2022 : retour sur une année pas vraiment féministe

Alors que le mouvement MeToo célébrait son 5ème anniversaire, plusieurs évènements sont venus assombrir la question des droits des femmes dans le monde : l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade aux Etats-Unis sur l'avortement, la mort de Mahsa Amini en Iran et l'exclusion des Afghanes de la sphère publique par les talibans. Retour sur 2022, une année pas vraiment féministe. 
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mahsa amini soutien
Parmi les évènements marquants de l'année 2022, la mort de l'étudiante kurde iranienne Mahsa Amini, à 22 ans le 16 septembre après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour "un voile mal mis", devenue depuis le symbole de la lutte de tout un pays pour la liberté. 
©AP Photo/Frank Augstein
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2022 restera-t-elle comme une année d'avancées en matière de droits des femmes ? Tour d'horizon non exhaustif des faits marquants de cette année écoulée, car si certains évènements positifs ne peuvent que nous réjouir, d'autres sont bien plus inquiétants pour l'évolution de nos sociétés et la progression de la condition féminine dans le monde. 

Annie Ernaux, écrivaine, féministe et Prix Nobel littérature !

Mais si on commençait par une bonne nouvelle ? L'attribution du prix Nobel de littérature à l'écrivaine française Annie Ernaux. L'autrice des Années est la première autrice française à recevoir ce prix et la 17e femme distinguée en 121 ans dans cette catégorie par l'Académie royale suédoise. 
 
L'écrivaine et militante féministe de 82 ans voit en cette récompense "Un signal de justice et d’espérance pour toutes les écrivaines".  "Écrivant dans un pays démocratique, je continue de m’interroger cependant sur la place des femmes y compris dans le champ littéraire. Leur légitimité à produire des œuvres n’est pas encore acquise. Il y a en France et partout dans le monde des intellectuels masculins pour qui les livres écrits par les femmes n’existent tout simplement pas. Ils ne les citent jamais.", a-t-elle lancé lors de son discours à la tribune des Nobel, le jour où elle a réceptionné son prix début décembre.  
 
 

Mort de Mahsa Amini : on brûle le voile

Dans son discours, Annie Ernaux n'a pas manqué non plus de saluer le combat des femmes dans le monde, ces femmes qui luttent pour leur liberté à l'image des Iraniennes, qui depuis la mort tragique de Mahsa Amini se montrent à cheveux découverts, brûlant symboliquement foulards et autres tissus que la loi leur impose de porter pour recouvrir leur crâne. 

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Mahsa Amini, morte à 22 ans, est devenue le visage de la révolte iranienne de cette année 2022. 
©AP Photo/Ariel Schalit

Mahsa Amini : le nom de cette jeune étudiante iranienne de 22 ans, morte le 16 septembre trois jours après avoir été arrêtée par la police des moeurs à Téhéran pour "port non conforme" du voile, est devenu le symbole de lutte de tout un peuple, allant bien au-delà de la simple question du foulard islamique, et dépassant les frontières de l'Iran. 

iran cheveux
Par solidarité, des femmes se prennent en photo en train de se couper les cheveux, en Iran et ailleurs. 
©AP Photo/Ariel Schalit
dessin iran
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Partout sur les réseaux sociaux, les femmes, et pas seulement iraniennes, se coupent symboliquement les cheveux pour montrer leur soutien.

Depuis quatre mois, la contestation se poursuit, les prisons se remplissent, et la repression fait rage avec son lot de victimes. 

Dernières arrestations en date, celles de Taraneh Alidoosti, célèbre actrice iranienne et ardente militante des droits des femmes, Mohammad Ali Kamfirouzi, l’avocat d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, reporter de quotidien Ham-Mihan, et Niloofar Hamedi, 30 ans, photographe du journal Shargh, ces deux dernières sont détenues depuis septembre pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini.

Retrouvez notre article ►#MahsaAmini, le nom de la révolte contre les diktats imposés aux femmes en Iran

Afghanistan : ces femmes que les talibans font disparaitre de la sphère publique

2022, l'année où les Afghanes disparaissent du paysage public? Dans ce pays, les femmes sont contraintes de se couvrir le visage et entièrement le corps, même à la télévision.

