Fil d'Ariane
Portées par leurs supporters, les "Lionesses" s'apprêtent à enflammer mercredi contre l'Autriche un stade d'Old Trafford annoncé à guichets fermés pour le coup d'envoi de leur Championnat d'Europe, reporté d'une année à cause du coronavirus.
Un record de fréquentation pour un match de l'Euro féminin tombera à cette occasion, puis un autre le 31 juillet dans le mythique Wembley de Londres, avec plus de 85.000 personnes attendues. Les grandes affiches font le plein et l'engouement déborde des stades.
En Angleterre, tous les matches seront diffusés sur la BBC, donc sur des chaînes gratuites, et la chaîne de cinéma Showcase montrera même ceux des Anglaises dans ses dix-neuf établissements.
Au pays du football, les féminines devraient encore crever l'écran dans la lignée du Mondial-2019, quand 11,7 millions de téléspectateurs avaient suivi la demi-finale perdue face aux Américaines, un record national.
Le calendrier complet et les stades retenus pour l'Euro féminin, du 6 au 31 juillet en Angleterre (en heure française, GMT+2, -1 heure en heure locale)
1re journée de la phase de groupes
► Mercredi 6 juillet - Groupe A
(19h00 TU) Angleterre - Autriche, à Old Trafford (à Manchester)
► Jeudi 7 juillet - Groupe A
(19h00 TU) Norvège - Irlande du Nord, au St Mary's Stadium (à Southampton)
► Vendredi 8 juillet - Groupe B
(16h00 TU) Espagne - Finlande, au Stadium MK (à Milton Keynes)
(19h00 TU) Allemagne - Danemark, au Brentford Community Stadium (à Londres)
► Samedi 9 juillet - Groupe C
(16h00 TU) Portugal - Suisse, au Leigh Sports Village (à Leigh)
(17h00 TU) Pays-Bas - Suède, au Bramall Lane (à Sheffield)
► Dimanche 10 juillet - Groupe D
(16h00 TU) Belgique - Islande, au Manchester City Academy (à Manchester)
(19h00 TU) France - Italie, au New York Stadium (à Rotherham)
2e journée de la phase de groupes
► Lundi 11 juillet - Groupe A
(16h00 TU) Autriche - Irlande du Nord, au St Mary's Stadium (à Southampton)
(19h00 TU) Angleterre - Norvège, au Community Stadium (à Brighton)
► Mardi 12 juillet - Groupe B
(16h00 TU) Danemark - Finlande, au Stadium MK (à Milton Keynes)
(19h00 TU Allemagne - Espagne, au Brentford Community Stadium (à Londres)
► Mercredi 13 juillet - Groupe C
(18h00) Suède - Suisse, au Bramall Lane (à Sheffield)
(21h00) Pays-Bas - Portugal, au Leigh Sports Village (à Leigh)
► Jeudi 14 juillet - Groupe D
(16h00 TU) Italie - Islande, au Manchester City Academy (à Manchester)
(19h00 TU) France - Belgique, au New York Stadium (à Rotherham)
3e journée de la phase de groupes
► Vendredi 15 juillet - Gr. A
(19h00 TU) Irlande du Nord - Angleterre, au St Mary's Stadium (à Southampton)
(19h00 TU) Autriche - Norvège, au Community Stadium (à Brighton)
► Samedi 16 juillet - Gr. B
(19h00 TU) Finlande - Allemagne, au Stadium MK (à Milton Keynes)
(19h00 TU) Danemark - Espagne, au Brentford Community Stadium (à Londres)
► Dimanche 17 juillet - Gr. C
(18h00) Suisse - Pays-Bas, au Bramall Lane (à Sheffield)
(18h00) Suède - Portugal, au Leigh Sports Village (à Leigh)
► Lundi 18 juillet - Gr. D
(19h00 TU) Islande - France, au New York Stadium (à Rotherham)
(19h00 TU) Italie - Belgique, au Manchester City Academy (à Manchester)
Quarts de finale
► Mercredi 20 juillet
(19h00 TU) Vainqueur du groupe A - Deuxième du groupe B (quart de finale 1), au Community Stadium (à Brighton)
► Jeudi 21 juillet
(19h00 TU) Vainqueur du groupe B - Deuxième du groupe A (quart de finale 2), au Brentford Community Stadium (à Londres)
► Vendredi 22 juillet
(19h00 TU) Vainqueur du groupe C - Deuxième du groupe D (quart de finale 3), au Leigh Sports Village (à Leigh)
► Samedi 23 juillet
(19h00 TU) Vainqueur du groupe D - Deuxième du groupe C (quart de finale 4), au New York Stadium (à Rotherham)
Demi-finales
► Mardi 26 juillet
(19h00 TU), Vainqueur du quart de finale 1 - Vainqueur du quart de finale 3 (demi-finale 1), au Bramall Lane (à Sheffield)
► Mercredi 27 juillet
(19h00 TU) Vainqueur du quart de finale 2 - Vainqueur du quart de finale 4 (demi-finale 2), au Stadium MK (à Milton Keynes)
Finale
► Dimanche 31 juillet
(16h00 TU) Vainqueur de la demi-finale 1 - Vainqueur de la demi-finale 2, au Wembley Stadium (à Londres)
La Coupe du monde organisée en France a offert une visibilité inédite à la discipline qui, depuis, a connu des vents contraires.
