Wimbledon : Ons Jabeur, au firmament du tennis mondial, les pieds sur terre en Tunisie

La Tunisienne Ons Jabeur, numéro deux mondial, est devenue à Wimbledon la première joueuse du continent africain à se hisser en demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem depuis la Sud-Africaine Amanda Coetzer en 1997. La jeune femme, qui a un attachement viscéral pour son pays, pourrait devenir la premiere joueuse arabe à atteindre une finale du Grand Chelem. Retour sur son parcours.
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ONS JABEUR
La joueuse tunisienne Ons Jabeur lors de sa victoire face à la Tchèque Marie Bouzkova en quart de finale de Wimbledon.
 
AP Photo/Alastair Grant
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Ons Jabeur, qui était la première joueuse arabe à avoir atteint les quarts d'un Majeur, en 2020 à l'Open d'Australie, affrontera ce jeudi 7 juillet son amie allemande Tatjana Maria (103e) pour une place en finale.

"Tatjana, je l'aime, c'est une grande amie, ma partenaire de barbecue !", a lancé la Tunisienne.

4ème joueuse africaine à atteindre les demi-finales d'un tournoi du grand Chelem

Au total, elle est la quatrième joueuse africaine à atteindre les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open après les Sud-africaines Annette du Plooy (Roland-Garros 1968), Yvonne Vermaak (Wimbledon 1983) et Amanda Coetzer (Open d'Australie 1996 et 1997, Roland-Garros 1997).

Je suis très fière de représenter une nation entière, la Tunisie ainsi que les  Arabes et l'Afrique.Ons Jabeur.

La joueuse dans un entretien donné à l'AFP  en juillet 2021 se disait "très fière de représenter une nation entière, la Tunisie" aux JO de Tokyo, ainsi que "les Arabes et l'Afrique".


L'an dernier, la droitière a vendu deux de ses raquettes au profit d'hôpitaux locaux, quand la Tunisie était submergée par une terrible vague de Covid-19.


"C'était un devoir pour moi d'aider mon pays", a-t-elle expliqué après avoir réuni 27.000 dollars (environ 23.300 euros).

"Onstoppable"

La première fois qu'Ons Jabeur a crevé l'écran sur la scène internationale, c'était à l'Open d'Australie en janvier 2020. À l'époque classée 78e mondiale, elle devient la première joueuse d'un pays arabe à se qualifier pour les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Elle s'incline à ce stade contre l'Américaine Sofia Kenin, future championne.

En juin 2021, elle remporte le tournoi (WTA 250) de Birmingham, le premier titre sur le circuit principal pour une joueuse maghrébine. Elle devient alors "Onstoppable" pour les internautes tunisiens, un jeu de mots entre son prénom et "unstoppable", "inarrêtable" en anglais. Elle remporte la finale de l'Open de Madrid en Espagne, face à Jessica Pegula le  7 mai 2022 et devient la première joueuse arabe à remporter un tournoi WTA 1000.

Lire : la Tunisienne Ons Jabeur devient la première joueuse arabe titrée en WTA 1000

Sans oublier une note d'humour, comme quand elle transforme en pompes une chute sur le court, ou quand elle prend sa balle de tennis pour faire des jongles avec ses pieds comme une footballeuse.

Ons Jabeur a un message pour la jeunesse tunisienne: "rien n'est impossible".

Un produit du tennis tunisien


Née le 28 août 1994 à Ksar Hellal, une ville du sud tunisien à 20 kilomètres de Monastir, ce petit format de 1,67m pour 66 kg, a commencé très tôt le tennis, à Hammam Sousse, banlieue chic de la station balnéaire Sousse.

À trois ans, son club a pour seuls terrains les courts de tennis des hôtels voisins.
Nabil Mlika qui l'a entraînée à l'époque, se souvenait auprès de l'AFP en 2020 de "son dynamisme, de son application" et de "sa rage de vaincre". À 12 ans, la jeune prodige intègre le lycée sportif de El Menzah, à Tunis.

Une fois, elle a participé à un tournoi et a gagné des matches contre des garçons, ce qui a démoralisé certains joueurs, vexés d'être battus par une fille.
Mehdi Abid, joueur tunisien de tennis.

"Ons avait une facilité de gestes techniques exceptionnelle", avait témoigné auprès de l'AFP l'ex-directeur technique de la Fédération tunisienne, Hichem Riani.

D'anciens camarades se souviennent d'une adolescente qui aimait affronter les garçons. "Une fois, elle a participé à un tournoi et a gagné des matches, ce qui a démoralisé certains joueurs, vexés d'être battus par une fille", a raconté l'un d'eux, Mehdi Abid.

Après sa victoire à Roland-Garros en 2011 dans le tournoi junior, elle quitte la Tunisie, mais y revient régulièrement se préparer avec son entraîneur Issam Jalleli, et son mari et préparateur physique, Karim Kamoun.

"Dès le début, j'ai voulu une équipe technique composée de Tunisiens", disait-elle à l'AFP, pour montrer que "le Tunisien peut réussir et réaliser l'impossible à l'étranger".  Cette année Ons Jabeur  arrivait invaincue sur gazon après son titre à Berlin. La Tunisienne compte désormais 35 victoires cette saison. Elle pourrait devenir la premère joueuse africaine à remporter le plus grand tournoi de tennis, Wimbledon.