Mois après mois, les talibans resserrent leur étau.
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Des femmes afghanes manifestent contre l'interdiction de l'enseignement universitaire pour les femmes, à Kaboul, en Afghanistan, le jeudi 22 décembre 2022.
©AP Photo
Après les avoir exclues des bancs des écoles, les voici persona non grata sur ceux des universités, décision prise fin décembre. Ils veulent "supprimer les femmes... qu'elles restent à la maison et donnent naissance à des enfants. C'est tout. Ils ne veulent rien de plus pour elles", s'insurge Setara Farahmand, 21 ans, étudiante en littérature allemande dans la capitale afghane. Sur les réseaux sociaux, la résistance s'organise malgré tout derrières les mots dièse #LetHerLearn et #LetAfghanGirlsLearn pour soutenir le droit des filles et des femmes afghanes à l'éducation.
 
Enfin à l'avant-veille de Noël est venue s'ajouter une nouvelle interdiction, d'autant plus symbolique qu'elle s'adresse entre les lignes à la communauté internationale : le ministère afghan de l'Economie donne l'ordre par voie de lettre envoyée à toutes les organisations non gouvernementales de cesser de travailler avec des femmes sous peine de suspendre leur licence d'exploitation. Conséquence : plusieurs organisations étrangères ont suspendu leurs activités, un haut responsable onusien a même prévenu qu'il sera maintenant "très difficile" de poursuivre l'aide humanitaire" si les talibans restent sur leur position.
 
"Aucun autre pays au monde n'empêche les femmes et les filles de recevoir une éducation... La dernière annonce des talibans signifie que les femmes et les filles continueront à faire face à d'énormes difficultés pour trouver un emploi pour nourrir leur famille", s'indigne sur Twitter, Karen Decker, représentante des Etats-Unis en Afghanistan. La question que l'on peut se poser désormais est tristement celle-ci : où les femmes ne sont-elles pas interdites d'accès, à part chez elles ? 
 

Arrêt Roe vs Wade : l’avortement n’est - presque - plus un droit aux Etats-Unis

"Je suis une femme et mes droits me sont retirés chaque jour" déclare Abby Korb, une étudiante de 23 ans. Rendre l'avortement illégal ne va pas y mettre fin, cela va juste le rendre plus dangereux".
 
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Le vendredi 24 juin 2022, des manifestants pour le droit à l'avortement se rassemblent à Lansing, Michigan. La Cour d'appel du Michigan a statué le lundi 1er août 2022 que les procureurs du comté peuvent faire appliquer l'interdiction de l'avortement de l'État depuis 91 ans, ouvrant la voie à l'avortement illégal dans certaines parties de l'État.
©AP Photo/Paul Sancya
Le 24 juin marque un recul historique pour les droits des femmes aux Etats-Unis : la Cour suprême vote l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade qui, depuis 1973, garantissait le droit à l'avortement dans l'ensemble du pays. Décision adoptée à la majorité des juges de la Cour suprême des Etats-Unis jugeant l'arrêt Roe vs Wade "totalement infondé dès le début". 

L'arrêt Roe vs Wade était fondé sur le 4e amendement de la Constitution de 1791, qui instaure une protection de la vie privée et des décisions prises dans ce cadre. Il se fondait également sur le 14e amendement, qui garantit l'égale protection de tous devant la privation de liberté – c'est l’un des amendements invoqués, entre autres, pour mettre fin à l’esclavage ou faire du mariage homosexuel un droit constitutionnel.
Les Etats-Unis reviennent donc à la situation en vigueur avant 1973, lorsque chaque Etat était libre d'interdire ou d'autoriser les avortements. Compte tenu des importantes fractures géographiques et politiques sur le sujet, bon nombre d'Etats du sud et du centre du pays vont rapidement bannir le droit à l'IVG sur leur sol. Selon les enquêtes d'opinion, une nette majorité des Américains – jusqu'à 70 % – sont pourtant opposés à l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade.
 

