Fil d'Ariane
Sono à fond, stars accessibles, salles basses de plafond... Et si le parc des expositions de Versailles, plus connu pour ses salons du livre et de l'agriculture, devenait le nouveau temple des sports en salle ? Immersion dans les coulisses du tournoi de handball masculin olympique. Hongrie-Égypte et France-Danemark. Choses vues.
La France de Nikola Karabatic chute face au Danemark 37 à 29.
Le Parc des Expositions s'est transformé en karaoké géant. "Oh Champs-Élysées, Oh Champs-Élysées... Vous trouverez tout aux Champs-Élysées", suivi d'un "Dans les Yeux d’Émile" entonné par le public pour soutenir les Bleus. Valentin Porte, cadre de l'équipe de France, n'en revient toujours pas. "L'ambiance est géniale. Ils sont tous derrière nous et cela donne un sacré coup de boost." La salle basse de plafond permet d'accentuer la résonance des supporters. Il règne une ambiance de petit chaudron : chaleureux, bruyant, enivrant pour les joueurs.
Hélas, cela n'aura pas suffi. Le choc entre les triples champions du monde danois et les champions olympiques français a vite tourné à la correctionnelle pour les Bleus, dépassés par le talent d'un Mika Hansen et les réflexes du gardien Jacobsen.
"Il faut que l'on bosse", un journaliste à Nikola Karabatic. "Moi aussi", répond le handballeur
En zone mixte, Nikola Karabatic, la grande star du handball français, était passablement énervé, cherchant à éviter les interviews. "Il faut que l'on bosse nous", lui lance un journaliste. "Moi aussi", répond le champion après la rouste reçue contre le Danemark 37 à 29. Les joueurs de l'équipe de France, malgré une défaite sévère en ouverture de leur tournoi, se sont pratiquement tous arrêtés en zone mixte, s'exprimant avec lucidité sur leur performance.
Melvyn Richarson en échec devant la défense danoise.
"Nous nous sommes pris une claque", confesse Melvyn Richardson. "Il va falloir se mettre au travail", reconnaît Valentin Porte. Luka Karabatic confirme "nous nous sommes battus tous seuls". "Trop d'erreur, trop de pertes de balle", explique le frère de Nikola.
La suite s'annonce corsée pour les Bleus. Le prochain match ? La Norvège, une redoutable équipe, ensuite l’Égypte. L’Égypte, championne d'Afrique des nations, arrive ici avec de grandes ambitions. Elle veut devenir la première nation africaine médaillée olympique au Handball. Les Pharaons ont terminé au pied du podium à Tokyo. "Nous voulons aller le plus loin possible. L'Afrique présente des équipes de plus en plus compétitives, l'Angola, la Tunisie... ", estime le meneur de jeu égyptien Yehia Elderaa. L'ambiance n'était pas si éloignée du match de la France contre le Danemark. Les titres de la sono sont un peu plus anglophones. Un groupe de supporters égyptiens grimés en pharaons assure l'ambiance.
L'équipe de handball égyptienne face à la Hongrie.
Les Égyptiens affrontaient les Hongrois pour leur premier match de la compétition olympique. Et rien n'a été facile. Les Pharaons se sont imposés 35 à 32 dans la douleur. Prochain match : le Danemark, triples champions du monde, puis la France, championne olympique. Même pas peur. "Nous avons des joueurs expérimentés. Nous avons intégré de jeunes joueurs. Nous pouvons jouer très bien", insiste le gardien des Pharaons Mohamed Aly. Avec un tel nom !