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Les progrès les plus notables concernent l'éducation des filles et des adolescentes. Ces 20 dernières années, le nombre de déscolarisées a reculé de 79 millions dans le monde, explique le rapport, qui a été publié la veille de la 64e Commission de la condition de la femme des Nations unies. Et pourtant, l’accès à l’éducation ne suffit pas, insiste la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Henrietta Fore, dans le rapport : "Nous devons également faire évoluer les comportements et les attitudes envers les filles. L’égalité réelle ne sera atteinte que lorsque les filles ne seront plus exposées à la violence, qu’elles seront libres d’exercer leurs droits et qu’elles pourront bénéficier de chances égales".
La scolarisation des femmes profite à toutes et à tous !
— UNFPA Burkina Faso (@UNFPABF) March 2, 2020
Il est nécessaire de supprimer les barrières à l’éducation des femmes et des filles !#zerodiscrimination #ZeroDiscriminationDay pic.twitter.com/Gw1XQ5PmA6
De fait, les barrages subsistent à l'accès des filles à l'école qui, dans de nombreux pays, passe encore par les hommes : "Une fille qui veut faire des études n'aura pas de problème à le faire, du moment que sa famille a les moyens, si elle est soutenue par son père et qu'elle ne compromet pas la réputation de sa mère en se comportant comme une fille "mal éduquée" - autrement dit si elle "reste à sa place". Et ce aussi vis-à-vis de ses frères : l'espace des garçons et des filles à la maison n'est pas le même, par exemple, et une fille ne joue pas dehors, précise Aissata Assane Igodoe, une jeune chercheuse nigérienne, autrice d'une thèse intitulée Scolarisation des filles et genre : influence des rapports sociaux de sexe sur la scolarisation des filles au Niger.
Subsistent aussi les barrages classiques à la scolarisation des filles : dans les zones rurales, beaucoup ne prendront jamais le chemin de la classe ; idem pour les enfants de nomades et les enfants handicapés. Nombre de jeunes filles, aussi, disparaissent purement et simplement du système scolaire à la fin de la primaire, mariées très jeunes contre leur gré.Selon le rapport, 12 millions sont mariées alors qu'elles ne sont que des enfants. Et les filles âgées de 15 à 19 ans sont tout aussi susceptibles de justifier le fait de battre sa femme que les garçons du même âge...
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Filles et adolescentes sont "partout confrontées à des risques de violence - en ligne, à l'école, à la maison et au sein de leur communauté -, des violences dont elles gardent des séquelles physiques, psychologiques et sociales", dénonce le rapport des organisations internationales. Il précise que 13 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans, soit une sur vingt, ont subi un viol, "l'une des formes d'abus sexuel les plus brutales que l'on puisse endurer". En 2016, 70 % des victimes de traite identifiées dans le monde étaient des femmes ou des filles, pour la plupart à des fins d’exploitation sexuelle.
Les mutilations génitales féminines (MGF) font également partie des pratiques qui "continuent de déstabiliser et de ruiner la vie et le potentiel de millions de petites filles", selon le rapport, qui précise que chaque année, 4 millions d'entre elles font face au risque de mutilation génitale.
Retrouvez tout notre dossier sur l'excision ► LUTTER CONTRE L'EXCISION
La scolarisation des femmes profite à toutes et à tous
— UNFPA Burkina Faso (@UNFPABF) March 2, 2020
Malgré les progrès, la déscolarisation concerne
davantage les filles que les garçons#zerodiscrimination #ZeroDiscriminationDay pic.twitter.com/m7UhRRKmYg
La directrice d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, souligne une réalité universelle, même si elle est plus lourde de conséquenses dans les régions du monde les moins favorisées : "Tant que les femmes et les filles consacreront trois fois plus de temps et d’énergie que les hommes à s’occuper du foyer, l’égalité des chances permettant aux jeunes filles de terminer leurs études et de trouver un bon travail dans un cadre sûr demeurera hors de portée."
Le rapport fait état de nouvelles tendances qui grève le potentiel des filles en affectant leur hygiène de vie. La mondialisation a effacé les régimes traditionnels au profit d'une alimentation mauvaise pour la santé. Alliée à l'universalisation d'un marketing agressif ciblant les enfants, la hausse de la consommation d’aliments transformés et de boissons édulcorées a provoqué le doublement, ou presque, du surpoids chez les filles âgées de 5 à 19 ans : entre 1995 et 2016, il est passé de 9 % à 17 % et l’on compte aujourd’hui près de deux fois plus de jeunes filles en surpoids (155 millions) qu’en 1995 (75 millions).
Les jeunes filles restent également très exposées aux infections sexuellement transmissibles, dont le VIH, avec lequel vivent aujourd’hui 970 000 adolescentes âgées de 10 à 19 ans, contre 740 000 en 1995. Les filles de cette tranche d’âge continuent d’ailleurs de représenter environ 3 nouvelles infections sur 4 chez les adolescents dans le monde.
Parallèlement se sont développées les préoccupations liées aux troubles psychologiques, en partie causés par l’usage excessif des technologies numériques. Selon le rapport, le suicide est à l’heure actuelle la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans, derrière les pathologies maternelles.
Les gouvernements du monde se sont engagés vis-à-vis des femmes et des filles, mais ils n’ont que partiellement tenu leur promesse.
Henrietta Fore
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