Sur son site internet, l’organisme rappelle qu'au cours des quinze dernières années, les progrès pour que plus de nouveau-nés soient mis au sein dès leur naissance ont été lents et qu'environ 77 millions de nourrissons ne sont pas allaités dans la première heure de leur vie. Conséquences ; ils sont privés de « nutriments indispensables, des anticorps et du contact physique avec leur mère qui les protègent des maladies et de la mort ». L'Unicef assure également que « si tous les bébés étaient alimentés avec rien d’autre que du lait maternel à partir de l’instant où ils naissent jusqu’à l’âge de six mois, plus de 800 000 vies seraient sauvées chaque année. »
L’allaitement stimule la santé d’un enfant, son QI, ses performances scolaires et son revenu à l’âge adulte pic.twitter.com/ziGJnvD8km
— UNICEF (FR) (@UNICEF_FR) 1 août 2016
L'#allaitement sauve des vies. Donnons les moyens aux femmes qui choisissent d'allaiter. Soutenons-les! pic.twitter.com/Zhgl9yoB2p
— UNICEF (FR) (@UNICEF_FR) 2 août 2016
Pour Raphaëlle Rémy Leleu, porte-parole de l’association française Osez le féminisme interrogée par la radio Europe 1, cette campagne « caricature les effets de l'allaitement » et « fait croire que c'est une obligation pour chaque mère ». Comme elle, de nombreuses femmes se sont indignées en voyant les différents messages et slogans postés par l’Unicef.
37 ans après la CEDAW @UNICEF_FR agence de l'Onu retour vers le patriarcat et les stéréotypes sexistes dommage https://t.co/oKPe2ygAl7
— Clara-magazine (@Clara_Magazine) 4 août 2016
@UNICEF_FR votre propagande pro-allaitement est totalement culpabilisante pour celles qui ne peuvent/veulent pas allaiter.
— Anne-Cécile Mailfert (@AnneCMailfert) 2 août 2016
En février 2016, quelques jours après la publication d’une étude dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet, plusieurs femmes journalistes, créatrices (et surtout mamans !) avaient publié une tribune dans Libération. Elles demandaient à ce qu’on arrête de les juger et de considérer que les mères qui allaitent sont de « meilleures mères ». « Je n’ai pas allaité mes enfants au sein. Et je trouve inquiétant que ce choix soit socialement de plus en plus difficile à assumer. C’est le signe à la fois d’une remise en cause profonde des droits des femmes et d’une assignation à un idéal maternel oppressant », pouvait-on lire dans cette lettre ouverte. « Il ne faut ni culpabiliser les adeptes du biberon, ni moquer celles du sein. Toutes se trouvent confrontées au même problème : le jugement d’autrui. Les premières seraient des infanticides en puissance, les secondes des arriérées. Chaque femme mérite un respect égal dans ses choix personnels. Nous demandons simplement de conserver notre droit à décider sans devoir affronter une culpabilisation permanente. »
A lire sur le même sujet dans Terriennes :
> L'allaitement, c'est bon pour les bébés, les mamans et l'économie. Parait-il
> Etes-vous bien certaine d'être une bonne mère ?
