VICTOIRE des femmes de chambres d’IBis Batignolles APRÈS PRESQUE 2 ANS DE GRÈVE ! Quelle force ! Quel courage ! Quelle résistance ! Quel exemple ! Une sororité sans faille entre ces femmes qui ont résisté face à un géant de l’hôtellerie BRAVO #premieredecorvee pic.twitter.com/yr2Pl74mgA
— Les Rosies (@CauseMacron) May 22, 2021
Brava aux femmes de chambre de l’hôtel #IbisBatignolles qui obtiennent gain de cause après 8 mois de grève. Elles sont nos héroïnes
— L'Amazone (@l_amazone_) May 22, 2021
Villeurbanne pic.twitter.com/C0wcYfHaZC
Les femmes de chambre ont décidé de cesser leur mouvement qui durait depuis près de 22 mois, dont huit de grève et 14 d’activité partielle. Quelques mois après le début de leur action, nous étions allées à la rencontre de ces femmes pour recueillir leurs témoignages.
Sous-traitance = maltraitance !
"Mal au dos, mal aux pieds, frotter, frotter, il faut payer !" Tambours, microphones et banderoles à la main, elles sont plusieurs à s'activer devant la façade sans âme du Novotel de Chatêlet, en plein coeur de Paris. "La sous traitance, c'est la maltraitance !" scande, comme un slogan, Ndiaye, femme de chambre depuis dix ans à l'Ibis Clichy-Batignolles. Avec 700 chambres, cet Ibis situé dans le 17e arrondissement est le deuxième plus grand de France et d'Europe, derrière celui de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Jeudi 28 novembre 2019, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis-Batignolles, à Paris, étaient réunies devant le Novotel de Châtelet pour protester contre leurs conditions de travail.Ces femmes ne sont pas employées par le groupe AccorHotels (qui détient Novotel, Sofitel, Mercure, Ibis...) mais par un sous-traitant, la société de services STN. "On nous demande d’aller toujours plus vite, de faire toujours plus, s’indigne Ndiaye. On a toutes des problèmes de santé à cause du travail. J’ai une tendinite qui me fait très mal, certaines ont des blocages aux dos, d’autres le canal carpien bouché." Elles ont, pour la plupart, des contrats à temps partiel, des salaires qui ne sont pas fixes, et pas, ou peu de possibilité d’évolution de carrière malgré leur ancienneté.

► En France, la grève des femmes de ménage d'un hôtel parisien
► En France, la révolte des femmes de chambre africaine
Des avancées timides
Après dix-huit semaines de grève, les femmes de chambre obtiennent l’installation d’une pointeuse et une indemnité repas par jour travaillé de 3,62€, contre 7,24€ initialement demandés. "Insuffisant" selon Sylvie, femme de chambre depuis sept ans. "On demande le ralentissement de la cadence, ils nous installent une pointeuse ! Ils nous prennent pour des imbéciles," s’énerve-t-elle. Elles ont, la veille, rencontré le directeur de STN : "sans succès", déplore Boubacar, équipier et unique homme participant à la grève. "Il a affirmé ne rien pouvoir faire de plus pour nous."► Dans le monde, une femme salariée sur 25 est une travailleuse domestique (OIT, 2018)
► En France, 66% des femmes dans le secteur de la propreté gagnent moins 900€ par mois. 36% des salariés ont plusieurs employeurs. (Le monde de la propreté, 2019)
► En France, les salariés de l’hôtellerie sont particulièrement exposés aux troubles musculosquelettiques (TMS). 98% des maladies professionnelles dans ce secteur sont liées aux TMS. (CNAMTS, 2016)
► En France, 20 % des emplois du nettoyage sont occupés par des immigrés, une part deux fois plus élevée que pour l’ensemble des salariés. (Dares, 2019)