Fil d'Ariane
Des perquisitions ont eu lieu mardi 20 juin au matin sur plusieurs sites, notamment au siège du comité d'organisation des Jeux-2024 de Paris et à la Société de livraison des ouvrages olympiques. Deux enquêtes ont été diligentées pour soupçons de prise illégale d'intérêts et de favoritisme.
Les anneaux olympiques devant l'Hôtel de ville à Paris. Les jeux auront lieu en France entre le 26 juillet et le 11 août 2024.
Confirmant partiellement une information de France Télévisions, le ministère public a précisé que ces perquisitions étaient réalisées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes respectivement en 2017 et 2022, sur des soupçons de prise illégale d'intérêts et de favoritisme. Elles concernent toutes deux des marchés attribués dans le cadre de l'organisation des Jeux.
Le Comité d'organisation (Cojo) avait auparavant indiqué à l'AFP qu'une perquisition était en cours à son siège, à Saint-Denis, près de Paris, sans préciser sur quoi portait l'enquête.
A quatorze mois des JO, le Cojo "collabore pleinement avec les enquêteurs pour faciliter leurs investigations", a ajouté le comité.
Selon une source proche de l'enquête, ces perquisitions sont faites par l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) et la BRDE, brigade financière de la police judiciaire parisienne, a-t-on appris de même source.
Le Cojo est constitué sous forme d'une association loi 1901. La Cour des comptes suit de près son activité et doit publier un rapport très prochainement.
En avril 2021, deux rapports de l'agence française anti-corruption (AFA) sur l'organisation des JO, dont l'AFP a pris connaissance, pointaient des "risques d'atteintes à la probité" et de "conflits d'intérêts", égratignant l'image des JO "exemplaires" voulus par le patron du Comité d'organisation Tony Estanguet.
Ces deux rapports initiaux livrés début 2021, dont le Canard Enchaîné avait déjà évoqué la teneur il y a près d'un mois, sont consacrés au Comité d'organisation (Cojo) lui-même et à la Solideo, la société publique chargée de la construction des différents sites pour les Jeux.
Les inspecteurs de l'AFA ont estimé que la procédure générale relative aux achats est "imprécise et incomplète", et soulignent qu'il existe "parfois des situations de potentiels conflits d'intérêts non maîtrisés".