Espérance de Tunis, une légion étrangère de haut niveau
La finale de la Ligue des Champions africaine sera cette saison encore un grand classique 100% nord-africain. Disputée en deux manches, les 18 et 25 mai prochains, elle opposera Al-Ahly, tenant du trophée et vainqueur de trois des quatre dernières éditions, à l’Espérance de Tunis, qui l’emporta en 2018 et en 2019. En complément de leur ossature locale, les Sang et Or s'appuient sur une légion étrangère de haut niveau, à commencer par leur entraîneur. Présentations.
Miguel Cardoso a succédé à Tarek Thabet sur le banc de l'Espérance de Tunis au début du mois de janvier 2024. Après des débuts en tant qu'entraîneur adjoint (Sporting Braga, Shakhtar Donetsk, etc.), cet amoureux du beau jeu s'était révélé comme coach numéro un à Rio Ave, réussissant une saison historique avec une cinquième place assortie d'un record de points. Passé ensuite avec moins de succès par le FC Nantes, le Celta Vigo puis l'AEK Athènes, revenu sans réussite à Rio Ave, c'est en quête d'un second souffle que cet ancien universitaire a posé ses valises au Parc B. Pragmatique, le technicien de 51 ans a fait de Taraji une forteresse imprenable. Ni l'ASEC Mimosas ni les Mamelodi Sundowns n'ont inscrit le moindre but en C1 à l'équipe la plus titrée de Tunisie, toujours en course pour un doublé Ligue des Champions-championnat.
Mohamed Amine Tougaï (Algérie, défenseur)
Annoncé à tort à Al-Gharafa (Qatar) l'été dernier, Mohamed Amine Tougai (photo) aurait aussi pu franchir la Méditerranée. Mais les clubs européens attendront : arrivé à 21 ans en 2021, l'international algérien a prolongé fin août d'une année son contrat avec la formation espérantiste, avec laquelle il est donc désormais lié jusqu'au 30 juin 2025. Associé à l'expérimenté Tunisien Yassine Meriah en charnière centrale, cet ancien du NA Hussein Dey n'a pas manqué la moindre minute de jeu durant l'épopée espérantiste en Ligue des Champions. De toutes les batailles, sa solidité fait merveille et ses nerfs sont solides aussi. On a pu s'en rendre compte au moment de la série de tirs au but sur le terrain de l'ASEC Mimosas, en quarts de finale retour : désigné dernier tireur, c'est lui qui marque le penalty de la victoire dans cette manche très serrée (0-0, 0-0).
Roger Aholou (Togo, milieu de terrain)
Comme Miguel Cardoso, Roger Aholou fait partie des réussites du mercato d'hiver à l'Espérance de Tunis. Arrivé le 31 janvier après avoir résilié son contrat au Raja Casablanca, l'international togolais de 30 ans a apporté son abattage et sa qualité de passe dans l'entrejeu et s'est immédiatement imposé comme un maillon fort aux yeux de l'entraîneur comme des supporters. Voilà qui a tout d'un retour gagnant pour celui qui fit déjà les beaux jours de l'US Monastirienne, avec une Supercoupe de Tunisie dans la besace, avant de la quitter sur un litige financier, le club lui devant d'importants arriérés de salaires. Reparti sur des bases saines à l'Espérance, l'ancien du FC San Pédro en Côte d'Ivoire vise aujourd'hui son premier trophée continental.
Yan Sasse (Brésil, milieu de terrain) et Rodrigo (Brésil, attaquant)
« L'Espérance de Tunis doit une grande partie de ses succès en Ligue des Champions à son milieu offensif brésilien, Yan Medeiros Sasse, pouvait-on lire le mois dernier sur le site officiel de la Confédération africaine de football. Avec deux buts et une passe décisive à son actif, Sasse a joué un rôle décisif dans la progression de l'équipe et devrait jouer un rôle crucial lors de la demi-finale contre Mamelodi Sundowns. » Ce fut le cas, et plus particulièrement au match aller, à Radès, quand le natif de Porto Alegre inscrivit le seul but de la rencontre. Cette troisième réalisation (soit le tiers des buts des Sang et Or durant cette campagne) n'est que le dernier fait d'armes de ce joueur de 26 ans passé par la Turquie (Rizespor), qui débuta son aventure espérantiste par un doublé de passes décisives. Celui que le quotidien La Presse considère comme le meilleur meneur de jeu de l'équipe depuis le Tunisien Saad Bguir (parti en 2019), bénéficie en particulier de sa bonne relation technique avec son compatriote et compère d'attaque Rodrigo Rodrigues (27 ans), arrivé lui aussi cet été et déjà auteur de 8 buts toutes compétitions confondues cette saison.