Fil d'Ariane
Alors que le Tour de France hommes s’achève ce dimanche 24 juillet avec l’arrivée sous l’Arc de Triomphe des coureurs, l’édition féminine démarre dans la foulée. Quel est le parcours ? Qui sont les favorites de la course ?
Alors que la Grande Boucle se termine ce 24 juillet, une autre course démarre. La première édition du Tour de France femmes s’élance depuis Paris ce 24 juillet, pour huit jours de compétitions. À sa tête, la consultante sportive et ex-cycliste professionnelle Marion Rousse. Dans un entretien pour le site d’information français France Info, la directrice du Tour de France femmes explique que pour elle "c’est un bonheur d’avoir ce rôle." De son point de vue, ce Tour s’inscrit dans la continuité de la compétition masculine, "comme une quatrième semaine du Tour." Elle espère réussir à pérenniser la compétition.
Contrairement à la compétition masculine qui s’achève à Paris, le Tour de France femmes démarre dans la capitale dimanche 24 juillet. La première étape part de la Tour Eiffel, pour s’achever aux Champs-Élysées après un parcours de 81,6 km. Le lendemain, la seconde étape se fera entre Meaux et Provins, sur une distance de 136,4 km.
À partir de la troisième étape, un dénivelé plus important fera son apparition. Les coureuses vont parcourir 133 km entre Reims et Epernay et quatre grands prix de la montagne seront à escalader. Parmi eux, la côte du Mesnil-sur-Oger, de 1,6 km à 6,7% et celle de Mutigny, avec 900 m à 12,2%. Il y aura aussi du dénivelé pour la quatrième étape, de 126 km entre Troyes et Bar-sur-Aube le 27 juillet.
La cinquième étape sera la plus longue de la compétition, avec 175 km entre Bar-le-Duc et Saint-Dié-des-Vosges. Ensuite, les coureuses parcoureront 128 km entre Saint-Dié-des-Vosges et Rosheim le 29 juillet, avant la première étape de montagne de ce Tour le lendemain, entre Sélestat et le Marksteim, pour 127 km. Il faudra grimper sur trois parties de la course, dont le Grand Ballon, avec un dénivelé de 6,7% sur 13,5 km. Enfin, la dernière étape se déroulera également en montagne, avec 123 km entre Lure et La Planche des Belles Filles.
144 coureuses s’élanceront depuis la Tour Eiffel ce 24 juillet. Elles sont réparties en 24 équipes de 6. Parmi elles, certaines se démarquent, dont deux Néerlandaises. Vainqueure du Giro début juillet, Annemiek Van Vleuten (Movistar) est la première favorite de la compétition. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite, la compétition sera serrée entre elle et Marianne Vos (Jumbo-Visma).
D’autres coureuses pourraient aussi terminer le Tour de France en jaune. "Van Vleuten est quasi intouchable dans les courses à étapes, mais c'est maintenant ou jamais que nous pouvons marquer l'histoire de notre sport", affiche, ambitieux, le manager de l'équipe Stephen Delcourt. Dans son équipe, l’Italienne Martha Cavalli connaît déjà une année prestigieuse, avec une victoire sur l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et le Mont Ventoux Dénivelé Challenge. Sa compatriote Elisa Longo Borghini (Trek-Segafredo), gagnante du Paris-Roubaix et championne du monde, a également des chances de l’emporter. L’espagnole Mavi Garcia (UAE Team ADQ), deuxième sur le Giro cette année, est aussi à surveiller.
La France peut aussi se permettre d’espérer remporter ce Tour de France. La championne de France Audrey Cordon-Ragot sera sur la ligne de départ, tout comme Juliette Labous. Âgée de 23 ans, elle a remporté sa première course sur le World Tour cette année.
Pour parler du TDFF, Valentine Fortin, coureuse de l’équipe Codifis, étudiante en école de commerce, et Marie-Françoise Potereau, coureuse de haut niveau, vice-présidente de la Fédération Française de Cyclisme, vice-présidente du comité national olympique et sportif et Présidente Femix'Sports, association qui promeut la parité dans le sport, sont les invitées du 64' de TV5MONDE.
Il s’agit de la première édition du Tour de France femmes… sous cette appellation. Par le passé, la course existait déjà. La première édition d’une grande boucle féminine a eu lieu en 1955, soit cinquante-trois ans après le premier Tour de France. Mais il s’agit d’une édition unique baptisée Tour de France Féminin, qui ne sera pas renouvelée.
Il faut attendre trente ans pour que l’épreuve féminine renaisse de ses cendres. Cette fois-ci, elle sera renouvelée pendant cinq ans, entre 1984 et 1989. Elle s’arrête faute de financements. Ensuite, la figure du cyclisme française Jeannie Longo tente de faire perdurer le tour féminin, avec Pierre Boué. Entre 1992 et 1998, ils s’organisent pour mettre en place le Tour Cyclisme Féminin. Cependant, Amaury Sport Organisation (ASO) ne voit pas cela d’un bon œil et refuse d’associer cette course au Tour de France masculin. La compétition est rebaptisée la Grande boucle féminine internationale. Le projet disparaît en 2009.
En 2014, après une pétition signée plus de 90 000 fois réclamant une course d’envergure pour les cyclistes féminins, ASO lance La Course by le Tour. Mais il ne s’agit que d’une course d’une journée. Désormais, avec le Tour de France femmes, l’espoir d’une compétition pérenne est permis.
► (Re)voir : Cyclisme : un Tour de France au départ du Danemark