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Depuis plus de vingt ans, Anne Bouillon, avocate pénaliste, accompagne des femmes victimes de viols, de violences sexuelles, intrafamiliales et conjugales. Elle publie Affaires de femmes, une vie à plaider pour elles.
L'avocate nantaise Anne Bouillon a fait le choix de ne défendre que les femmes. Elle a co-écrit un roman graphique sur ses engagements et signe l'ouvrage Affaires de femmes (L'Iconoclaste). Ici extrait d'une planche de la BD Les femmes ne meurent pas par hasard (Steinkis éditions).
Anne Bouillon est une femme de combats. C'est ce qui saute aux yeux dans Les femmes ne meurent pas par hasard. Dans ce roman graphique, la journaliste Charlotte Rotman - également membre du collectif d'autrices Toute ressemblance - et la dessinatrice Lison Ferné racontent le quotidien et l’engagement d’Anne Bouillon aux côtés de ces femmes meurtries par des années de violences, notamment au sein du foyer.
Outre cette bande dessinée documentaire dont elle est co-autrice, l’avocate publie aux Éditions de l’Iconoclaste Affaires de femmes, une vie à plaider pour elles. Dans cet essai, elle s’adresse longuement à la société toute entière pour essayer de faire bouger les lignes en matière de droits des femmes. Elle propose plusieurs pistes de réflexions afin de mieux accompagner juridiquement les femmes victimes de violences sexuelles, de viols, de violences intrafamiliales et conjugales.
Anne Bouillon, 52 ans, avocate au barreau de Nantes, a commencé sa carrière à Marseille en droit des étrangers et des salariés. Depuis vingt ans, elle défend des femmes victimes de violences conjugales et milite au sein d'associations féministes.
Terriennes : Avocate spécialisée dans la défense des droits des femmes, vous publiez ce mois deux ouvrages dans lesquels vous portez la parole des femmes que vous défendez. Pourquoi ?
Anne Bouillon : Pour plusieurs raisons, la première est qu'il me semblait que c'était le bon moment de publier ce livre. Cela fait très longtemps que je défends les femmes. J’ai commencé avant #Metoo, j'ai continué après #Metoo. Face à toutes les questions que l'on traite actuellement dans le débat public, il me semblait important d’apporter ma pierre à l’édifice, de témoigner de l'expérience qui est la mienne, de ce que j'ai pu observer pendant toutes ces années aux côtés des femmes que je défends. La deuxième raison, c’est que j'avais envie de prendre la plume, de partager ce que j'avais vécu. Peut-être de transmettre aussi. J'ai 52 ans aujourd'hui, et je ne vais pas travailler toute ma vie. J'avais envie de faire un point d'étape et de pouvoir transmettre ce témoignage aux autres.
Dans Affaires de femmes, une vie à plaider pour elles, votre ouvrage paru le 3 octobre chez L'Iconoclaste, vous écrivez ceci : "Je suis une féministe par imprégnation, au contact des femmes que je défends". Comment comprendre cette assertion ?
Comme beaucoup de femmes de ma génération, je crois qu’on a pu avoir, à tort, le sentiment que la question de l'égalité entre les femmes et les hommes était une réglée. Nos prédécesseures avaient mené les conquêtes et les combats essentiels autour de la maîtrise de la contraception, de la maîtrise de l'avortement. Elles avaient mené des batailles pour le droit de vote, de l’égalité salariale, etc. Donc j'ai pu avoir ce sentiment qu'il n’y avait plus de luttes à mener à cet égard. Évidemment, c'était une erreur.
