#AfghanGirlsVoices : les Afghanes veulent le droit d'étudier dans leur pays

Depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan, il y a deux ans, les talibans ont bloqué l'accès à l'enseignement secondaire et universitaire à plus de 1,1 million d'Afghanes. Somaya Faruqi, exilée aux Etats-Unis pour faire des études d'ingénieure, est le visage de la campagne des Nations unies #AfghanGirlsVoices.

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Afghan girls campagne
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A 21 ans, Somaya Faruqi est devenue le visage d'une campagne lancée le 15 août 2023 par le Fonds mondial des Nations unies pour l'Education dans les situations d'urgence et de crise, Education Cannot Wait ("L'éducation ne peut pas attendre"). Avec pour mot-dièse #AfghanGirlsVoices, c'est un appel mondial au droit à l'éducation de toutes les filles et femmes afghanes à un gouvernement qui n'est pas reconnu par la communauté internationale.

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Ces deux dernières années, certaines afghanes ont dû quitter leur pays pour suivre leurs études. Somaya Faruqi est partie avec neuf compatriotes membres d'une équipe de robotique, The Afghan Dreamers ("Les rêveuses afghanes"), originaire d'Herat. Après avoir terminé ses études secondaires au Qatar, elle entre en septembre en deuxième année d'ingénierie mécanique à l'Université d'État de Sacramento, en Californie, grâce à une bourse du Qatari Development Fund.

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Afghanistan oublié

"Cette campagne est censée recentrer l'attention mondiale sur les filles afghanes et sur les questions d'éducation", explique Somaya Faruqi, déplorant que "l'Afghanistan semble avoir été oublié".

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[Nos rêves sont les graines de la résilience, qui prennent racines dans les sols les plus arides, brisent les barrières et s'épanouissent dans le jardin du changement.]

Les restrictions des droits des femmes, exclues de la vie publique et des voies d'accès à l'emploi et à l'éducation, sont l'obstacle majeur à la reconnaissance de Kaboul par la communauté internationale et l'aide qu'elle pourrait apporter. 

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, dont le pays s'est retiré d'Afghanistan dans le chaos en 2021, a réaffirmé que "le chemin vers des relations plus normales entre les talibans et d'autres pays sera bloqué jusqu'à ce que les droits des femmes et des filles, entre autres, soient respectés".

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En juillet, un panel d'experts des Nations unies estimait que le sort réservé aux Afghanes était le "pire au monde" et que le régime islamiste pouvait être reconnu coupable "d'apartheid et de persécution fondés sur le genre". De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour l'Education, l'ancien Premier ministre travailliste britannique Gordon Brown, s'est engagé à se "battre contre la violation la plus odieuse et la plus indéfendable dans le monde des droits des filles et des femmes". Lors d'un point de presse au siège des Nations unies à New York, il a de nouveau réclamé des poursuites pour "crime contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale pour "discrimination de genre" en Afghanistan.

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En septembre 2021, un mois après leur retour au pouvoir dont ils avaient été évincés en 2001, les talibans ont refermé aux filles les portes de l'enseignement secondaire, avant de faire de même en décembre 2022 à l'université, puis de leur interdire de travailler dans nombre de secteurs. 
 

L'éducation, clé de la liberté

Depuis son exil californien, Somaya Faruqi réclame aujourd'hui pour les Afghanes "les mêmes opportunités (que les hommes), notamment l'éducation qui est la clé de la liberté". Elle s'insurge d'une situation qui "dépasse l'entendement" : "Les filles ne peuvent plus sortir dans l'espace public : écoles, salles de sport, parcs et jardins, elles ont juste le droit de rester à la maison" à moins d'être "accompagnées par leurs pères, frères ou maris".

Beaucoup de mes camarades de classe ont été contraintes à se marier depuis deux ans. Somaya Faruqi

Pour de nombreuses familles, la seule échappatoire est le mariage "peu importe" que les filles soient "d'accord ou pas". "Beaucoup de mes camarades de classe ont été contraintes à se marier depuis deux ans", affirme Somaya Faruqi. Conséquence : "un développement important des dépressions" et une "forte augmentation du taux de suicide chez les filles ces deux dernières années"

Présente sur les réseaux sociaux jusqu'au 18 septembre, la campagne ECW espère une prise de conscience de l'opinion publique mondiale et que les voix des femmes afghanes soient entendues par les dirigeants de la planète réunis à l'Assemblée générale des Nations unies à partir des 18-19 septembre.

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