40 sélections étaient en action au cours des deux premières journées des poules éliminatoires du Mondial 2022, qui se sont disputées ces derniers jours à travers l'Afrique. Que retenir de ces rencontres ? Éléments de réponse.
Les deux premières journées des éliminatoires du Mondial 2022 se sont achevées mardi en Afrique. A l’issue de ce premier tiers de la phase de poules, les cinq mondialistes sortants se présentent invaincus. Si le Maroc n'a joué qu'une fois (son match face à la Guinée a été reporté en raison du coup d'État survenu à Conakry la veille de la rencontre), si l’Égypte, au Gabon (1-1), a abandonné deux points en route, les trois autres équipes (Sénégal, Nigeria et Tunisie) ont réussi le carton plein, en commençant par une victoire à domicile avant d’enchaîner avec un succès sur terrain adverse. Si la qualité du contenu ne fut pas toujours en ligne avec le bilan comptable, ces ténors continentaux se sont placés en position idéale avant la suite de ce sprint automnal.
Algérie, les records et l'accroc
Rien ne semble devoir arrêter l'Algérie. Avec désormais 29 matchs sans défaite, les Fennecs ont prolongé leur impressionnante série d’invincibilité après leur victoire face à Djibouti (8-0) et leur nul face à une valeureuse équipe du Burkina Faso (1-1), sur le terrain neutre de Marrakech. Les champions d'Afrique en titre sont également l'équipe qui s'est montrée la plus prolifique lors de cette fenêtre internationale, avec neuf buts marqués. En réussissant un quadruplé face à Djibouti, Islam Slimani a rejoint Abdelhafid Tasfaout au premier rang des meilleurs buteurs de l’histoire des Verts. De son côté, Riyad Mahrez est devenu le premier joueur à inscrire au moins un but lors de sept matchs consécutifs sous les couleurs de l’Algérie, série stoppée par les Étalons. Un match nul en forme de piqûre de rappel pour une équipe déjà accrochée au Zimbabwe lors des éliminatoires de la prochaine CAN.
L'Égypte et la RDC pas sorties de l'auberge
Au moment du tirage au sort de cette phase de poules, la RD Congo et l’Égypte avaient été désignées favorites de leur groupe respectif. Deux journées plus tard, Léopards et Pharaons se sont heurtés au mur de la réalité. Comme lors des éliminatoires de la CAN 2019 qui s’achevèrent par son élimination, la sélection congolaise ne sait plus gagner. Chez eux face à la Tanzanie comme par la suite au Bénin, les hommes d’Hector Cuper ont été incapables de s’imposer après avoir rapidement ouvert le score. Quant à l’Égypte, du banc de laquelle le coach argentin avait été chassé après un Mondial 2018 calamiteux, elle s’en sort bien avec 4 points en 2 matchs. Soit une victoire poussive contre l’Angola (1-0) puis un nul arraché in extremis au Gabon (1-1). Limogé lundi, le sélectionneur Hossam El-Badry a payé ce delta entre les résultats bruts, satisfaisants, et le contenu, famélique, des matchs. Son successeur, le Portugais Carlos Queiroz, aura pour tâche de redonner de l'éclat aux Pharaons.
Fortunes diverses pour les outsiders
A la surprise générale, la Libye mène grand train. Les Chevaliers de la Méditerranée ont d’abord renversé le Gabon (2-1) avant d’aller s’imposer en Angola (0-1). Les hommes de Javier Clemente donnent le sourire à leurs supporters et à leur coach espagnol, revenu aux manettes ce printemps après être parti fâché quelques années plus tôt. Parmi ces petits poucets qui s’invitent à la table des grands, mentionnons également la Tanzanie et la Guinée-Bissau (4 points en 2 matchs). Rien ne va plus en revanche pour pour la Mauritanie et Madagascar. En 2019, ces deux équipes s'étaient hissé dans le gratin continental en disputant la première CAN de leur histoire. Honorable pour la Mauritanie, ce coup d’essai fut un coup de maître pour Madagascar, quart-finaliste de l’épreuve grâce à un football séduisant. Avec zéro point en deux matchs, ces deux pays émergents sont loin du compte. Ni la stabilité exemplaire du staff des Mourabitounes, où Corentin Martins est installé depuis près d’un septennat, ni le chamboule-tout opéré à Madagascar, où Éric Rabesandratana a été appelé à succéder à Nicolas Dupuis, ne semblent fonctionner en cette rentrée sportive.
Polémiques en série
Durant ces deux premières journées, le football africain est aussi apparu sous son plus mauvais profil. Que penser de ce match Cameroun-Malawi supposé servir de test grandeur nature du stade d’Olembe et qui se disputa en l’absence de la presse. Y avait-il tant de choses à cacher que cela dans cette enceinte flambant neuve ? Autre stade livré tout récemment, celui d’Ebimpé à Abidjan. Seulement voilà, sa pelouse était un champ de patates plus proche d’une cour de ferme que d’un gazon aux normes. Au moment où la Confédération africaine de football se veut stricte sur la qualité des aires de jeu, par quel mystère ce stade a-t-il été homologué dans ces conditions ? Enfin, et cela dépasse largement le cadre du football, le putsch en Guinée a empêché la tenue de la rencontre entre le Syli national et le Maroc.