C'est vraiment ma pratique professionnelle, ma condition de femme avocate, et ma rencontre avec toutes ces femmes qui, les unes après les autres, se sont succédé et continuent de se succéder dans mon cabinet, qui m'a permis de comprendre ce qui ne m’apparaissait pas tout à fait visible au premier regard, à savoir que nous évoluons toujours dans une société patriarcale, organisée autour de la subordination des femmes. Anne Bouillon
Comme je l'explique dans le livre, c'est vraiment ma pratique professionnelle, ma condition de femme avocate, et ma rencontre avec toutes ces femmes qui, les unes après les autres, se sont succédé et continuent de se succéder dans mon cabinet, qui m'a permis de comprendre ce qui ne m’apparaissait pas tout à fait visible au premier regard, à savoir que nous évoluons toujours dans une société patriarcale, organisée autour de la subordination des femmes. Mon féminisme, il est né là. Il y avait sans doute un terreau fertile, une acculturation déjà importante puisque je viens d'un milieu où on est engagé dans les luttes pour l'égalité au sens large du terme. Mais comme je l'explique également, je n'ai pas eu d'éducation au féminisme de manière très formelle. C'est quelque chose qui a pris corps et qui a pris sens à l'aune des expériences empiriques que j'ai pu vivre.
Vous revenez dans votre ouvrage sur un événement déclencheur, survenu au palais de justice de Nantes. Vous racontez avoir été méprisée et agressée par un procureur qui vous a empoignée. Comment comprendre le fait que des hommes qui connaissent le droit se livrent à de telles actions dans un lieu de justice ?
Cela aurait pu passer de manière anodine si je n'avais pas à ce moment-là pris pleinement conscience de mon appartenance au sexe féminin, qui avait conditionné cet acte dont je parle effectivement dans le livre. En aucun cas cette personne ne se serait permise de faire ça à mon mari, qui est également avocat. Pour répondre à votre question, je crois que le fait de connaître le droit, d'être magistrat, avocat ou policier, n'est pas du tout une garantie qui éloigne les hommes de la violence fondée sur le genre. Ce serait trop simple. C'est aussi la démonstration que celle-ci imprègne tous les milieux et peut toucher tout le monde.
Vous documentez également les difficultés multifactorielles auxquelles les femmes victimes de violences sexuelles, de viols, de violences intrafamiliales et conjugales sont confrontées lorsqu'elles viennent dans un commissariat pour porter plainte ou lorsqu'elles se retrouvent au tribunal…
Pendant longtemps, je me suis heurtée à un double degré de violence : d'une part, il y avait les violences subies de manière directe ou indirecte par ces femmes, notamment dans le foyer. D'autre part, il y avait les violences secondaires qui sont systémiques et institutionnelles. Parfois, il m'a fallu livrer bataille contre les auteurs de violences, mais aussi contre l'institution qui produisait un autre type de violences. L'exemple qu'il y a dans le livre est tout à fait significatif de ces violences.
Comment remédier à ce problème afin de mieux accompagner les femmes ?
Par l'éducation et la formation. En trouvant aussi les mots justes pour pouvoir bien désigner les choses. C'est ce que l'on fait beaucoup en ce moment. On a un vocabulaire qui s'étoffe et c'est tant mieux. On parle de contrôle coercitif, d'emprise, de sidération, de féminicide. Ce sont des mots dont nous ne disposions pas avant ! Il faudrait aussi être attentif aux études féministes, aux sciences sociales, à la psychologie, à tout ce qui nous enseigne la réalité et la complexité des choses. Ensuite, il faut pouvoir se former. Se former veut dire déconstruire nos préjugés, nos idées reçues autour d'un système patriarcal qui impose aux femmes non seulement de subir, mais aussi d'accepter et de se taire. C'est tout ce qui est en train d'être questionné, d'être revu en ce moment, dans l'hypothèse de faire évoluer les choses. C'est l’un des grands enjeux du moment.
Parmi les nouveaux mots et expressions qui émergent dans le débat public, il y a l'expression "je te crois" souvent décriée dans le débat public. Dans Affaires de femmes, vous écrivez ceci : "Dire, je te crois ne signifie en rien que, par essence, une femme serait incapable de mensonge… C’est une marque de confiance faite à celle qui se tient en équilibre au bord de l’abîme". Pourquoi ce discours est-il autant inaudible dans la société ?
