Stades : la CAF accentue la pression

Face à la dégradation constatée de certaines enceintes, la Confédération africaine de football paraît décidée à faire des stades l'une des ses priorités. Le nouveau président de l'instance, le Sud-Africain Patrice Motsepe, a présenté un ambitieux « projet de développement des infrastructures de football sur le continent », suivant en cela le souhait exprimé par la FIFA.
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Stades : la CAF accentue la pression
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La question a été abordée lors de la réunion du comité exécutif de la Confédération africaine de football du 30 mars dernier, marquant le début du mandat de Patrice Motsepe. Le secrétaire général de l'instance, Véron Mosengo, « a informé le comité de l'état de dégradation de certaines infrastructures (stades et infrastructures d’accueil), qui n'offrent pas ou plus les garanties indispensables pour accueillir des compétitions de la CAF. » Le communiqué concluait alors que « l'amélioration des infrastructures » était désormais « l’une des priorités de la CAF ». Dans la foulée, la Confédération adressait un courrier aux secrétaires généraux des associations membres concernées par les éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Celles-ci devront se disputer dans des stades homologués par l’instance, sous peine d'être délocalisées sur terrain neutre. La CAF réclamait un rapport d’inspection complet du stade (accompagné de photos et vidéos), avant le 25 avril 2021. Pour obtenir le feu vert, une batterie de critères à satisfaire. La qualité de la pelouse (naturelle ou synthétique) et des bancs de touche, l'éclairage, la numérotation des sièges, la propreté des vestiaires, les sanitaires pour les spectateurs, la sécurité de l'enceinte et l'équipement des installations destinées aux médias sont ainsi passés au crible.

Les premières sanctions sont tombées


Les sanctions n'ont pas tardé à tomber. La Namibie est le premier pays à être privé de matchs à domicile. En cause, le Sam Nujoma Soccer Stadium. Cette enceinte de 10 300 places ne date que de 2005, mais ne respecte pas toutes les normes de sécurité. Suite à la réception de la Guinée le mois dernier, les officiels du match avaient envoyé un rapport assez critique. La CAF a tranché : la Fédération namibienne de football, sommée de réparer ses installations techniques depuis 2019, va devoir s'acquitter d'une amende de 6000 dollars et se chercher un autre stade pour les prochaines rencontres des Brave Warriors. Le Zimbabwe pourrait suivre. En rénovation depuis l'an dernier, le National Sports Stadium d'Harare est en sursis. La Fédération zimbabwéenne s'est déjà vu infliger une amende de 2000 dollars pour défaut de numérotation des sièges et absence de tourniquets électriques d'accès aux tribunes. A l'inverse, le Burkina Faso espère voir la suspension du stade du 4-Août levée. En attendant de retrouver l'enceinte ouagalaise, les instance burkinabè ont demandé au Sénégal la possibilité de recevoir au stade Lat Dior de Thiès, qui accueille déjà les Lions de la Teranga, privés de leur pelouse fétiche du stade Leopold Sedar Senghor, en cours de réhabilitation.

La promesse d'Infantino


Le temps des passe-droits et des arrangements semble bel et bien révolu à la CAF. L'impulsion vient d'en haut, de Zurich pour être plus précis. Le 1er février 2020, le président de la FIFA avait profité d'une visite au Maroc pour afficher son ambition en la matière. « Nous allons mettre au point une proposition qui mobilisera 1 milliard de dollars pour la construction d’au moins un stade de grande qualité dans chacune des 54 associations membres de la FIFA et de la CAF », avait alors promis Gianni Infantino. La crise sanitaire n'a visiblement pas relégué ce grand dessein aux oubliettes. Le 23 avril dernier, en visite au... Maroc, le nouveau président de la CAF, Patrice Motsepe, confiait la charge de cet ambitieux « projet de développement des infrastructures de football sur le continent » à Fouzi Lekjaa, président de la Fédération marocaine de football et membre du Conseil de la FIFA. « Ce nouveau projet d’infrastructure évalué à un milliard de dollars américains, doit permettre de changer la physionomie du football africain. Il sera suivi de près par le nouveau président de la CAF », écrivait l’instance panafricaine dans un communiqué. A l'heure des bilans, le règne de Patrice Motsepe sera donc jugé en partie sur la question des infrastructures.