Paris 2024 : Farès Ferjani remporte la médaille d'argent au sabre

Le Tunisien Farès Ferjani a remporté la médaille d’argent au sabre, ce samedi 27 juillet, aux Jeux Olympiques de Paris. À 27 ans, c’est un accomplissement pour ce jeune homme, issu d’une famille d’escrimeur, qui a décidé de partir dans une université américaine en 2017, pour concilier sport et études. À St John’s en plein Manhattan, Ferjani a progressé, notamment sur lui-même. Jusqu’à monter sur le podium des JO.

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Fares Ferjani

Le Tunisien Fares Ferjani célèbre sur le podium après avoir remporté la médaille d'argent à l'épreuve individuelle de sabre masculin lors des Jeux olympiques d'été de 2024 au Grand Palais, le 27 juillet 2024.

AP Photo/Andrew Medichini
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TV5MONDE : Farès Ferjani, vous êtes le premier médaillé de l'Afrique francophone, le premier médaillé de la Tunisie. Bravo, une médaille d'argent au sabre. Comment vous vous sentez quelques heures après cet exploit ?

Farès Ferjani : C'est un sentiment incroyable. Je ne peux pas le décrire encore. Je suis très fier de moi, le travail a enfin payé et je suis très heureux.

Ferjani

Farès Ferjani (à droite), pose avec sa médaille d'argent, son père Salah Ferjani et notre journaliste Simon Rodier (à gauche). 

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TV5MONDE : Vous parliez juste après votre médaille de vos échecs aux Jeux Olympiques de Tokyo et de Rio. Là, vous devez être très fier de vous...

Farès Ferjani : Le travail qui a été accompli, j’en suis très, très fier. J'avais un plan, j'ai suivi mon plan et avec le coach, on était très sérieux, très disciplinés, on a réussi. C'était un rêve devenu réalité. Je n’ai pas de mots pour vraiment le décrire.

Escrime

Le Sud-Coréen Oh Sanguk, au centre, vainqueur de la médaille d'or dans la compétition individuelle de sabre masculin, célèbre sur le podium avec le vainqueur de la médaille d'argent, le Tunisien Fares Ferjani, à gauche, et le vainqueur de la médaille de bronze, l'Italien Luigi Samele, lors des Jeux olympiques d'été de 2024 au Grand Palais, le 27 juillet 2024.

AP Photo/Andrew Medichini

TV5MONDE : Depuis 2017, vous êtes parti aux États-Unis pour changer d'entraîneur, pour changer de mode de vie. Ça vous a réussi... Racontez-nous cette vie états-unienne.

Farès Ferjani : La vie américaine était compliquée début 2018, 2019 parce que c'était un changement radical. De Tunis à New York, le Queens, le trajet pour aller à l'entraînement, c'était 1 h tous les jours... Et c'est encore comme ça, mais je me suis habitué petit à petit. J'ai commencé à aimer New York et là maintenant je suis quasiment new-yorkais parce que ça me manque quand je ne suis pas là-bas. Et côté escrime, j'ai vraiment progressé beaucoup. Cela se voit aujourd'hui (sourire).

Tunisie sabre

Le Tunisien Fares Ferjani célèbre sa victoire en demi-finale du sabre individuel contre l'Égyptien Ziad Elsissy lors des Jeux olympiques d'été de 2024 au Grand Palais, le 27 juillet 2024.

AP Photo/Andrew Medichini

TV5MONDE : Ce qui vous a fait progresser là-bas, c'est la qualité de l'entraînement ?

Farès Ferjani : C'était l'entraîneur, la qualité de l'environnement... Et moi. J'ai compris vers 2021 que je ne pouvais pas devenir un grand athlète sans accepter de devenir meilleur. J'ai essayé de vraiment tout éliminer et de reconstruire à nouveau. Moi-même, j'ai voulu comprendre ce qui ne marchait pas, comment je pouvais devenir un très bon athlète et j'ai demandé de l'aide à un psychologue. Et à mon entraîneur, pour lui dire que je voulais plus de conseils. Et ça m'a aidé. Aujourd'hui, je suis très heureux. Je suis très fier de moi.

La fierté d'un père 

  • Après la médaille de Farès Ferjani, son père, Salah Ferjani, peine à cacher son émotion.  
  • "Je croyais en lui, raconte-t-il à TV5MONDE. Je savais qu'il pouvait faire ça mais le résultat a un peu tardé quelquefois. L'année dernière, il a eu des blessures, donc il ne pouvait pas beaucoup se déplacer. Mais je croyais en lui, je sais qu'il est un très bon sabreur."
  • Pour lui, "c'est la récompense de ma vie, cette médaille, ça fait 50 ans que je fais de l'escrime. Ça fait des années qu'on visait ça. Ce n’était pas impossible, mais c'était pas la porte à côté !"

TV5MONDE : On a vu à la fin du combat beaucoup d'émotion, notamment chez votre papa. Il a toute une vie d’escrime derrière lui (il siège à la commission internationale d’arbitrage - NDLR). Qu'est-ce que ça vous a fait d'offrir une médaille à la famille ?

Farès Ferjani : C'est un beau sentiment parce que c'est vraiment un rêve devenu réalité. Quand on parle de médaille olympique, on parle de milliers d'athlètes qui s'entraînent tous les jours pour ce petit rêve. Et il n'y a qu'une petite partie d'entre nous qui peut vraiment avoir la médaille. C'est vraiment incroyable. Mon papa était tellement heureux, il a pleuré. Ma maman a pleuré, mes frères ont pleuré, tout le monde. J'ai peut-être pleuré un petit peu...