On paye le prix de plusieurs siècles de construction sociale et culturelle autour de ce qu'est la parole des femmes. À savoir une parole suspecte par nature. Les femmes seraient donc d'abord mues par leurs passions, leurs sentiments, leurs émotions, bien plus que par leur raison. C'est quelque chose que les femmes éprouvent très durement et dont elles prennent la mesure de plein fouet lorsqu’elles prennent la parole pour dénoncer ce qu'elles subissent au sein du système patriarcal. Pour beaucoup, c'est très commode de penser que les femmes déraisonnent, parce qu'en niant la réalité ou le sérieux de leurs paroles, ils peuvent perpétuer la domination patriarcale.
Dire "je te crois" n’est jamais un principe juridique. Je ne réclame absolument pas que les femmes soient crues sur parole dans le cadre d'un procès. Ce n'est pas de cela dont il s'agit. "Je te crois" est une invitation à se débarrasser de la peur d'être considérée comme une menteuse. Anne Bouillon, avocate
Tout cela est éminemment culturel et a été relayé à la fois par les dogmes religieux, la philosophie, la médecine, et même par la poésie. Ce sont des poncifs tellement présents que les femmes, elles-mêmes viennent à douter de ce qu'elles disent. Dire "je te crois" n’est jamais un principe juridique. Je ne réclame absolument pas que les femmes soient crues sur parole dans le cadre d'un procès. Ce n'est pas de cela dont il s'agit. "Je te crois" est une invitation à se débarrasser de la peur d'être considérée comme une menteuse. C'est une invitation sorore à la confiance et à une garantie d'écoute bienveillante. Il ne faut pas faire dire à cette invitation ce qu'elle n'est pas. En tant qu'avocate, je suis très attachée au principe juridique de la présomption d'innocence. Je suis très attachée au débat contradictoire, à l'administration de la preuve. Une parole ne constituera pas et ne devrait jamais constituer à elle seule une preuve.
Dans le livre, vous insistez également sur l'importance d'inclure la notion de consentement dans la définition du viol. Comment s’y prendre ?
Cela procède d'une volonté politique d'abord. Il ne s'agit pas de faire du consentement la variable d'ajustement entre le sexe légal et le sexe illégal. Ce serait une erreur, une fausse bonne idée. Considérer que c'est en soi seul le consentement qui viendrait définir le viol serait grave parce qu'il suffirait de démontrer le caractère consenti de l'acte sexuel pour s'exonérer de toute responsabilité, surtout si le viol a été commis avec contraintes, menaces, violences ou surprise. La notion de viol, elle doit peser d'abord et avant tout sur les actes posés par l'auteur et non par ce que la victime a concédé ou pas. Lorsque, je plaide pour l'introduction de la notion de consentement dans le crime de viol, je dis que ce n'est pas ça qui doit définir le viol. Je dis simplement qu'on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion autour de cette notion-là.
Je suis tout à fait claire sur le fait qu’il faut maintenir les notions de contrainte, menace, violence ou surprise, et que c'est à l'auteur des faits qu'il faut demander des comptes plus qu'à la victime. Anne Bouillon, avocate
On ne peut pas faire l'économie de l'inscrire dans la loi pour rappeler à quel point il est nécessaire de s'en inquiéter lorsque s'engage une relation sexuelle avec un tiers. Mais je suis tout à fait claire sur le fait qu’il faut maintenir les notions de contrainte, menace, violence ou surprise, et que c'est à l'auteur des faits qu'il faut demander des comptes plus qu'à la victime. En aucun cas, il ne faut faire peser sur le plaignant ou la plaignante la caractérisation de l’infraction. Toutefois, il me semble intéressant dans une société moderne, égalitaire, de rappeler que cette notion de consentement doit être au cœur de nos interactions amoureuses et sexuelles. On ne peut pas s'absoudre ou faire fi du recueil du consentement dans ce cadre.
