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"Un jour sombre pour toutes les victimes d'agression sexuelle", estime Annick Charette, plaignante dans le procès de Gilbert Rozon, acquitté au bénéfice du doute. Retour sur ce verdict avec @cathyfrancoishttps://t.co/iVVoGFezEO
— TERRIENNES (@TERRIENNESTV5) December 16, 2020
La principale recommandation du rapport porte sur la création d’un tribunal spécialisé pour traiter les plaintes de crimes sexuels. Un tribunal qui serait composé de policiers, avocats et autres intervenants ayant une certaine expertise en la matière. Ce tribunal permettrait également d’accélérer le traitement des plaintes et de proposer aux victimes présumées un accompagnement dans un processus souvent douloureux et complexe.
Beaucoup des recommandations du comité d’experts portent d’ailleurs sur cet accompagnement, tant psychologique que juridique, qu’il faut offrir aux victimes, du moment où elles décident de pousser la porte d'un commissariat de police pour dénoncer leur agresseur, jusqu’au verdict final du procès, si procès il y a. Le comité suggère que les victimes aient un accès gratuit à un avocat et une séance de conseils juridiques pour se faire expliquer les différentes étapes. Souvent, les victimes qui ont porté plainte racontent à quel point elles se sentaient perdues et isolées lors du processus, en manque d’informations et de précieux conseils.
Un tribunal spécialisé est un puissant moyen d’adapter le système de justice à la réalité si particulière, par son caractère intime et complexe, des victimes de violences sexuelles et conjugales.
Véronique Hivon, députée du Parti Québécois
Le comité propose également d’assurer une formation spécialisée en matière de crimes sexuels pour tous les intervenants, qu’ils soient dans le milieu médical, psychologique ou judiciaire, mais aussi les policiers, avocats et juges. C’est donc une réforme importante du système judiciaire québécois que recommande ce comité d’experts. L’objectif est de redonner confiance en la justice pour inciter les victimes à porter plainte. D’ailleurs ce rapport est intitulé : "Rebâtir la confiance".
Voici le rapport des experts qui ont accompagné notre comité d’élues transpartisan. « Rebâtir la confiance», c’est ce que nous ferons ensemble, avec des mesures audacieuses dont l’idée du tribunal spécialisé, à laquelle je crois profondément. On continue! https://t.co/046Q9hDiJb pic.twitter.com/2ajtSdAvep
— Véronique Hivon (@vhivon) December 15, 2020
Très heureuse du dépôt du rapport sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Le travail commence pour nous ! @Isamelancon @vhivon @Christine_QS pic.twitter.com/4VTngJkmTY
— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) December 15, 2020
Seulement 5% environ des agressions sexuelles font l’objet d’une plainte déposée à la police, selon les statistiques, contre 37% pour les voies de fait et 46% pour les vols qualifiés. Ces chiffres montrent bien l’impunité dont bénéficient les auteurs des crimes de nature sexuelle, car ils ne sont pas poursuivis devant la justice.
Par contre, la moitié des plaintes pour agression sexuelle qui atterrissent devant un tribunal se concluent par une condamnation, selon des chiffres compilés par Statistique Canada en 2017. D’où la nécessité de réformer le système de justice pour offrir un meilleur accompagnement aux victimes de crime de nature sexuelle afin qu’elles portent plainte davantage auprès de la police et que les agresseurs soient davantage traînés devant la justice.
Le comité d’experts auteur du rapport était composé de 21 personnes dont :
Pour preuve, s’il en faut encore, qu’il est si difficile pour les victimes d’agressions sexuelles d’obtenir justice : un ex-animateur très connu au Québec, Éric Salvail, vient d’être acquitté des trois chefs d’accusation d’agression sexuelle, de séquestration et de harcèlement qui pesaient contre lui à l’endroit de Donald Duguay pour des faits qui remontent à 1993 alors qu’ils travaillaient tous les deux à Radio-Canada. Tout comme pour le procès de Gilbert Rozon, qui a bénéficié du doute raisonnable, le juge Alexandre Dalmau, de la Cour du Québec, a expliqué que la preuve déposée ne permettait pas de reconnaître Éric Salvail coupable hors de tout doute raisonnable, qu’il rejetait sa version, mais qu’il avait trop de doute quant à la version du plaignant.
Donc deux procès retentissants avec des personnalités publiques accusées d’agressions sexuelles et deux verdicts similaires où ces accusés ont bénéficié du doute raisonnable pour sortir libres comme l’air de leurs procès...
Gilbert Rozon et Éric Salvail : les deux plus grosses têtes médiatiques québécoises à s’être fait dénoncer en octobre 2017 lors du #MeToo par une dizaine de personnes chaque ont été acquitté sur toute la ligne à 3 jours d’intervalle.
— Marie (@ptite_critique) December 18, 2020
I - Want - To - Scream pic.twitter.com/w1RaSMEEz3
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