Cinq ans de #Metoo et second procès pour Harvey Weinstein 

Le 5 octobre marquait le 5e anniversaire de la publication dans le New York Times d'une vaste enquête sur des accusations de harcèlement sexuel contre Harvey Weinstein. Désormais, rien ne pourrait plus museler la parole des victimes de violences sexuelles, unies sous une même bannière, un mot-dièse qui proclame #MeToo, "moi aussi".

Pour célébrer cet anniversaire, un film, She Said, retrace le long travail d'enquête réalisé par les deux journalistes à l'origine de ces révélations, Jodi Kantor et Megan Twohey.


Pour rappel, il faut préciser que c'est la militante africaine-américaine Tarana Burke, qui il y a 16 ans avait lancé le mot dièse MeToo comme moyen pour les victimes de violences sexuelles d'établir une connexion entre elles et de le dire tout haut au monde. Une expression d'empathie devenue mot dièse dans un tweet de l'actrice Alyssa Milano en octobre 2017. 

Déjà condamné lors d'un premier procès en 2020 à New York, à une peine de 23 ans de prison, Harvey Weinstein, 70 ans, est de nouveau jugé en novembre devant un tribunal de Los Angeles, accusé par quatre femmes, pour deux viols et cinq agressions sexuelles – entre 2004 et 2013. Il risque jusqu'à 60 ans de prison.

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Harvey Weinstein comparaît devant le tribunal du Clara Shortridge Foltz Criminal Justice Center de Los Angeles, en Californie, le 4 octobre 2022 où il est jugé pour viol et agression sexuelle. L'ancien producteur de films purge déjà une peine de 23 ans dans une prison newyorkaise.
©Etienne Laurent/Pool Photo via AP
 

2022 : les femmes réalisatrices crèvent l'écran

Au tout début 2022, une femme décroche l'Ours d'or de la 72e Berlinale : la cinéaste espagnole Carla Simón pour son film Alcarràs.

À Venise, le Lion d'Or a été décerné à All the beauty and the Bloodshed de Laura Poitras, et le Grand prix du Jury et le prix du premier film à St Omer d'Alice Diop. Le film a été sélectionné dans la catégorie du meilleur film étranger aux Oscars 2023. Il a aussi reçu le prix du meilleur long-métrage au festival international du film à Genève ainsi que le Prix Louis-Delluc 2022, surnommé le "Goncourt du cinéma", ex-aequo avec Pacifiction d'Albert Serra.
Cette fiction s'inspire d'un fait divers et du procès qui avait suivi, celui d'une mère accusée du meurtre de son bébé. "Une femme noire, ça peut être une intellectuelle (...) effectivement, ce ne sont pas des figures qu'on a l'habitude de voir, ce n'est pas là où nous attend, mais c'est aussi là où nous sommes et, en fait, c'est là où je suis".

Un Oscar d'honneur a été remis à la réalisatrice française Euzhan Palcy le samedi 19 novembre pour récompenser l'ensemble de sa carrière consacrée à la lutte contre le racisme. "Je jubile ! Vous savez quand vous venez d'un petit pays comme la Martinique, où nous sommes peu de cinéastes... Je ne voulais pas être cinéaste pour être une cinéaste comme les autres.", a-t-elle réagi sur Canal Plus. Parmi ses films les plus célèbres : Une saison blanche et sèche et Rue Cases nègres. Première femme noire à réaliser un film de studio, elle succède à Agnès Varda qui était devenue en 2017 la première réalisatrice française à recevoir un Oscar d'honneur. "Quand vous êtes une femme, et de plus noire, pour faire du cinéma, vous devez vous battre", commente l'actrice et réalisatrice afro-américaine Viola Davis, maitresse de cérémonie de cet évènement.

Autre réalisatrice à suivre en 2023, Mounia Meddour dont le nouveau film Houria, sortira au mois de mars en France. La cinéaste algérienne a reçu en décembre le prix Femme de cinéma aux festival des Arcs. Son film Papicha a reçu le prix Alice Guy et deux César en 2020. Un troisième long-métrage sur l’Algérie est en préparation. 