Toujours dans le livre, vous évoquez le profil banal des violeurs, agresseurs sexuels et meurtriers de femmes. Pourquoi ?
C'est pour déconstruire la figure du monstre, qui est une figure mobilisée fréquemment et qui nous permet de faire l'économie d'un examen de conscience. Cela permet de garder la figure du violeur en marge de notre société, en marge de ce que nous sommes. Ce qui est tout de suite mis à mal lorsqu'on va dans les prétoires assister à des procès. Dans les tribunaux, les hommes jugés pour des crimes n'ont rien de monstres. Ils peuvent avoir commis des actes monstrueux, mais ils sont eux-mêmes d'une banalité affligeante.
Ce sont des étudiants, des cadres, des ouvriers, etc. Ce sont des gens qui ne sont pas du tout atteints par une quelconque pathologie, mais qui, à un moment donné, s’affranchissent des limites parce qu'ils pensent pouvoir le faire ! Le viol est le crime le plus banal qui soit. Anne Bouillon, avocate
Ce sont des étudiants, des cadres, des ouvriers, etc. Ce sont des gens qui ne sont pas du tout atteints par une quelconque pathologie, mais qui, à un moment donné, s’affranchissent des limites parce qu'ils pensent pouvoir le faire ! Le viol est le crime le plus banal qui soit. C'est le crime du quotidien. Il suffit de rentrer dans un tribunal pour s'en rendre compte. Considérer que ce ne serait que l'apanage des monstres est un moyen trop facile de faire l'économie d'un examen de conscience, qui me semble indispensable. On le voit évidemment dans le cas du procès Mazan où toutes les couches de la société sont concernées.
Quel regard portez-vous sur ce procès et sur son traitement ?
Je ne sais pas ce qu'il adviendra à la suite de ce procès. Ce que je constate, c'est qu’il crée une émotion tout à fait inédite. Mais de la place d'avocate qui est la mienne, il ne traite rien d'extraordinaire, ce qui est extraordinaire, c’est son échelle, c'est le nombre d'accusés. Sinon, des hommes qui violent leur femme, des hommes qui droguent leur femme, des hommes qui se considèrent comme étant propriétaire de leur femme, des hommes qui ne se posent absolument aucune question sur le consentement ou non de celle qu'ils sont en train de violer, c'est tous les jours qu'il y en a dans les prétoires.
Moi, ce que j'aimerais bien, c'est que l'on prenne enfin conscience que les femmes sont d'abord en danger chez elles et ce que cela veut dire. Ça veut dire qu’il faut, pour assurer leur sécurité, revoir nos rapports de couple, revoir nos modalités de fonctionnement dans le couple hétérosexuel. Il faut revoir et questionner ce qui se joue en termes de rapport de pouvoir, en termes de hiérarchie dans ce modèle qui est en lui-même porteur du germe de la violence.
Je ne dis pas que la violence est présente dans tous les couples hétérosexuels, je dis simplement que ce mode d'organisation patriarcal, avec cette idée de libre disposition du corps des femmes, de définition de la relation amoureuse et de la relation sexuelle sur un mode débiteur-créancier est éminemment inégalitaire et peut être revu. Est-ce que ce sera le cas ? Je l'espère, car je vois que s'amorcent déjà dans la société des mouvements de réflexion, de remise en cause, de distanciation, des volontés pour que de tels crimes ne se reproduisent pas. Mais en tant qu'avocate, mon regard se tourne vers le pouvoir politique et législatif. Comment est-ce qu’ils vont se saisir de tout cela ? C'est la grande question.
Constatez-vous une différence ou un changement entre le traitement médiatique de cette affaire et les précédentes affaires de viol en France ?
Oui, je parle beaucoup à la presse, surtout étrangère, qu'elle soit canadienne, argentine, américaine, suisse ou encore belge. J’ai beaucoup de sollicitations, ce qui ne m'était jamais encore arrivé.
