Afghanistan : l'ancienne députée Mursal Nabizada assassinée

Mursal Nabizada était députée sous le précédent gouvernement afghan soutenu par les pays occidentaux. Elle avait refusé de fuir l'Afghanistan lorsque les talibans ont pris le pouvoir, en août 2021. Elle a été tuée ce 15 janvier 2023 chez elle, à Kaboul.

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Mursal Nabizada capture écran téléphone
Mursal Nabizada, détail d'une capture écran de téléphone (twitter).
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Mursal Nabizada, 32 ans, était l'une des rares femmes parlementaires restée à Kaboul après la prise du pouvoir par les talibans. Diplômée en administration des affaires, Mursal Nabizada avait fait ses études à Peshawar, au Pakistan voisin, avant de retourner en Afghanistan. Originaire de la province de Nangarhar, dans l'est du pays, elle avait été élue députée de Kaboul en 2018.

Elle a été abattue dans la nuit par des inconnus, ainsi que l'un de ses gardes du corps, selon le porte-parole de la police, Khalid Zadran. Son frère et un deuxième agent de sécurité ont été blessés lors de la fusillade. Les forces de sécurité ont ouvert une enquête pour tenter de "trouver les criminels et les remettre à la justice", a ajouté le porte-parole de la police.

Mursal Nabizada était une "championne intrépide de l'Afghanistan", pour celles et ceux qui l'ont cotoyée au Parlement. Dans un tweet, Mariam Solaimankhil rend hommage à une "véritable pionnière, une femme forte, au franc-parler, qui défendait ce en quoi elle croyait, même face au danger... Bien qu'on lui ait offert la possibilité de quitter l'Afghanistan, elle a choisi de rester et de se battre pour son peuple" :

Abdullah Abdullah, ancien haut responsable de l'ancien gouvernement afghan soutenu par l'occident, a exprimé sa tristesse à l'annonce de la mort de Mursal Nabizada, ajoutant qu'il espère que les auteurs de cet acte seront punis.

Mursal Nabizada "a été tuée dans l'obscurité, mais les #Talibans construisent leur système d'apartheid de genre en plein jour", a réagi dans un tweet, l'eurodéputée allemande écologiste Hannah Neumann, se disant "triste" et "en colère".

Pendant les deux décennies d'intervention militaire dirigée par les États-Unis en Afghanistan, les femmes ont accédé à des postes importants dans toute la société afghane, beaucoup devenant juges, journalistes, policières ou s'engageant en politique. La plupart d'entre elles ont néanmoins fui le pays depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août 2021.

Depuis leur retour, ces derniers ont imposé de sévères restrictions aux femmes afghanes les écartant des emplois publics, leur interdisant de fréquenter les écoles secondaires et les universités, ou encore de se rendre dans les parcs. Ils ont également ordonné aux femmes de se couvrir en public, idéalement d'une burqa (voile intégral).