Féminicides, un fléau mondial

Après avoir mis en place des tribunaux spécialisés en violence de genre, l'Espagne a lancé en 2022 une nouvelle méthodologie de décompte des féminicides. Comme le précise Le Monde, cinq types sont désormais comptabilisés : "les féminicides ayant lieu dans la sphère conjugale, les féminicides commis par un membre de la famille de la victime, le féminicide dit « social » soit exécuté par un inconnu, un collègue de travail ou encore un ami, les féminicides sexuels, soit lié à la violence ou l’exploitation sexuelle ainsi qu’au travail du sexe, au mariage forcé et à la mutilation génitale. Enfin, le féminicide dit « par procuration », c’est-à-dire l’assassinat d’une personne (proches, enfants) pour nuire à une femme, sera aussi pris en compte".
 
En France, la délégation aux victimes, unité mixte police-gendarmerie rattachée au ministère de l’intérieur, publie depuis 2006 une étude annuelle sur les morts violentes au sein du couple. Plusieurs collectifs de militantes recensent de leur côté les meurtres de femmes, en raison de leur genre. Riposte féministe, un documentaire sorti en novembre retrace l'engagement du collectif des "colleuses" qui depuis plusieurs années affichent les noms des victimes sur les murs des villes de France.

En Allemagne ou en Italie, ce sont les ministères et les services de police qui réalisent ce décompte. En Suisse, faute de décompte précis officiel, c'est le collectif StopFemizid qui est relayé par des médias. Un système encore inexistant en Belgique, tout comme au Royaume Uni. 
 
mexique féminicide
De janvier à octobre 2022, dans l'État de Mexico, il y a eu 120 femmes tuées en raison de leur sexe.
©AP Photo/Eduardo Verdugo
Dans le monde, l'Inde reste parmi les pays les plus violents pour les femmes. Au Mexique, on recense 10 féminicides par jour. Plusieurs cas de féminicides et attaques machistes à l’acide ou par le feu ont bouleversé le pays au cours de l'année. Selon les associations féministes, entre 3 500 et 3 600 femmes meurent ainsi chaque année au Mexique, soit 30 fois plus qu’en France.
 

Politique : des femmes percent le plafond de verre, et après ?

Une anti-avortement à la présidence européenne ? Le 18 janvier 2022, le jour de ses 43 ans, la conservatrice maltaise Roberta Metsola est élue présidente du parlement européen. Connue pour son engagement anti-IVG, ses choix suscitent bien des critiques, Malte restant l'un des dernier pays dans l'UE où l'IVG reste complètement illégale. Face à ses détracteurs et aux inquiétudes des mouvements féministes, elle tient dès sa première prise de parole à exprimer son intention d'"aller plus loin pour plus d'égalité hommes-femmes" et "pour garantir et défendre les droits des femmes". Quelques mois avant son élection, elle votait contre un texte qui visait à criminaliser les violences faites aux femmes ... Courant décembre, la présidente du parlement devait affronter un scandale de corruption de grande envergure, le "Qatargate", impliquant entre-autres une femme, la désormais ex-vice-présidente Eva Kaili, écrouée et inculpée après la découverte chez elle d'importantes sommes d'argent en liquide.

La France, en la personne de son plus haut représentant, le président de la République, fait le choix de désigner une femme Première ministre. Ce n'était pas arrivé depuis Edith Cresson, il y a trente ans. Elisabeth Borne devient donc la deuxième femme de l'histoire de la république française à prendre ses logements à l'hôtel Matignon. Le 16 mai, cette proche d'Emmanuel Macron et ex-ministre du Travail, et de l'Ecologie et des Transports remplace Jean Castex. Une consécration pour cette "X", diplômée de Polytechnique, et pupille de la nation. 

Au cours de l'année 2022, une autre femme va venir occuper les fonctions de cheffe de gouvernement, cette fois au Royaume Uni, et pour quelques semaines seulement ... Liz Truss, conservatrice parmi les conservatrices, succède à Boris Johnson. Contestée au sein même de sa majorité, plus impopulaire que jamais dans l'opinion, elle sera remplacée par Rishi Sunak après avoir remis sa démission au nouveau souverain Charles III. Elle était la troisième femme à occuper ce fauteuil et aimait s'inscrire dans le sillage de la Dame de fer, Margaret Thatcher. 

