Mali, Guinée, Togo... Premier test pour les nouveaux sélectionneurs
Les deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2025, programmées en ce mois de septembre, fournissent à certaines nations africaines l'occasion d'entamer un nouveau cycle en changeant de sélectionneur. C'est notamment le cas du Mali, de la Guinée et du Togo. Coup de zoom sur ces trois équipes d'Afrique de l'Ouest à la recherche d'un second souffle.
Annoncé avec insistance au Nigeria puis au Cameroun, c'est finalement au Mali que Tom Saintfiet va faire son retour en Afrique. Vacant depuis le limogeage d'Eric Chelle au mois de juin dernier, le poste de sélectionneur des Aigles a été confié au technicien belge, en charge de l'équipe nationale des... Philippines depuis le printemps dernier. Choisi pour sa « connaissance du continent africain » et sa « disponibilité pour résider au Mali », ce globe-trotter du football sort de six années marquantes sur le banc de la Gambie, qu'il mena du quasi néant jusqu'aux quarts de finale de la CAN 2021. Disposant dans son contrat d'une clause de sortie, l'ancien sélectionneur des Scorpions est arrivé à Bamako pour prendre la succession de l'intérimaire Badra Alou Diallo, chargé de préparer les rencontres des deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2025. Affable et polyglotte, Saintfiet va devoir pacifier un vestiaire défiant, au sein duquel une majorité de joueurs cadres avait annoncé en juillet dernier leur mise en retrait de l'équipe nationale suite à la suspension de leur capitaine Hamari Traoré, pour « incitation et fronde contre le football malien ». Après la publication d'une lettre dénonçant la « mauvaise gestion » de la sélection, le latéral droit de la Real Sociedad s'était vu reprocher au début de l'été de ne pas avoir répondu à la convocation de la commission disciplinaire de la Fémafoot. Les menaces n'ont pas été mises à exécution et c'est sur un groupe complet, blessés mis à part, que Tom Saintfiet pourra compter face au Mozambique et à l'Eswatini, les 6 et 10 septembre prochains.
Guinée : Charly Paquille, enfin en première ligne
Les choses vont vite en football. Kaba Diawara l'a appris à ses dépens. Sur le banc de la Guinée, l'ancien attaquant pouvait se targuer d'avoir conduit le Syli national jusqu'aux quarts de finale de la CAN 2023, puis d'avoir gagné en Algérie un choc des éliminatoires du Mondial 2026. Sans oublier une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Seulement voilà, ce tournoi bonus allait tourner au fiasco pour Naby Keita et ses jeunes coéquipiers, éliminés après trois défaites en autant de rencontres. Et le4 août, la sanction tombe. Kaba Diawara est démis de ses fonctions et remplacé par Charly Paquille. Franco-Guinéen comme son prédécesseur, ce technicien de 49 ans n'est pas un novice sur les bancs techniques du Syli. Adjoint de Kaba Diawara à partir d'avril 2022, cet homme de l'ombre était chargé de gérer les séances et de participer aux choix tactiques, avant d'être remplacé par le Franco-Malien Fousseni Diawara peu avant la CAN 2023 en Côte d'Ivoire. Trois fois entraîneur de l’Étoile FC Fréjus-Saint-Raphaël en France (2011-2012, 2015-2017 et 2020), ce Varois de naissance s'apprête à étrenner ses nouveaux galons de numéro un. Une grande première placée sous le signe de la revanche : la Guinée va défier à Kinshasa les Léopards de RD Congo, qui l'avaient éliminée en quarts de finale de la dernière CAN au terme d'un match à rebondissements.
Togo : Daré Nibombé, les Éperviers misent sur la génération 2006
Le Togo fait confiance à ses grands anciens. En quête d’un successeur au Portugais Paulo Duarte, parti pour Al-Kholood en Arabie Saoudite, la Fédération a décidé en juillet dernier d’installer Daré Nibombé sur le banc de son équipe nationale. Membre de la génération des pionniers qui avaient réussi l'exploit de se qualifier pour le Mondial 2006 en Allemagne, l’ex-défenseur international (68 sélections, 2 buts entre 2000 et 2016) aura pour premier objectif de ramener les Éperviers en phase finale de Coupe d'Afrique, eux dont la dernière participation remonte à 2017. Âgé de 44 ans, le natif de Lomé « a été choisi parmi un groupe de candidats togolais. Après une évaluation rigoureuse, c’est finalement Daré qui a été retenu », indiquait alors la FTF sur son site officiel. Doté des diplômes requis, dont la très convoitée licence UEFA Pro, cet ancien joueur du RAEC Mons, club dont il devint ensuite l’entraîneur adjoint, a fait ses classes en Belgique en coachant les U15 et U18 du Sporting Charleroi, puis les U21 de l’AFC Tubize pendant six ans (2017-2023). « Le nouveau sélectionneur hérite d’une équipe en quête de stabilité et de performances. Avec des échéances importantes en perspective, notamment les qualifications pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2026, Daré aura la tâche ardue de former un groupe solide et cohérent », poursuivait l’instance. Premier test ce mois-ci avec la réception du Liberia, le 6 septembre, et un déplacement en Guinée équatoriale, quatre jours plus tard.