Anonyme, gratuit et désormais accessible sept jours sur sept, 24h sur 24. Le 3919, le numéro unique attribué à l'aide des femmes victimes de violences mise en place depuis mars 217 en France pourra écouter celles qui en ont besoin, ainsi que des proches en demande d'information et de conseils, tous les jours et sans interruption.
Comme le précise le communiqué du ministère à l'égalité, il s'agit d'une "promesse tenue" qui vient ainsi "concrétiser l'une des mesures phares du Grenelle" contre les violences conjugales, fin 2019.
# NeRienLaisserPasser Aujourd'hui, le 3919 évolue la plateforme d'écoute des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles est désormais accessible :
— Ministère chargé de l'égalité (@egalite_gouv) August 30, 2021
24h/24
7j/7
Pour en savoir plus sur le 3919 ⤵
Des écoutantes supplémentaires
Ouvert la nuit, le 3919 est désormais plus accessible pour les femmes vivant en Outre-mer, malgré le décalage horaire avec la métropole. Depuis juin, la plateforme est en outre accessible aux personnes sourdes ou ayant des troubles du langage.
Depuis plusieurs mois, @solidaritefemme se mobilise pour que les victimes puissent joindre le 3919 à toute heure. Aujourd'hui, dernière étape de ce travail, la ligne d'écoute nationale est accessible 7/7 24/24, y compris week-ends et fériés
— Solidarité Femmes (@SolidariteFemme) August 27, 2021
L'extension des horaires d'ouverture avait été officialisée le 25 mai lors de la signature de la nouvelle convention pluriannuelle d'objectifs entre l'État et la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF), qui gère la plate-forme d'écoute depuis sa création en 1992. Pour assurer les nouveaux horaires, une dizaine d'écoutantes supplémentaires ont été "embauchées et formées à l'écoute des victimes de violences conjugales", avait précisé la FNSF.
Fédération nationale Solidarité Femmes
"Les femmes pourront appeler au moment où elles le choisissent: la première écoute est essentielle et chaque instant doit être saisi pour leur permettre d'entamer le parcours vers la sortie de la violence", avait souligné l'association, qui a reçu en 2020 près de 165.000 appels, soit 70% de plus qu'en 2019. On estime que près de 210.000 femmes subissent chaque année des violences conjugales.
— Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) August 30, 2021
Chaque jour, des violences familiales et conjugales sont signalées sur les réseaux sociaux. Outre le 3919, une plate-forme d'écoute et d'information a été mise en place par le gouvernement.
Vous êtes nombreuses et nombreux à signaler régulièrement des violences sexistes et sexuelles via Twitter.
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) August 28, 2021
C’est pour cela que nous avons créé la plateforme https://t.co/7LUx3IDHAD
24h/24 7jours/7 policiers et gendarmes spécialement formés vous répondent et vous protègent pic.twitter.com/tw8qwYrEX7
Du signalement des violences... au féminicide
Le meurtre de Chahinez Daoud à Mérignac, près de Bordeaux, le mardi 4 mai 2021, avait marqué les esprits par l’atrocité du meurtre. La commission d'enquête mise en place par le gouvernement après cet assassinat avait officiellement pointé une suite de défaillances entre services judiciaires et police. Face à ces conclusions, le gouvernement français a annoncé six nouvelles mesures. 3 000 téléphones "grave danger" seront mis à disposition des juridictions d'ici début 2022 contre 1 324 aujourd'hui, et un fichier des auteurs de violences conjugales sera mis en place. Une instance de suivi judiciaire des situations individuelles sera également créée dans les tribunaux et réunira magistrats, forces de sécurité intérieure, service pénitentiaire d'insertion et de probation et associations dédiées. Le gouvernement annonce en outre le "renforcement du contrôle et de la détention" d'armes et un comité de suivi des mesures.Mounir Boutaa a tiré sur sa femme Chahinez Daoud hier avant de la brûler vive à #Mérignac en #Gironde. Ce dernier a pris le temps de poster une photo de la maison en train de brûler Il avait déjà été condamné pour violences
— Stop Féminicides (@famifeminicides) May 5, 2021
« Grande cause du quinquennat »
39e #féminicide !! pic.twitter.com/McApwMMZSw
Le même jour, dans un entretien au quotidien Le Parisien, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a dévoilé le bilan des violences au sein du couple pour 2020 : 102 femmes - et 23 hommes - ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex. C'est le chiffre le plus bas depuis quinze ans avec, pourtant, deux confinements pendant l'année. Baisse des homicides de 28%, mais aussi des tentatives d'homicides (238 au lieu de 268) par rapport à 2019, année noire, où 146 féminicides avaient été recensés. Près d'une femme sur cinq, parmi les 102 qui ont perdu la vie en 2020 en France sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, avait porté plainte contre lui pour des violences.
A ce jour, le décompte établi par le collectif anonyme Féminicides par compagnon ou ex sur Facebook fait état de 77 femmes tuées depuis début 2021. Les mouvements associatifs d'aide aux femmes victimes de violence et le mouvement de militantes féministes NousToutes appellent à manifester le 20 novembre prochain en France.
>Les résolutions de Gérald Darmanin pour lutter contre les féminicides
>Féminicide, une femme immolée par son mari, récidiviste : les failles d'un système
>Violences de couple : les jeunes femmes ne sont pas épargnées
>Violences conjugales : intervenante sociale, une mission essentielle pour l'aide aux victimes
>Algérie : artistes mobilisées contre les féminicides après la mort de Chaïma
>Féminicide en Algérie : vague de colère après la mort de Chaïma, violée et brûlée
>Un mémorial parisien pour rendre hommage aux victimes de féminicides
>Diana Russell, la sociologue qui introduisit le terme "féminicide", est décédée
>Féminicides par compagnons ou ex : une page Facebook pour recenser les meurtres de femmes
>Qu'est-ce qu'un féminicide : définition et origines