Mort d'Elizabeth II, une reine féministe ? 

C'est justement quelques jours après avoir été nommée Première ministre du Royaume Uni que Liz Truss doit faire face au deuil d'une nation, avec la disparition de la reine Elizabeth II, le 8 septembre 2022. 

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La reine, décédée à l'âge de 96 ans le 8 septembre 2022 a été enterrée à Windsor aux côtés de son défunt mari, le prince Philip, décédé l'année précédente.
©AP Photo/Andreea Alexandru

Née fille, rien ne prédestinait la petite Elizabeth à monter un jour sur le trône mais, faute de frère, elle devient, étant l'aînée, officiellement héritière du trône à l'âge de 10 ans. À 15 ans, elle est nommée colonel en chef des Grenadiers Guards. Dès l’âge de 18 ans, contre l'avis de son père, elle s'enrôle dans le Service Territorial Auxiliaire, une branche féminine de l’armée britannique pour y suivre une formation de chauffeur et de mécanicien. À ce jour, elle est la seule femme de la famille royale à avoir servi dans l’armée. En 1945, elle décide de rejoindre l'Auxiliary Territorial Service (ATS), un service de femmes volontaires de l'armée de terre du Royaume-Uni, pour servir lors de la Seconde Guerre mondiale. 

En 2013, elle fait changer la loi sur l'ordre de succession qui devient désormais fixé par stricte primogéniture, sans préférence masculine. Ainsi l'enfant le plus âgé du souverain hérite du trône. 

En soixante-dix ans de règne - le plus long règne de l'histoire de la monarchie britannique surpassant ainsi sa trisaïeule, la reine Victoria - "The Queen" en a vu passer des hommes aux rênes du gouvernement. Elle a connu 15 Premiers ministres, de Winston Churchill à Boris Johnson, en passant par Tony Blair, David Cameron et trois femmes : Margaret ThatcherTheresa May et Liz Truss

Chez elle, sur ses terres de Balmoral en Ecosse, elle aimait conduire seule sa voiture, sans pour autant avoir jamais passé le permis. L'anecdote veut qu'elle avait surpris le roi Abdallah en prenant le volant de son 4X4, à l'époque les Saoudiennes n'avaient pas le droit de conduire. 

Autant de raisons pour Olivia Colman, l'actrice qui l'incarne à l'écran dans la série The Crown, diffusée sur la plateforme Netflix, de la qualifier de féministe "ultime". 

À ce jour, Margrethe de Danemark est, à 82 ans, la dernière reine régnante au monde.

La dernière irrévérence de Vivienne Westwood

"Le monde est déjà un endroit moins intéressant" sans Westwood, écrit sur Twitter, Chrissie Hynde. La chanteuse des Pretenders avait travaillé pour SEX, le magasin de vêtements de cette grande dame de la mode qu'était devenue Vivienne Westwood, décédée ce 29 décembre 2022 à 81 printemps. 
 
vivienne en mars 2022
Vivienne Westwood longuement applaudie à la fin du défilé de sa collection de mode Prêt-à-porter automne-hiver 2022-2023, dévoilée lors de la Fashion Week à Paris, le samedi 5 mars 2022. La créatrice britannique, excentrique et non-conformiste est décédée le 29 décembre 2022 à 81 ans. 
©Vianney Le Caer/Invision/AP
Avec son premier mari, Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols, elle va inscrire son nom en lettres d'or dans le mouvement punk des années 80. Anti-conformiste, excentrique, jusqu'à ses dernières années, elle s'engage haut et fort  politiquement, aussi bien pour défendre Julian Assange que pour  l'environnement. 

On lui doit des dizaines de collections, en particulier inspirées à ses débuts des pratiques BDSM, des t-shirts porno, tenues "sado-maso", escarpins à talons aiguilles ou collants en vinyle ... Les années passent et elle reste, libre, punk, et anti-politiquement correcte jusqu'à la fin,tout en arborant fièrement la décoration reçue des mains de la Reine Elizabeth qui l'avait faite "Dame" du Royaume Uni. Une toute dernière provoc punk ...