 14 World Teams - le premier échelon mondial - s'élancent sur le parcours. 154 coureuses au départ, soit dix de plus que l'an passé, réparties en 22 équipes de 7 coureuses.

Après une traversée du Massif central et un passage à proximité de la grotte de Lascaux dans le Périgord, l'étape-reine a lieu dans les Pyrénées avec l'enchaînement des cols de l'Aspin et du Tourmalet, à la veille de la dernière étape, le dimanche 30 juillet, un contre-la-montre de 22 kilomètres à Pau.

Et au milieu de cette édition : la bataille que vont se livrer Annemiek Van Vleuten (tenante du titre) et Emma Vollering, sa dauphine l'an dernier. Les deux grandes favorites que pourrait venir perturber la Française Juliette Labous, récente 2e du dernier Giro d'Italia Donne.

Distance, dotation, dénivelé : le Tour de France Femmes 2024 en chiffres

19 ans et 55 jours : l'âge de la plus jeune concurrente, la Néerlandaise Babette van der Wolf. La plus âgée est l'Australienne Rachel Neylan (41 ans, 136 jours).

4 : le nombre de maillots distinctifs. Comme chez les hommes, en plus du maillot jaune, un maillot à pois du classement de la montagne,une tunique verte du classement par points et une étoffe blanche de la meilleure jeune (née à partir du 1er janvier 2001) orneront le peloton.

6 : le nombre de podiums finaux. En plus des maillots distinctifs, la meilleure équipe et la super combative seront récompensées à l'issue de la course.

27 : le nombre de Néerlandaises au départ, dont les favorites Annemiek van Vleuten et Demi Vollering. Sans surprise, les Pays-Bas est la nation la mieux représentée.

177,1 : nombre de kilomètres de l'étape la plus longue, la quatrième entre Cahors et Rodez mercredi.

2 110 m : le point culminant, au sommet du Tourmalet.

250 000 : le montant en euros des primes versées, dont 50.000 euros pour la gagnante. Soit dix fois moins que l'épreuve masculine mais plus que le Paris-Nice masculin également organisé par ASO sur huit jours (145.000 euros).

Convaincre et réduire l'écart avec les hommes

"Attention objet fragile !", prévenait toutefois la directrice de l'épreuve, Marion Rousse, lors de la présentation du parcours en octobre dernier, dans la foulée de la résurrection de la Grande Boucle dames après 33 ans de mise au placard.

Car après le pari réussi de la renaissance, marquée par des audiences phénoménales : 20 millions de téléspectateurs cumulés sur France Télévisions. En 2022, le Tour de France femmes bénéficiait de deux heures et demi de retransmission par jour sur France Télévisions.

La programmation a démontré qu'il y a un public pour la version dames de la plus grande épreuve du monde. "Les gens se sont vraiment pris au jeu, ils se sont attachés aux coureuses et ils les ont regardées pour les mêmes raisons que pour le cyclisme masculin", se réjouit Marion Rousse.

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"On reste prudent"

Du monde derrière les écrans et du monde partout sur les routes. Car l'édition 2023 vient forcément avec son lot d'interrogations pour savoir si l'épreuve peut s'inscrire dans la durée, passé l'effet de curiosité. "On reste prudent", concède Marion Rousse, plus que jamais visage féminin de la discipline dans l'Hexagone.

"Le but est d'avoir un Tour de France solide et de ne pas aller plus vite que le développement du cyclisme féminin", explique-t-elle. Même si de nombreuses équipes féminines sont désormais adossées aux formations de l'élite du peloton masculin, l'écart avec les hommes reste important, notamment en terme de densité.

Pallier le manque de visibilité passé 

Le fossé paraît béant entre les petites équipes de niveau continental et les "World Teams" du premier échelon mondial qui garantissent un salaire minimum de 32 100 euros par an aux coureuses, comme dans les formations masculines de deuxième rang. "Le cyclisme féminin est à trois vitesses", constatait l'an passé Stephen Delcourt, patron de FDJ-Suez, l'une des équipes de pointe.

Le cyclisme féminin est à trois vitesses.

Stephen Delcourt, patron de FDJ-Suez

"C'est pour ça aussi qu'on n'a pas envie de se lancer tout de suite dans un Tour de France de dix jours, même si on veut grandir à terme. Le Tour amène des sponsors, la lumière, de l'argent. Mais il reste encore beaucoup à faire", note l'ancienne coureuse de 31 ans.

Après 1989, dernière édition agencée par ASO en lever de rideau du Tour masculin, l'épreuve avait certes subsisté, mais sans le soutien de l'organisateur historique du Tour. Sous la forme du Tour de la CEE (1990-1993) ou du Tour cycliste féminin, devenu ensuite Grande boucle féminine (1991-2009). Des éditions qui avaient manqué de visibilité.

Le programme du Tour féminin au jour le jour 

Dimanche 23 juillet - 1re étape: Clermont-Ferrand - Clermont-Ferrand (124 km)
Lundi 24 juillet - 2e étape: Clermont-Ferrand - Mauriac (148 km)
Mardi 25 juillet - 3e étape: Collonges-la-Rouge - Montignac-Lascaux (147 km)
Mercredi 26 juillet - 4e étape: Cahors - Rodez (177 km)
Jeudi 27 juillet - 5e étape: Onet-le-Château - Albi (126 km)
Vendredi 28 - 6e étape: Albi - Blagnac (122 km)
Samedi 29 juillet - 7e étape: Lannemezan - Tourmalet (90 km)
Dimanche 31 juillet - 8e étape: Pau - Pau (contre-la-montre individuel, 22 km)

Rendez-vous en 2024, juste après les JO de Paris

L'édition 2024 du Tour de France femmes partira de Rotterdam le 12 août, au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, a annoncé la directrice de l'épreuve Marion Rousse. Trois des huit étapes auront lieu aux Pays-Bas, dont deux le même jour avec notamment un contre-la-montre dans les rues de Rotterdam, avant l'arrivée le dimanche 18 août. L'ensemble du parcours sera dévoilé le 25 octobre prochain.

Ce sera le premier départ à l'étranger pour la Grande Boucle féminine qui avait été ressuscitée l'an dernier lorsqu'elle s'était élancée de Paris. L'édition 2024 représentait un casse-tête à cause de la tenue des JO-2024 à Paris (26 juillet-11 août) qui rendait impossible d'organiser le Tour femmes directement dans le prolongement du Tour hommes comme c'est le cas actuellement.

Le Tour de France hommes partira lui-même une semaine plus tôt l'année prochaine, de Florence en Italie.

Les 22 équipes représentées et leurs têtes d'affiche

AG Insurance-Soudal Quick-Step, Arkéa Pro Cycling Team Canyon/SRAM, Ceratizit-WNT Pro Cycling Team, Cofidis, EF Education-TIBCO-SVB, FDJ-Suez, Fenix-Deceuninck, Human Powered Health, Israël Premier Tech, Roland, Lifeplus-Wahoo, Liv Racing Teqfind, Movistar, St Michel-Mavic-Auber93, Équipe Coop-Hitech Products, Équipe DSM, Jayco Alula, Jumbo-Visma, SD Worx, Lidl-Trek, UAE Team ADQ, Uno-X Pro Cycling Team.

Les têtes d'affiche: Annemiek van Vleuten (NED), Demi Vollering (NED), Elise Longo Borghini (ITA), Juliette Labous (FRA), Katarzyna Niewiadoma (POL), Cecilie Uttrup Ludwig (AUT), Marta Cavalli (ITA), Evita Muzic (FRA), Marianne Vos (NED), Lotte Kopecky (BEL), Lorena Wiebes (NED)