Fil d'Ariane
Le Serbe, retenu par les services d'immigration à Melbourne depuis son arrivée mercredi soir dans l'intention de participer à l'Open d'Australie, a contesté en justice la décision des autorités de lui refuser l'entrée.
Au cours d'une première audience jeudi, un avocat du gouvernement a indiqué que l'expulsion n'interviendrait pas avant une autre audience prévue lundi.
Le rocambolesque voyage de Djokovic "Down Under" a provoqué un incident diplomatique, le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, accusant l'Australie de "mauvais traitement" envers le champion.
Une poignée de supporters se sont rassemblés jeudi devant l'hôtel de Melbourne où le N.1 mondial serait retenu, réclamant sa libération
"Pourquoi ne lui avoir rien dit avant qu'il vienne en Australie ? Pourquoi maintenant ? J'ai beaucoup de questions. (...) J'aime l'Australie mais ce que vous faites maintenant, c'est une honte pour vous", s'est emportée Gordana, une Serbe ayant vécu 26 ans en Australie, auprès de l'AFP.
M. Djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie.
Service des douanes australiennes.
Djokovic était tout sourire pour annoncer son départ pour Melbourne sur Instagram mardi. Mais le Serbe, qui s'était opposé à la vaccination obligatoire et dont le statut vaccinal est inconnu, a finalement déchanté.
Son visa a été annulé, les douanes australiennes expliquant que "M. Djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie" et que "les ressortissants étrangers qui ne disposent pas d'un visa valide ou dont le visa a été annulé seront placés en détention et expulsés d'Australie".
Le sort réservé à "Djoko" est très mal passé du côté de la Serbie. Son président Aleksandar Vucic, déclarant avoir parlé au N.1 mondial au téléphone, a écrit sur Instagram que "toute la Serbie était avec lui (Djokovic)" et que "les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible".
Djokovic était déjà dans le collimateur de la classe politique australienne après l'annonce de sa dérogation médicale pour participer à l'Open d'Australie (17-30 janvier).
Si les preuves pour soutenir cette dérogation sont "insuffisantes", alors Djokovic "ne sera pas traité différemment de qui que ce soit d'autre, et il retournera chez lui par le premier avion", avait averti le Premier ministre australien, Scott Morrison.
Le champion espagnol Rafael Nadal, qui a contracté le Covid le mois dernier malgré deux doses de vaccin, a exprimé peu de sympathie pour son concurrent serbe.
"Si vous êtes vacciné, vous pouvez jouer à l'Open d'Australie et partout, et à mon avis le monde a suffisamment souffert pour ne pas respecter les règles", a déclaré Nadal. Djokovic "a pris ses propres décisions, et chacun est libre de prendre ses décisions, mais alors il y a des conséquences", a-t-il ajouté.
Déjà vainqueur de 20 Grands Chelems, comme Roger Federer et Rafael Nadal, Novak Djokovic visait un 21e titre record à l'Open d'Australie, un tournoi qu'il a gagné neuf fois.
Depuis des mois, "Nole" laissait planer le doute sur sa participation en raison de l'obligation de se vacciner contre le Covid-19 pour entrer en Australie.
Djokovic s'était exprimé dès avril 2020 contre la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois. "Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager", avait-il alors affirmé.
Il avait finalement annoncé mardi avoir obtenu une dérogation médicale lui permettant de faire le voyage en Australie. La réglementation du pays prévoit ce type de dérogation dans cinq cas précis (avoir contracté le Covid dans les six mois précédents, grave contre-indication médicale...) mais la fédération, invoquant le secret médical, a refusé de dire lequel s'appliquait à Djokovic.