Mondial biennal et Super Ligue africaine : la CAF dit oui

Réunie en Assemblée générale extraordinaire, la Confédération africaine de football souhaite faire bouger les lignes. L'instance a approuvé l'idée d'un Mondial tous les deux ans et annoncé le lancement prochain d'une Super Ligue fermée sur le continent, en ligne avec les desiderata de la FIFA. Décryptage.
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La Confédération africaine de football dessine le futur visage du football africain. Réunie vendredi au Caire en Assemblée générale extraordinaire, l'instance continentale s'est prononcée en faveur de deux évolutions majeures : la Super Ligue africaine et la tenue d'une Coupe du monde tous les deux ans, au lieu de quatre actuellement. « Une présentation a été faite sur les avantages d'une Super Ligue panafricaine dans le développement du football africain, précise le communiqué publié à l'issue de cette AGEX. Les associations membres ont soutenu à l'unanimité la proposition de création d'une Super Ligue panafricaine. »

Le président de la CAF, Patrice Motsepe, a été interrogé sur les objectifs de cette Ligue fermée que l'UEFA avait combattu de toutes ses forces au printemps dernier. « Améliorer la qualité du football africain et générer des revenus pour tous les clubs, qu’ils y participent ou pas », a assuré le dirigeant sud-africain, qui s’est refusé à donner la moindre précision quant au calendrier, aux modalités précises de la nouvelle compétition ou à l’identité des équipes qui y participeraient. Évoqué depuis des années, porté à bout de bras par Gianni Infantino, le projet de Super Ligue africaine n’a jamais été aussi proche de voir le jour.

Une CAF en quête de ressources

Les ressources financières ont été le fil rouge des échanges. Exsangue financièrement, la Confédération africaine de football se trouve face à un besoin urgent : augmenter ses recettes. Alors que la monétisation de la CAN a du plomb dans l'aile depuis la rupture unilatérale du contrat qui liait la CAF à Lagardère Sports, l'instance se tourne plus que jamais vers les fonds FIFA. C'est ainsi qu'elle est devenue vendredi la première Confédération à approuver officiellement l’idée, très controversée, d’une Coupe du monde tous les deux ans, sur le même rythme que la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

C’est à l’unanimité que les présidents des 54 Fédérations nationales du continent africain ont voté « oui » à la « décision du Congrès de la FIFA de mener une étude de faisabilité » pour une Coupe du monde biennale, au lieu de l’habituel rythme quadriennal. Comme un seul homme, les dirigeants ont levé leurs cartons verts en présence des hiérarques de la FIFA, qui voient leur campagne de lobbying obtenir un premier résultat tangible, alors qu’un sommet virtuel doit se tenir le 20 décembre pour discuter (sans vote) de la proposition, rejetée jusqu'alors par l’UEFA, le Forum des ligues mondiales et la puissante Association européenne des clubs, mais aussi la Confédération sud-américaine de football.

Mondial biennal-CAN, quelle compatibilité ?

Avec l'élargissement du plateau du Mondial à 48 équipes, dont au moins neuf seraient africaines, les fonds FIFA ne manqueront pas de ruisseler en Afrique. Mais cette double ration de Coupe du monde serait-elle compatible avec le maintien d’une Coupe d’Afrique des nations tous les deux ans ? Gianni Infantino ne cache pas sa préférence pour une CAN tous les quatre ans en période estivale. La Confédération africaine de football ne l’entend pas de cette oreille, et a des arguments à faire valoir : l’organisation de l’épreuve les années impaires (depuis 2013) lui permet en effet de ne pas coïncider avec les années de Coupe du monde.

Resterait toutefois à repenser la formule des qualifications pour les différentes épreuves, afin d’éviter la congestion du calendrier. « La principale compétition pour l'Afrique, qui est la CAN, continuera avec certitude, a assuré Patrice Motsepe. Une partie du processus doit consister à s'assurer que les joueurs ne joueront pas plus de matches qu'auparavant. Il y aura une révision fondamentale des compétitions ainsi que des structures qui existent depuis de nombreuses années. » Un sacré chantier en perspective pour le président de la CAF et ses hommes.