On sent une mobilisation presque mondiale sur ce procès. Ce que beaucoup de médias cherchent surtout à faire, c'est d’essayer de comprendre et d'aller au-delà du sensationnel et du fait divers. Il pourrait y avoir une espèce de voyeurisme mal placé à ne s'intéresser à ce dossier que dans ce qu'il met en mouvement de sordide. Mais j'ai le sentiment qu’il y a véritablement la volonté d'essayer de comprendre, de mettre tout le monde en situation de réflexion et d'en tirer le plus de leçons possibles. Et ça, c'est une bonne nouvelle.
Ce traitement médiatique nouveau est-il lié aux changements apportés par la révolution #Metoo ?
Oui, sans aucun doute. Je ne suis pas sûre qu'avant #Metoo, les choses se seraient passées comme ça. Je pense que la presse se serait vite cantonnée au sensationnalisme de ce dossier. #Metoo a fait considérablement évoluer les choses dans la sphère judiciaire, dans la sphère médiatique, dans la sphère intime. #Metoo a marqué un tournant de société absolument majeur, que je constate personnellement dans ma pratique professionnelle. Toutefois, il ne faut pas oublier que rien n'est acquis. On sait à quel point il est facile de renvoyer les femmes au silence dès lors qu'elles parlent un peu trop fort. On entend déjà ici et là des voix qui s’élèvent pour dénoncer les excès de #Metoo. On observe déjà des réflexes réactionnaires, des volontés de retour en arrière…
Parmi les grandes figures féministes que vous citez, il y a Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi. De quelles manières ces figures vous ont-elles permis de vous construire ?
Elles ont été déterminantes. Je ne serais pas l'avocate que je suis sans avoir pu bénéficier de l'inspiration que me donne Gisèle Halimi. C’est elle qui m'a appris à quel point le procès pouvait être un espace politique. J'adore cette idée que l'on peut introduire de la politique dans le prétoire et que l'on peut y convoquer non seulement les accusés, mais la société toute entière. C’est ce qu’elle a fait lors du procès d’Aix-en-Provence. Elle a été d'un grand courage à convoquer la société toute entière pour faire au-delà du procès des violeurs, le procès du viol.
Cela permet de voir plus loin et de conserver l'espoir de pouvoir changer les choses. Modestement et à mon humble échelle, je mets mes pas dans les pas de Gisèle Halimi. Je suis très admirative de son courage, de sa clairvoyance. Simone de Beauvoir, quant à elle, m'a beaucoup aidée à me détacher des figures essentialistes qui nous assignent à des fonctions procréatives, récréatives, sexuelles. Elle nous a permis à toutes et à tous de gagner en liberté. Mais tout ceci est évidemment fragile. Les conceptions de ce que devraient être une femme ou un homme sont encore profondément ancrées dans notre société patriarcale.
Outre les figures citées plus haut, vous mettez également en avant des figures personnelles, familiales qui ont eu un rôle majeur dans votre formation…
En effet, il y a ma grand-mère et ma mère, qui ont joué un rôle très important. Ma fille aussi avec laquelle j’entretiens un dialogue nourri sur ces questions-là. Et puis il y a des figures d'émancipation qui m'ont beaucoup marquée, comme ma grand-tante Joséphine Baker, qui est l'archétype même de la femme qui n'a jamais cessé de partir à la conquête de sa liberté. Elle a été très importante parce que c'était presque une espèce de bonne fée au-dessus de mon berceau, à laquelle je pensais et dont on me racontait les histoires quand j'étais gamine. Je suis saisie par le courage qui a été le sien et cette capacité à s'affranchir du racisme et des déterminismes sociaux pour s'émanciper vers le haut d'une manière absolument phénoménale.
Il y a d'autres figures qui me sont très chères telles que Frida Kahlo, la grande peintre mexicaine. Ce que j'aime chez elle, c'est sa capacité à transcender la souffrance, la douleur et à créer quelque chose avec ce corps meurtri qui est le sien. C'est une figure très, très importante.
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