C'est le vendredi 23 août 2013 que Bob Filner a annoncé sa démission , tout en dénonçant "l'hystérie collective" dont il a été victime depuis qu'une vingtaine de femmes l'ont accusé de harcèlement sexuel,
un sujet avec lequel on ne plaisante pas aux Etats-Unis. Avant cet épilogue qui devrait mettre un terme à sa carrière politique, sa biographie sentimentale était certes volumineuse : deux fois mariés, deux fois divorcés, il vivait en concubinage avec Bronwyn Ingram, une travailleuse sociale spécialisée dans les incapacités au travail… Jusqu'à ce qu'elle le quitte à son tour en juillet dernier, sans doute lassée de ses nombreuses infidélités. Bob Filner, 70 ans, peut afficher un parcours politique plutôt glorieux. Historien des sciences et chimiste, il participa tout jeune aux manifestations pour les droits civiques, et fut emprisonné, deux ans avant le mémorable discours de Martin Luther King "I have a dream" dont on célèbre le cinquantenaire le 29 août 2013. Le lendemain, l'élu quittera, piteusement, ses fonctions, moins d'un ans après avoir été élu, au terme d'une négociation à huis clos avec des élus municipaux et son ancienne directrice de la communication, Irene McCormack Jackson, la première à l'avoir accusé de harcèlement. Les termes de l'accord ayant conduit à sa démission n'ont pas été rendus publics. "Je vous demande pardon à tous", a déclaré le maire devant son conseil municipal. "J'ai l'impression de vous abandonner. Nous avions l'occasion de mettre en place une politique progressiste dans cette ville, pour la première fois depuis 50 ans". L'accusé accuseur Mais l'ancien élu de la Chambre des représentants a violemment critiqué les circonstances de sa démission. "Aucune allégation (...) n'a été indépendamment vérifiée ou prouvée devant un tribunal. Je n'ai jamais harcelé sexuellement quiconque. Mais l'hystérie a pris le dessus, que beaucoup d'entre vous ont alimentée. C'est l'hystérie d'un lynchage". Dix-huit femmes ont accusé publiquement Bob Filner de harcèlement sexuel et de comportement déplacé. Après la plainte de Mme McCormack Jackson, le maire avait présenté ses excuses, reconnaissant avoir eu un "mauvais comportement" envers les femmes. Il a suivi depuis une thérapie intensive de deux semaines sur le harcèlement. "Je n'avais pas l'intention d'être offensant ou de violer une quelconque limite physique ou émotionnelle. J'essayais d'établir des relations personnelles, mais un mélange d'orgueil et de maladresse ont conduit à un comportement que beaucoup ont trouvé offensant", a-t-il avoué. Il a également présenté ses excuses à son ancienne compagne, Bronwyn Ingram: "Tu as fait des choses mémorables pendant la courte période où tu as été Première dame (de San Diego) et je m'excuse personnellement pour le mal que je t'ai fait", a-t-il regretté.