A l'occasion de la sortie d'un timbre, l'Assemblée rend hommage à #LucienNeuwirth qui ouvrit le droit à la contraception. #DirectAn pic.twitter.com/3ohK2D8yZs
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) February 8, 2017

Convaincre De Gaulle
Après avoir découvert à Londres la "gynomine", un contraceptif en vente libre, Lucien Neuwirth avait su convaincre le général de Gaulle en lui exposant les ravages des grossesses non désirées et des avortements clandestins. "C'est vrai, transmettre la vie, c'est important ! Il faut que ce soit un acte lucide, continuez", lui avait alors répondu le Général.
"Malfaiteur public", "fossoyeur de la France" ou "assassin d'enfants" : Lucien Neuwirth, ancien résistant qui s'était engagé à 19 ans dans les forces de la France libre, avait fait l'objet de violentes attaques.
Transmettre la vie, c'est important ! Il faut que ce soit un acte lucide, continuez
Charles de Gaulle
« On a placé les femmes, les couples, devant l’alternative : accouchement ou avortement, sans leur expliquer qu’il y avait autre chose », clame-t-il devant les députés. Sur l’ORTF et sur les ondes d’Inter, l’homme fait de la pédagogie à une France encore très conservatrice. En 1967, il publie le "Dossier de la pilule". Un petit livre, avec un lexique, pour tout comprendre et tout apprendre sur la contraception.

Un enfant si je veux, quand je veux
La chambre haute du Parlement célèbre cet anniversaire avec quelques mois d'avance, puisque la loi, dite "sur la régulation des naissances", fut promulguée le 28 décembre 1967. Il faudra cependant attendre plus d'un an pour les premiers décrets d'application, qui s'échelonneront jusqu'en 1972.
En 1967, la majorité était à 21 ans, et pour se procurer un contraceptif il fallait le faire sous le manteau grâce à des médecins progressistes et un réseau entre copines
La Loi Neuwirth a également "préparé le terrain" à la loi Veil du 17 janvier 1975, qui a légalisé l'avortement. Lucien Neuwirth, qui fut sénateur de 1983 à 2001, a par ailleurs défendu "avec détermination" le droit à l'éducation à la sexualité pour les jeunes, par exemple lors des débats sur la loi Aubry de 2001 (loi sur l'éducation à la sexualité en milieu scolaire NDLR).
Synonyme d'émancipation féminine, la pilule a 50 ans, le @Senat honore Lucien Neuwirth "père de la pilule" ce jeudi https://t.co/hD8Ds8GuWY pic.twitter.com/Z4279XYIS5
— France Bleu Alsace (@BleuAlsace) February 9, 2017
Lire notre article : > Lucien Neuwirth, le père de la pilule est mort.
La « génération pilule » a 50 ans, et plus de 7 Françaises sur 10 y ont recours. En 2013, 41% l’utilisent en France, un chiffre en baisse, 50% en 2010.
Contraception. Hommage aujourd'hui au #Sénat au père de la pilule, Lucien Neuwirth https://t.co/fw30u4sTcG pic.twitter.com/G8f17uVweP
— Le Télégramme (@LeTelegramme) February 9, 2017
Le recours à la contraception varie beaucoup selon les pays : de 4 % au Sud-Soudan à 88 % en Norvège. L’Afrique est le continent où la contraception est la moins répandue, elle concerne moins d’une femme d’âge fécond sur trois. En Afrique subsaharienne (au sud du Sahara), notamment, l’accès aux méthodes contraceptives reste difficile.
La stérilisation féminine est la méthode contraceptive la plus utilisée dans le monde (près de 30 %) devant le stérilet, la pilule et le préservatif. La stérilisation masculine, ou vasectomie, est beaucoup plus rare (moins de 4 % ).
La pilule et le préservatif masculin sont privilégiés dans les pays développés, la stérilisation féminine et le stérilet dans les pays en développement. La stérilisation féminine est le plus pratiquée en Amérique latine et aux Caraïbes, notamment en Colombie ou au Salvador. (Source Ined)