Vent d'espoir, d'abord. De nouveaux sponsors sont arrivés, des contrats TV ont été conclus pour des montants inédits, la Ligue des champions s'est réformée avec l'introduction d'une phase de groupe et l'arrivée d'un diffuseur gratuit en ligne (DAZN), et des stades comme le Camp Nou ont fait le plein.
Vent de face, ensuite. La professionnalisation des championnats tarde à venir, avec des enceintes encore parfois vétustes, un maigre public et des petits ou moyens clubs qui peinent à suivre la cadence des locomotives, type OL ou Chelsea.
"On le sait tous, l'après-2019 a été compliqué avec ces deux années voire plus de Covid. Donc c'est très difficile de tirer un bilan de l'après Coupe du monde", a récemment résumé Corinne Diacre, la sélectionneuse de la France. Il y a eu "des championnats à l'arrêt, une baisse des effectifs à un moment donné" mais "aujourd'hui on est reparti sur de bonnes bases".
L'image d'un football à deux vitesses trouve un prolongement dans cet Euro féminin, avec trois des dix stades limités à moins de 12.000 places.
"Avec une augmentation de la capacité d'accueil (pour tout l'Euro) de 430.000 à 720.000 spectateurs, on ne peut pas dire que les organisateurs manquent d'ambition", relève toutefois Nadine Kessler, directrice du football féminin à l'UEFA.
S'il restait encore 200.000 billets à vendre récemment, l'ancienne internationale allemande veut croire que le spectacle captera l'attention du plus grand nombre.
Le plateau ne manque pas de stars ni de favoris entre l'Angleterre d'Ellen White, l'Espagne d'Alexia Putellas, la France de Wendie Renard, la Norvège d'Ada Hegerberg, le Danemark de Pernille Harder, la Suède de Magdalena Eriksson et les Pays-Bas de Vivianne Miedema, championnes d'Europe en titre.
"Le haut de la pyramide s'est élargi. C'est exactement ce dont nous avons besoin pour susciter plus d'intérêt", assure Kessler à l'AFP.
Par rapport à 2017, l'UEFA a doublé la dotation globale du tournoi, de 8 à 16 millions d'euros, et introduit le versement d'une prime aux clubs qui fournissent des joueuses alignées à l'Euro, pour un montant de 4,5 M EUR (avec au minimum 10.000 euros par joueuse pour chaque club), un mécanisme à l'oeuvre chez les hommes depuis 2008.
Dans les faits, chaque fédération recevra 600.000 euros, auxquels s'ajouteront 100.000 euros pour une victoire et 50.000 pour un nul, puis davantage au fil du tournoi: 205.000 euros pour une défaite en quart de finale, 320.000 pour un échec en demi-finale, 420.000 pour le finaliste vaincu et 660.000 pour le vainqueur. Si ce dernier a remporté tous ses matches, il empochera près de 2,1 M EUR.
Ces compensations financières, certes en progrès, ne permettent cependant pas de couvrir l'intégralité des dépenses à en croire la Fédération française de football, laquelle a chiffré les frais engagés à "2,9 millions".
"Dans cette compétition, même si vous gagnez sportivement, vous ne gagnez pas économiquement", a résumé le mois dernier Philippe Diallo, vice-président de la FFF.