Back to top
En France, les femmes commencent à "travailler gratuitement" à partir de 11h25 ce 6 novembre 2023, et ce jusqu'à la fin de l'année, selon la lettre d'information féministe "Les Glorieuses". Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,4% de moins que les hommes.
En France, les femmes travaillent "gratuitement à partir du 6 novembre 2023 à 11H25", selon les calculs des militantes féministes, qui dénoncent les inégalités salariales.
Concrètement, les femmes "pourraient s’arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui, toujours en moyenne, à l’année", relève le communiqué des "Glorieuses".
Cette date et cette heure symboliques ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,4% de moins que les hommes.
Cela fait huit ans qu'on fait ce calcul, ça varie très peu, il y a une vraie stagnation. Rebecca Amsellem, fondatrice Les Glorieuses
L'an dernier, l'écart salarial atteignait 15,8%, ce qui avait amené "Les Glorieuses" à déterminer la date symbolique au 3 novembre à 09h10.
"Cela fait huit ans qu'on fait ce calcul, ça varie très peu, il y a une vraie stagnation", observe auprès de l'AFP Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter à l'origine d'une pétition qui réclame la mise en place de trois politiques publiques visant à favoriser l'égalité salariale.
"Et je pense qu’en huit ans, la question qu’on m’a le plus souvent posée c’est « mais comment vous calculez cette date ? » pas « mais comment ça se fait que ce soit encore possible » et non plus « quelles sont les conséquences pour les femmes, pour notre société de ces inégalités » (celle-ci on me l’a posée une fois, c’était vendredi)", s'indigne la militante. "Comment se fait-il que notre société s’intéresse moins aux conséquences économiques, sanitaires, psychologiques, sociales et philosophiques d’une inégalité séculaire profonde et davantage au calcul d’un produit en croix", ajoute-t-elle.
"Les Glorieuses" demandent notamment une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses et plaide pour un congé post-naissance équivalent pour les deux parents. Elles souhaitent également que l'accès aux marchés publics et l'obtention de subventions et de prêts garantis par l'Etat soient conditionnés "au respect de l'égalité salariale", afin de "s'assurer que le budget alloué par les fonds publics n'accentue pas les inégalités".
Si "beaucoup de choses restent encore à faire", "deux avancées notables" ont été obtenues cette année sur la question de la transparence en matière de salaires, relève Rebecca Amsellem.
Selon un arrêt de la Cour de cassation daté du 8 mars, une salariée peut légitimement demander la communication de bulletins de paie de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien.
Une directive européenne, destinée à contraindre les employeurs dans l'UE à la transparence pour garantir une égalité de rémunération entre femmes et hommes, a par ailleurs été adoptée et devra être transposée par les Etats membres dans leur droit national d'ici juin 2026, se félicite enfin la militante.
En vertu de la directive sur la transparence des rémunérations adoptée par le Parlement européen lors de sa plénière du 30 mars 2023, les entreprises de l'UE sont tenues de partager des informations sur le montant qu'elles versent aux femmes et aux hommes pour un travail de même valeur et de prendre des mesures si leur écart de rémunération entre les femmes et les hommes dépasse 5 %. La nouvelle directive comprend également des dispositions sur l'indemnisation des victimes de discrimination salariale ainsi que des sanctions, y compris des amendes, pour les employeurs qui enfreignent les règles.
Dans l'UE, les femmes gagnent en moyenne 13 % de moins que leurs homologues masculins, et, d'une manière générale, l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes a stagné au cours de la dernière décennie. Selon le rapport officiel, l'inégalité des rémunérations expose davantage les femmes à la pauvreté et contribue à l'écart de retraite entre les femmes et les hommes dans l'UE, qui s'élevait à environ 30 % en 2018.
Lire aussi dans Terriennes :