Fil d'Ariane
Plus 1 918 bébés sont nés le 1er janvier en #France et 392 000 dans le monde, d'après les estimations.
— UNICEF France (@UNICEF_france) January 2, 2020
Pour cette nouvelle année, prenons la résolution de garantir les droits de chaque #enfant, à commencer par le droit de survivre https://t.co/EewXBL52FF #UneChanceDeVivre pic.twitter.com/fVPKj19gon
D’après les résultats de l’analyse, le coût des soins pendant la grossesse et l’accouchement peut dissuader les femmes enceintes de consulter un médecin, un phénomène qui met en danger la vie des mères et de leurs bébés.
"Pour un trop grand nombre de familles, le simple coût de l’accouchement peut s’avérer dévastateur. Si une famille n’a pas les moyens de régler ces frais, l’issue peut même être fatale. Lorsque les familles se privent de certains services pour réduire les coûts liés aux soins de santé maternelle, ce sont les mères et leurs bébés qui souffrent", explique la Directrice générale de l’UNICEF.
Le rapport souligne que plus de 800 femmes meurent encore chaque jour de complications liées à la grossesse. On compte également chaque jour pas moins de 7 000 enfants mort-nés, dont 50 % étaient encore vivants au moment où le travail s’est déclenché, et 7 000 décès de nourrissons au cours de leur premier mois.
Entre 2010 et 2017, la couverture en personnel de santé a augmenté dans de nombreux pays, mais cette hausse est minime dans les pays les plus pauvres, là où les niveaux de mortalité maternelle et néonatale sont les plus élevés. Au Mozambique par exemple, la couverture médicale est passée de 4 à 5 agents de santé pour 10 000 personnes, et de 3 à 9 en Éthiopie. Rien à voir avec les pays du nord, exemple en Norvège, où ce chiffre est passé de 213 à 228 personnels de santé pour 10 000 personnes au cours de la même période...
A l’échelle mondiale, les complications liées à la grossesse constituent la première cause de mortalité chez les filles âgées de 15 à 19 ans. Parce qu’à l’adolescence, les filles n’ont pas terminé leur croissance, elles sont davantage exposées à des complications si elles tombent enceintes. En outre, leurs enfants ont un plus grand risque de mourir avant d’avoir fêté leur cinquième anniversaire.
Généralement, ces jeunes filles se retrouvent avec de nombreux enfants à nourrir, souvent davantage que les femmes mariées à l’âge adulte, ce qui compromet leurs propres chances de vie tout en augmentant la charge financière globale qui pèse sur leur famille. Au Cameroun, au Tchad et en Gambie, plus de 60 % des femmes âgées de 20 à 24 ans mariées avant l’âge de 15 ans avaient trois enfants ou plus, contre moins de 10 % des femmes du même âge mariées à l’âge adulte.
"Nous ne parvenons pas à fournir des soins de qualité aux mères les plus pauvres et les plus vulnérables - déplore Henriette Fore - Trop de mères continuent d’endurer des souffrances interminables, notamment durant l’accouchement".
En juillet 2019, un chiffre sonne l'alerte en Inde. 216 bébés, pas une seule fille. C'est l'agence de presse indienne ANI qui publie ces données officielles sur le sexe-ratio à la naissance recueillies dans 132 villages du district d'Uttarkashi, chef-lieu de l'Uttarakhand.
Cette région fait pourtant partie des États indiens où le gouvernement mène une campagne depuis 2015 pour sauver les fillettes et améliorer l'efficacité des services de protection sociale. "N'avortez plus de vos filles", lançait alors le Premier ministre Narendra Modi, en préambule de cette campagne baptisée "Beti Bachao Beti Padhao", dont l'ambition plus globale était de corriger le déséquilibre hommes-femmes dans le pays. En 1994, les autorités indiennes avaient déjà instauré le Pre-natal diagnostic technique Act, interdisant aux médecins de relever le sexe du futur bébé. Cette mesure reste peu appliquée, en raison notamment de l'existence de nombreuses cliniques clandestines.
En 2011, une étude publiée dans la revue médicale The Lancet révélait que près de 12 millions de fœtus féminins avaient été avortés en Inde au cours de ces trente dernières années.
"Ce qui m'a le plus frappé dans mon travail, c'est le filiacide, le meurtre de bébés filles à la naissance, parce que les femmes étaient trop pauvres pour connaître le sexe pendant la grossesse et avorter à temps, elles font naître le bébé et font en sorte qu'il meurt. La pression fait qu'elles sont obligées de le tuer. Cela incombe à la mère et ça retombe sur la mère, ce qui est d'une violence extrême évidemment parce qu'elle vient de le porter pendant 9 mois. Ça se passe sur tous les continents, à part en Europe (et encore) et en Australie.", ajoute-t-elle.
"Cela a toujours existé, les Romains faisaient cela, le pater familias décidait qui allait mourir, et donc c'était les filles qu'on sacrifiait", précise encore Dominique Sigaud. Pour elle, ce qui est important à souligner c'est le rôle que jouent les filiacides sur l'inconscient masculin, "il y a évidemment des garçons dans ces familles, qui voient bien que leur mère était enceinte. Ils comprennent très vite qu'on tue les filles, donc une fille ça ne vaut rien puisqu'on peut s'autoriser à la tuer". "Il y a énormément de filiacides en Inde, or l'Inde est l'un des pays dans lequel il y a le plus de viol collectif, et bien cela va ensemble", conclut-elle.